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«Testé sur des humains» : une émission encore plus... humaine

«Testé sur des humains» : une émission encore plus... humaine
Pamela Lajeunesse

Dans les six dernières années, plus de 400 tests de toutes natures ont été expérimentés à Testé sur des humains, qui se targuait l’an dernier d’accueillir chaque semaine un auditoire moyen de 1 049 000 curieux.

L’émission amorce ce soir sa septième saison avec, à son bord, le même animateur, Jean-Michel Anctil, et ses deux panélistes, Mélanie Maynard et Pierre-Yves Lord, ainsi que deux personnalités invitées chaque semaine. Or, le nouveau producteur au contenu qui veille désormais au projet, Dominique Lévesque, souhaitait apporter une dimension, incidemment, encore plus humaine, à Testé sur des humains.

«On voulait aller plus loin dans les thématiques sociales, explique ce dernier. On va maintenant dans une direction plus pointue, plus pertinente, au niveau de ce qu’on vit dans la société. Certains reportages vont faire pleurer, d’autres sont très durs. Il reste un côté drôle, mais maintenant, l’intérêt se situe plus dans les interactions que dans le fait de tester un gadget niaiseux ou de se lancer des tartes à la crème…»

Sur le plateau de «Testé sur des humains»

À preuve, ce reportage-choc, présenté ce soir (qu’on peut déjà visionner ici : dans lequel Lévesque lui-même est costumé en homme d’âge mûr et se présente dans des motels, une gamine de 14 ans à ses côtés. Laissant sans équivoque deviner ses intentions pour le moins intimes, le «personnage» incarné par Dominique Lévesque n’a aucun mal à obtenir un accès à une chambre le temps d’une «sieste». Aucun préposé ne lui pose des questions ou ne démontre la moindre curiosité devant le «lien» unissant l’homme et l’adolescente.

L’initiative de cette mise en situation vient de Mélanie Maynard, qui dit avoir été bouleversée par la vague de disparitions de jeunes filles dans les centres jeunesses de Laval en début d’année. L’extrait montre bien qu’il reste beaucoup de travail à accomplir avant que le fléau de la prostitution juvénile ne soit définitivement enrayé.

«J’avais été avisée des résultats, mais ça m’a franchement dégoûtée, quand j’ai visionné ça, avoue Mélanie, qui fait partie des troupes de Testé sur des humains depuis trois ans. Je regardais avec espoir, je pensais qu’au moins une fois, quelqu’un allait réagir. Mais personne n’a bougé. Ces motels-là existent encore, ça se passe sous notre nez… Ça m’a écoeurée. On dit que la prostitution est la deuxième activité la plus lucrative après la drogue, mais je me demande pourquoi les policiers n’interviennent pas.»

Même la religion

N’ayant rien à voir avec Ça vaut le coût, à Télé-Québec, où on fait véritablement et sérieusement l’essai d’appareils et de produits pour en déterminer la valeur et la qualité réelles, ni avec Infoman, à Radio-Canada, où on traite l’information de manière irrévérencieuse, Testé sur des humains pourrait néanmoins jouer un tantinet dans les platebandes de J.E ou des bulletins de nouvelles traditionnels, par exemple, en s’aventurant dans des sujets d’actualité.

Or, le mandat de ce rendez-vous, qui en est d’abord un de divertissement, est très clair, et ses frontières sont très bien tracées, juge Dominique Lévesque. Le but de Testé sur des humains est de pointer des tabous du doigt pour sensibiliser, et non pas de jouer les justiciers.

«Notre ligne, c’est toujours la pertinence de la discussion générale, et jamais d’aller accuser qui que ce soit en disant : «Regardez comme ils ne sont pas gentils», avance le producteur. Nous, on se demande : «Que peut-on faire pour améliorer la situation?» On essaie d’avoir des échanges positifs. Peut-être qu’en suscitant la discussion, on va pouvoir un peu changer notre société, qui est très individualiste. En ce sens-là, on veut faire de l’éducation, et non pas de la dénonciation.»

Cette année, Testé sur des humains se déploie plus que jamais «sur le terrain», avec ses 40 tests enregistrés à l’extérieur, dont 10 exclusivement destinés au web, et seulement 20% des tournages en studio, au sous-sol de TVA.

