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Le financement du PLQ d'aujourd'hui est exemplaire, soutient Philippe Couillard

Couillard prend ses distances de l'ancien régime libéral

Bien qu'il ait lui-même fait partie du gouvernement de Jean Charest, dont l'ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau vient d'être arrêtée par l'UPAC, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a pris ses distances de l'ancien régime libéral.

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a arrêté sept personnes, dont l'ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau, l'ex-vice-président de Roche, Marc-Yvan Côté, et l'ex-chef de cabinet de Mme Normandeau, Bruno Lortie.

« Heureusement, on vit dans un contexte totalement différent de nos jours, avec le nouveau mode de financement, qui change pour le mieux la réalité de la politique au Québec », a-t-il indiqué en se référant à la nouvelle loi en matière de financement politique qui limite les contributions aux partis politiques à 100 $ par personne.

« Vous ne nous voyez pas dans des événements de financement, heureusement nous n'avons plus à occuper notre temps à ces questions-là », a poursuivi M. Couilard en marge du caucus de son parti. « On le fait bénévolement dans nos circonscriptions et c'est pour le mieux. Je souhaite que les autres provinces canadiennes emboîtent le pas au Québec. »

M. Couillard a indiqué que les arrestations de ce matin ne changeaient rien à la réalité du parti politique qu'il dirige aujourd'hui. Il estime toutefois que les événements révèlent qu'il fallait apporter des « améliorations qu'au Québec on a apportées ».

« L'UPAC fait son travail en toute indépendance, a poursuivi M. Couillard. C'est bon qu'elle le fasse. Maintenant, ce sont les tribunaux qui auront à agir en toute indépendance. »

Le ministre des Affaires municipales, Martin Coîteux, a quant à lui rappelé que l'UPAC était « une organisation indépendante dont le rôle est de prévenir, de vérifier et d'enquêter sur des cas allégués de corruption et de collusion ».

Les ministres du PLQ « devront s'expliquer »

« Ce matin, c'est un grand moment », a déclaré la co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, au cours d'une conférence de presse donnée dans l'édifice du parlement. « L'UPAC va au bout de son travail. Il y a des personnalités politiques qui sont en état d'arrestation. »

Mme David, souligne que plusieurs ministres qui étaient membres du gouvernement de Jean Charest à l'époque – dont le premier ministre Couillard lui-même - sont toujours en chambre aujourd'hui. « Ils devront s'expliquer », estime-t-elle en rappelant que plusieurs ministres avaient l'obligation d'amasser 100 000 $ pour les coffres du parti.

Mme David avance que M. Couillard ne peut se contenter de dire qu'il dirige « un nouveau parti » et que « les choses ont changé ». Il doit s'assurer que les sommes amassées frauduleusement soient intégralement remboursées. « La population du Québec l'exige », dit-elle.

« Tout l'argent que le Parti libéral a amassé durant toutes ces années où l'UPAC enquête, cet argent-là doit être intégralement remboursé », avance-t-elle.

Mme David reproche à M. Couillard d'avoir « enterré le rapport de la commission Charbonneau » en insistant sur la dissidence du commissaire Renaud Lachance. Elle réclame maintenant que le gouvernement mette en pratique toutes les recommandations de la commission Charbonneau et débarrasse le Québec de la corruption.

Elle profite de l'occasion pour souligner l'importance du projet de loi sur les lanceurs d'alertes et avance que la loi devrait protéger non seulement les employés de l'État, mais également ceux des municipalités et des entreprises privées qui font affaire avec le gouvernement.

Le député péquiste, Pascal Bérubé, a estimé que les arrestations de sept personnes, dont l'ex-ministre libéral Marc-Yvan Côté, est sans précédent.

« Ce matin, c'est spectaculaire, on n'a jamais vu ça de mémoire de politicien et de journalistes », a-t-il dit.

L'ancien premier ministre Jean Charest, qui est présentement à l'extérieur du pays, ne fera « aucun commentaire », a indiqué l'un de ses collaborateurs au bureau d'avocats McCarthy Tétrault, Grégory Larroque.

La porte-parole du Parti québécois en matière de Justice estime que « l'effritement du lien de confiance » entre la population et ses institutions et la conséquence la plus grave de tous les scandales qui ont été dévoilés au cours des dernières années.

La leader parlementaire du PQ, Agnès Maltais, a pour sa part souligné l'importance de l'ancienne ministre Normandeau au sein du cabinet de Jean Charest. « C'est quand même l'ancienne vice-première ministre du Québec, qui a été vice-première ministre pendant des années », a insisté Mme Maltais.

« Visiblement, l'agenda de l'UPAC n'est pas conditionné par l'agenda politique », a pour sa part indiqué le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), Éric Caire, en rappelant que c'était aussi journée de budget à Québec.

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