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«C'est le même Parti libéral», disent les partis d'opposition

«C'est le même Parti libéral», disent les partis d'opposition

Le Parti québécois (PQ) estime que l'enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) permet de franchir le dernier pas que la commission Charbonneau n'avait pas pu faire : établir un lien entre le financement politique et l'octroi de contrats publics.

« C'est l'UPAC elle-même qui a utilisé le mot systémique, martèle Mme Maltais. Ils ont trouvé un système. » Elle avance ainsi que le Parti libéral du Québec était gangrené par un système occulte de financement politique.

La police nous dit qu'il y avait un système libéral de financement politique en échange de contrats

Agnès Maltais, députée péquiste

« Les accusations portent sur un système organisé de corruption au sein d'un gouvernement, au plus haut niveau d'un gouvernement, pendant des années – 5 ans – c'est très grave », poursuit Mme Maltais. Cette dernière précise que la dissidence du commissaire Renaud Lachance, dans le rapport de la Commission Charbonneau déposé en décembre dernier, est ainsi « tranchée ».

L'arrestation par l'UPAC de sept personnes, dont l'ancienne vice-première ministre du Québec Nathalie Normandeau, son chef de cabinet Bruno Lortie et l'ancien vice-président de la firme Roche et ancien ministre libéral Marc-Yvan Côté, a ébranlé la classe politique ce matin en plus de reléguer le dépôt du budget du ministre Carlos Leitao au second plan.

Mme Normandeau fait notamment face à quatre chefs d'accusation : complot, abus de confiance, fraude envers le gouvernement et corruption de fonctionnaires. « La vice-première ministre qui corrompt ses propres fonctionnaires, c'est d'une gravité historique », a déclaré le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé.

« Les accusations de complot couvrent une période qui va de 2000 à 2012, soit la presque totalité de sa carrière politique », poursuit M. Bérubé. Il ajoute que l'implication de Mme Normandeau, étant donné sa position avantageuse au sein du gouvernement de Jean Charest, légitime bien des questions sur l'intégrité du PLQ.

Mme Maltais déplore que M. Couillard tente de « balayer les accusations sous le tapis » en les attribuant à des pratiques d'une époque révolue. M. Bérubé souligne que plusieurs ministres - dont le premier ministre Philippe Couillard lui-même, mais aussi Sam Hamad et Julie Boulet, notamment – faisaient partie du même cabinet que Mme Normandeau.

Ce n'est pas un nouveau gouvernement, c'est essentiellement le même Parti libéral, la même organisation libérale, dans plusieurs cas les mêmes ministres qui n'avaient rien à dire ce matin sur les accusations à l'égard d'une ancienne collègue.

Pascal Bérubé, porte-parole du PQ en matière de sécurité publique

Mme Maltais estime que le premier ministre doit « prendre ses responsabilités pour les gestes qui ont été commis par les gens de son parti ».

« Il doit cesser le déni, cesser de banaliser une situation extrêmement grave, poursuit son collègue Bérubé. Il doit cesser de nier l'existence d'un système au sein de son parti. »

Qui est à l'origine du système démontré par l'UPAC?

Pascal Bérubé

Le PLQ et le PQ doivent s'excuser, dit la CAQ

La députée caquiste Nathalie Roy a dit croire que les arrestations de ce matin « vont permettre aux Québecois de retrouver un peu confiance dans notre système de justice, mais également dans la politique québécoise », eux qui avaient été déçus par les conclusions de la commission Charbonneau.

« Contrairement aux prétentions de Philippe Couillard, c'est toujours le même vieux Parti libéral », a-t-elle argué à l'instar du Parti québécois. Le premier ministre « ne peut pas se dissocier de cette époque », dit-elle, et il lui revient de faire « la démonstration auprès de la population que son parti n'a plus rien à se reprocher.

Le conseil actuel du gouvernement de Philippe Couillard comprend 13 personnes qui ont siégé avec Mme Normandeau. Alors aujourd'hui, le premier ministre ne peut pas ignorer les faits : le lourd passif de son parti alimente le cynisme de la population envers les politiciens.

Nathalie Roy, députée caquiste

Mme Roy demande plus précisément du premier ministre de s'excuser auprès de tous les Québécois, de rembourser les sommes que son parti aurait amassées illégalement et de « jurer la main sur le cœur qu'il n'y aura pas d'autres membres du Parti libéral du Québec qui seront accusés de corruption ».

« Le PQ a aussi les mains sales », a également souligné la députée caquiste, en référence à la mise en accusation de deux ex-employés du parti souverainiste. Elle demande aussi à son chef Pierre Karl Péladeau de s'excuser auprès des Québécois, et de s'engager à rembourser toutes les sommes que son parti aurait perçues illégalement.

« Visiblement, l'agenda de l'UPAC n'est pas conditionné par l'agenda politique », a pour sa part commenté le leader parlementaire de la CAQ, Éric Caire, en rappelant que c'était aussi journée de budget à Québec.

Les ministres du PLQ « devront s'expliquer »

La co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, abonde dans le sens des deux autres partis et soutient également que M. Couillard doit s'assurer que les sommes amassées frauduleusement soient intégralement remboursées.

« La population du Québec l'exige, poursuit-elle. Tout l'argent que le Parti libéral a amassé durant toutes ces années où l'UPAC enquête, cet argent-là doit être intégralement remboursé. »

À l'instar de ses collègues du PQ et de la CAQ, Mme David souligne que plusieurs ministres du gouvernement Couillard étaient membres du cabinet de Jean Charest à l'époque. « Ils devront s'expliquer », estime-t-elle en rappelant que plusieurs ministres avaient l'obligation d'amasser 100 000 $ pour les coffres du parti.

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