Après 10 mois consécutifs de records, les températures en février ont dépassé les normales saisonnières mensuelles à un niveau jamais vu depuis que les météorologues enregistrent des données, en 1880.
Selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique, la température moyenne à la surface de la Terre en février a atteint 13,38 degrés Celsius, soit 1,21 degrés au-dessus de la normale, et environ 0,3 degrés de plus que le précédent record, établi en décembre dernier. En fait, les trois derniers mois ont tous battu le record d'écart aux moyennes saisonnières.
Les spécialistes attribuent ces hausses de températures au puissant courant El Nino cette année et aux changements climatiques.
La NASA, qui utilise des techniques statistiques différentes, de même que l'Université de l'Alabama à Huntsville et une équipe du secteur privé, Remote Sensing System, ont tous enregistré un mois de février record.
Dans l'Arctique, où la glace de mer a aminci à un niveau record en février, les températures moyennes au sol ont été de 4,5 degrés au-dessus des normales saisonnières, a indiqué la climatologue Jessica Blunden, de l'Agence américaine océanique et atmosphérique. En janvier, cet écart atteignait 5,8 degrés.
À l'échelle planétaire, l'hiver qui s'achève (de décembre à février) aura aussi été le plus chaud depuis 1880, battant le précédent record de près de 0,3 degrés, établi l'an dernier. Le mois de février a aussi été plus chaud que 125 des 136 derniers mois de mars.
La climatologue Kim Cobb, de l'école Georgia Tech, soutient que c'est comme si on avait plaqué une donnée de 2030 sur un graphique de 2016. Elle se désole de voir que ce qui était jusqu'ici de la science-fiction se trouve maintenant à nos portes.