Le gouvernement Couillard a beau annoncer des réinvestissements dans les services publics, grâce à sa marge de manoeuvre budgétaire retrouvée, le président de la CSN, Jacques Létourneau, appréhende déjà que ces réinvestissements ne seront pas à la hauteur... tant il y a eu des compressions dans le passé.
La CSN, qui sort tout juste d'une tumultueuse négociation du secteur public, est réunie en conseil confédéral, ces jours-ci à Montréal, et c'était pour elle l'occasion de faire le point, à la veille du budget Leitao.
M. Létourneau estime que les réinvestissements dans les services publics sont nécessaires en éducation — ce que le premier ministre Philippe Couillard s'est déjà engagé à faire — mais il rappelle qu'il en faudra également en santé et dans les services sociaux.
Le dirigeant syndical dit craindre que le gouvernement, pour des raisons idéologiques, garde sa diète minceur et réinvestisse sans réparer ce qui a été affecté par les compressions passées.
De même, il déplore l'«attitude extrêmement passive» du gouvernement en matière de développement économique et juge que les régions du Québec ont carrément été laissées à elles-mêmes.