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Grandes attentes pour le premier budget du gouvernement Trudeau

Grandes attentes pour le premier budget du gouvernement Trudeau
GALIT RODAN/Radio-Canada.ca

Les promesses électorales ont été nombreuses. Les attentes sont donc grandes en vue du tout premier budget du gouvernement Trudeau qui sera présenté mardi.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

La scène relève de la tradition. Le ministre des Finances se procure une nouvelle paire de chaussures en vue du dépôt de son budget. Le ministre libéral Bill Morneau a décidé de se prêter au jeu vendredi, lors d'un événement médiatique au cours duquel il était entouré d'enfants.

Le but de l'exercice était de démontrer que son gouvernement a à coeur le bien-être de la classe moyenne canadienne. Il faut dire que cette classe moyenne a été particulièrement courtisée par les libéraux pendant la campagne électorale.

Justin Trudeau a, par exemple, promis aux familles une allocation pour les enfants, qui serait non imposable. Selon l'engagement électoral, cette allocation versée chaque mois sera ajustée selon le revenu des familles et pourrait aller jusqu'à 533 $ par enfant, par mois.

« C'est important d'aider la classe moyenne. Parce que c'est nous la classe moyenne qui changeons l'économie du pays », lance Roberto Brenes, un père rencontré avec sa famille dans une cabane à sucre dans la région d'Ottawa, profitant de la semaine de relâche en Ontario. Comme bien d'autres Canadiens qui se définissent comme membre de cette classe moyenne, il s'intéressa avec attention aux mesures annoncées dans le premier budget Morneau.

Investissements en infrastructures

Le maire de Montréal, Denis Coderre, ne pouvait être plus clair quand il a décrit ses attentes par rapport au budget, dans une mêlée de presse plus tôt cette semaine.

«Pour moi, trois mots : infrastructures, infrastructures, infrastructures.» — Denis Coderre, maire de Montréal

Il n'y a donc pas que les familles qui attendent avec appétit de connaître le contenu du budget. Les municipalités canadiennes aussi. Le parti de Justin Trudeau s'est engagé à ajouter aux montants existants 60 milliards de dollars sur dix ans pour investir dans les infrastructures. Le tout dans le but de stimuler l'économie.

Le déficit : quelle ampleur?

Pour financer ces engagements, nécessaires à la relance économique selon les libéraux, Justin Trudeau et ses troupes avaient promis des déficits de l'ordre de 10 milliards de dollars ces prochaines années. Le retour à l'équilibre était prévu pour 2019-2020.

Depuis l'élection, le discours a changé. Le déficit sera plus important que les 10 milliards annoncés. Il y a un mois, le ministère des Finances avait révisé ses estimations des soldes budgétaires des années à venir. Pour 2016-2017, le trou s'était profondément creusé; la prévision de déficit étant passée de 3,9 milliards de dollars à 18,4 milliards de dollars.

Les prévisions officielles des déficits à venir, qui incluront les dépenses du gouvernement, seront connues mardi, avec le dépôt du budget. Mais déjà, les conservateurs tirent la sonnette d'alarme.

«Ce qui était un maximum est rendu un minimum. Et là, on parle peut-être même d'un horizon de 30 milliards de déficits. C'est une très mauvaise attitude à avoir. Parce qu'un déficit, c'est quoi? Ce sont des taxes qu'on envoie à nos enfants et à nos petits-enfants.»

- Gérard Deltell, député conservateur de Louis-Saint-Laurent

L'heure des choix

Si les perspectives économiques se sont assombries, notamment avec la chute des prix du pétrole, le Nouveau parti démocratique presse le gouvernement de ne pas abandonner certains de ses engagements clés. Les néo-démocrates soutiennent que le Parti libéral a, par exemple, créé beaucoup d'attentes chez les Premières Nations et qu'il ne doit pas les décevoir.

Le porte-parole du NPD en matière de Finances, Guy Caron, demande au gouvernement de ne pas utiliser la situation financière « comme une excuse pour ne pas réparer une injustice qui dure depuis trop longtemps ».

Avant même le dépôt du budget, la ministre des Affaires autochtones et du Nord, Carolyn Bennett, a été contrainte d'expliquer que les montants prévus de 2,6 milliards de dollars sur quatre ans pour l'éducation autochtones n'existaient plus. La ministre a affirmé à la Chambre des communes la semaine dernière que « le précédent gouvernement avait « retiré le financement pour l'éducation des Premières Nations ».

À surveiller lors du budget fédéral 2016

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