Quatre auteurs, Nelson Harvey, Patrick Bergeron, Pierre-Michel Tremblay et Alexandre Riendeau, bossent à concevoir les expériences auxquelles Jean-Michel, Mélanie, Pierre-Yves et leurs invités se frotteront.

«Il y a au moins une quinzaine de tests qu’on a décidé de ne pas faire, parce qu’ils allaient juste trop loin. On va attendre de voir si la transition se passe bien cette année. Et on a plein d’idées pour aller encore plus loin», souligne Dominique Lévesque, qui fantasme de réunir des représentants d’églises catholiques, juives et musulmanes, et de leur proposer une journée «sans guerre religieuse».

«On veut voir ce que les gens sont prêts à prendre et à changer dans leur vie», indique Dominique Lévesque.

Pour Pierre-Yves Lord, «doyen» du groupe d’intervenants de Testé sur des humains - il était présent aux touts débuts de l’émission, alors que Jean-Michel Anctil et Mélanie Maynard sont arrivés en 2014, Anctil ayant succédé à André Robitaille -, ce concept est toujours comme un gros bonbon pour le passionné autant d’information que d’insolite qu’il est.

«C’est du divertissement, on divertit avec nos tests et nos missions, c’est enregistré devant public, mais il y a de la viande, du contenu. On brasse des enjeux sociaux, on s’intéresse à des sujets parfois arides, on les documente à notre façon. On a envie qu’après nous avoir regardés, les gens aient un sourire au visage, tout en ayant le sentiment d’avoir appris quelque chose. C’est notre fierté, après sept ans, d’avoir réussi à trouver ce dosage, cet équilibre. Pour nous, une émission réussie, c’est celle où on a ri aux éclats ou versé une larme.»

Même son de cloche du côté de Jean-Michel Anctil, qui considère Testé sur des humains comme un «immense terrain de jeu». Fait cocasse, ce dernier a eu Dominique Lévesque comme professeur à l’École nationale de l’humour, il y a plusieurs années.

«J’étais un fan de l’émission en partant, s’emballe Jean-Michel. J’aime les tests, piéger les gens, j’aime les artistes et j’aime les gadgets. Travailler avec Mélanie et Pierre-Yves, ce n’est pas du travail, ce n’est que du plaisir. C’a cliqué tout de suite entre nous, le gâteau a levé.»

Testé sur des humains, le lundi, à 21h, à TVA, dès aujourd’hui, 21 mars. Il y aura cette saison 10 épisodes, plus une spéciale de meilleurs moments.

Quelques-uns des reportages à voir cette saison à Testé sur des humains

  • Charles Lafortune teste des imprimantes 3D
  • Maripier Morin se transforme en massothérapeute malheureuse
  • Pierre-Yves Lord escalade la chute Montmorency en hiver pour tester un masque
  • Création d’un parfum personnalisé pour Anne-Marie Withenshaw
  • Guy Jodoin emmène quatre enfants turbulents dans un restaurant huppé
  • Jean-Michel Anctil met à l’épreuve sa condition physique avec le boxeur David Lemieux
  • Pierre-Yves Lord tente la conduite automobile sur glace
  • Mélanie Maynard passe une nuit à l’extérieur en hiver avec une ex-itinérante
  • Christian Bégin se nourrit pendant une semaine avec le contenu d’une boîte provenant d’une banque alimentaire
  • Jean-Michel Anctil étudie des enfants de 7 ans pour constater si les stéréotypes existent à cet âge
  • Mélanie Maynard prive des adolescents de leur cellulaire
  • Pierre-Yves Lord passe la journée dans la peau d’un éboueur
  • Léane Labrèche-Dor fait l’essai des différents services de taxis montréalais
  • François Bellefeuille teste du matériel de camping sauvage
  • Jean-Michel Anctil s’adonne à la visualisation
  • Pierre-Yves Lord simule une noyade en eau glacée
  • Mélanie Maynard drague dans un supermarché
  • Jean-Michel Anctil demande à des enfants d’élire un chef («Si les adultes procédaient comme eux, ça serait tellement plus simple!», s’amuse Jean-Michel).
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