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L'ombre de la violence plane sur les élections présidentielles américaines

L'ombre de la violence plane sur les élections américaines

WASHINGTON — Dans le cadre d'une élection présidentielle américaine normale, l'attention des médias et du public serait maintenant concentrée sur la transition des favoris des courses à l'investiture démocrate et républicaine vers le centre ainsi que sur leurs efforts pour adapter leur message à l'électorat général.

Alors que cinq États se préparent à tenir des primaires d'une importance cruciale, les talk-shows de ce dimanche traitaient de sujets beaucoup plus sombres.

En entrevue au réseau CNN, un Marco Rubio soupirant et hochant de la tête a philosophé sur la mort, tant sur le plan figuratif que littéral.

Il a dit craindre que quelqu'un ne finisse par perdre la vie durant un rassemblement. Et il a laissé entendre que l'ascension de Donald Trump avait injecté un poison dans la politique qui, s'il n'était pas rapidement évacué, pourrait même tuer la démocratie américaine.

«Nous allons perdre notre république, a déclaré M. Rubio. Toutes les règles qui ont déjà régi nos discours ont été balayées. Et nous avons pris une direction très dangereuse.»

Les affrontements survenus dernièrement à un événement organisé par la campagne de M. Trump étaient dignes du tiers monde, selon lui.

Lorsque l'animateur lui a demandé s'il avait peur que quelqu'un meure durant l'un de ces rassemblements, il a répliqué: «C'est l'impression que cela donne. Il semble que nous sommes rendus à un point où, maintenant, tout le monde se déteste en Amérique.»

Le plus récent catalyseur de toute cette rage a été l'arrivée de manifestants à un événement planifié par M. Trump à Chicago. Lorsque les organisateurs ont compris ce qui se passait, ils ont annulé le rassemblement, provoquant une confrontation entre détracteurs et partisans de l'homme d'affaires devenu politicien.

Les opposants de Donald Trump se font de plus en plus envahissants dans leurs tentatives de perturber les événements du favori républicain, qu'ils considèrent comme un xénophobe et un fauteur de troubles.

Au départ, les manifestations se déroulaient principalement à l'extérieur. Au New Hampshire, un contestataire a fait le piquet devant un aréna, vêtu d'un drap rappelant la tenue des membres du Ku Klux Klan. Plus tard en Caroline du Sud, des manifestants ont exhorté les républicains à se «jeter Trump aux toilettes» à grand renfort de slogans et d'images un brin scatologiques. Ces protestations ont toutefois commencé à s'aventurer à l'intérieur et sont devenues de plus en plus dérangeantes.

Lors de certains événements, les fidèles de Donald Trump ont été avisés que le droit de manifester était protégé par le premier amendement de la Constitution américaine, qu'ils ne devaient frapper personne et se contenter de scander le nom du milliardaire jusqu'à ce que les agents de sécurité interviennent et expulsent les contestataires.

Mais M. Trump a lui-même été accusé d'être allé à l'encontre de ces directives pacifistes.

Ses adversaires l'ont prouvé grâce à une publicité comportant plusieurs vidéos de Donald Trump en train de dire: «Donne-lui un coup de poing au visage *(...) bats-le jusqu'au sang (...) qu'il sorte sur une civière (...) je vais payer les frais juridiques.»

La campagne de l'homme d'affaires a en effet songé à régler les honoraires d'avocat d'un partisan ayant attaqué un manifestant et a défendu l'un de ses directeurs soupçonné d'avoir intimidé une journaliste et de l'avoir saisie violemment par le bras au point d'y laisser une ecchymose.

Cela n'empêche cependant pas Donald Trump de soutenir que c'est lui, la personne lésée, dans cette histoire.

Il a reproché aux fidèles de Bernie Sanders d'essayer de faire capoter ses rassemblements et a publié un avertissement sur Twitter, dimanche: «Sois prudent, Bernie ou mes partisans vont se présenter aux tiens!»

M. Trump s'est plaint de ne pas avoir droit au même traitement de la part des médias que son rival démocrate.

«Si (mes partisans) allaient aux rassemblements de Bernie et faisaient la même chose... Vous seriez tellement fâchés contre moi», a-t-il affirmé lors d'un interview à «Face The Nation» sur les ondes de CBS.

«Si les gens allaient à leurs rassemblements et perturbaient leurs rassemblements comme les miens sont perturbés, la presse se rangerait de leur côté», a-t-il martelé avant d'ajouter qu'il n'approuvait pas du tout le recours à la violence.

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