La date fatidique du 15 mars, fin de la période obligatoire des pneus d’hiver au Québec, est dépassée. L’amateur d’automobile, le passionné de performance ou le simple citadin qui apprécie le look de sa voiture avec les jantes d’origine n’attendait que ce signal pour se précipiter chez son garagiste pour revenir aux pneus d’été qui lui apportent tellement de satisfaction.
Attention cependant, le choix n’est peut-être pas le bon. En fait, en matière de sécurité, il est plutôt de mise d’attendre encore quelques semaines, car malheureusement, l'hiver n'est peut-être pas terminé.
Selon les données recensées au fil des ans, la neige n’aurait pas encore fini de tomber, n’en déplaise aux nombreuses outardes qui ont déjà fait leur apparition dans nos contrées.
Selon Météomédia, il est exact que les chutes supérieures à 15 centimètres devraient être limitées, du moins sur les régions du sud du Québec. Ainsi, à Montréal, c’est le 27 février en moyenne qu’une telle accumulation est enregistrée pour la dernière fois alors qu’à Québec, on parle plutôt du 8 mars.
Les régions plus au nord cependant sont encore à risque, puisque Gaspé et Val-d’Or, notamment, reçoivent historiquement des tempêtes jusqu’au 8 avril. Diminuons cependant l’accumulation à 5 centimètres et le portrait est différent puisque Montréal, Gatineau et Québec deviennent alors à risque jusqu’au 31 mars.
Même si l'on est porté à croire qu'une accumulation de cinq centimètres n'est pas si dramatique, la réalité est qu'avec des pneus sans semelles conçues pour affronter ce genre de conditions, nous ne sommes jamais bien loin d'une perte de contrôle.
Question température
La neige n’est cependant pas le seul facteur à considérer. Les pneus trois saisons modernes sont conçus pour être efficaces à partir de 7 degrés Celsius. En dessous de cette température, leur gomme durcit et rend le contrôle plus difficile.
En fait, plus la température refroidit, plus la semelle caoutchoutée durcit, allongeant la distance de freinage qui augmente, selon le pneu, de 15 à 65 %. Rappelez-vous aussi que vos pneus d’hiver ont des semelles avec des traits plus larges et plus profonds, ce qui contribue à éliminer la gadoue plus rapidement, facilitant une meilleure adhérence.
Mais alors, quand faut-il les enlever? La question n’a pas de réponse simple. Concrètement, lorsque la température oscille bien au-dessus des 7 degrés Celsius toute la journée, pendant plusieurs jours d’affilée. Ne tardez pas trop cependant, puisque les pneus d’hiver conservés trop longtemps s’useront beaucoup plus rapidement, notamment en raison de la présence de silice dans la semelle qui accentue la distribution de la chaleur, et provoque un amollissement de la gomme.
Enfin, dernier détail, si vous demeurez dans une région où les pneus cloutés ou à forts crampons sont nécessaires, sachez que la loi diffère un peu. Alors que vous avez la permission de conserver vos pneus d’hiver toute l’année (même si cela est fort peu recommandable), la loi fixe au 1er mai la date limite pour se débarrasser des variantes à clous.
Nous ne sommes jamais à l’abri d'une tempête à la fin du mois d'avril ou même en mai, mais il s’agit de cas isolés. On ne peut en dire autant d’une forte accumulation de neige en mars. Si vous ne voulez pas prendre de chance, peut-être attendre encore un mois…
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