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Se priver de sucre pendant une semaine

Se priver de sucre pendant une semaine

À l'occasion du mois de la nutrition et d'une série de reportages sur le sucre, Janic Tremblay a décidé de s'en priver pendant une semaine complète. Y arrivera-t-il? Dans son premier texte, il évoque son enfance sucrée, truffée de bols de céréales géants et de desserts décadents.

Un texte de Janic Tremblay

Je suis né et j'ai été élevé avec le sucre. Ce n'est pas une figure de style. Dès mon plus jeune âge, quelques semaines après ma naissance, mes parents trempaient déjà ma sucette dans le miel pour que je m'y accroche plus solidement.

Cela peut surprendre aujourd'hui, mais c'était une habitude pour bien des parents dans les années 70 et 80. Le miel, le sirop d'érable, le sirop de maïs et la mélasse ont sans doute aidé à pacifier les jours et les nuits des nourrissons et des jeunes parents. Le sucre instaurait une trêve dans les pleurs et les cris. À l'évidence, c'est déjà le signe d'un certain pouvoir.

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Il y a toujours eu beaucoup de sucre sous une forme ou une autre à la maison. Toujours. Je ne m'en suis évidemment jamais plaint. Cela me ravissait. D'ailleurs, en y réfléchissant, le sucre a souvent été associé à des moments heureux de mon enfance et de mon adolescence.

Tout jeune, les fins de semaine, j'étais debout à la première heure pour regarder les fabuleux dessins animés présentés sur les chaînes américaines câblées. Seul au sous-sol, je vivais ces moments de bonheur en dévorant presque toute la boîte de céréales sucrées achetée l'avant-veille. J'ai ainsi englouti des montagnes de Sugar Crisps, de Cap'n Crunch et autres Lucky Charms.

Il faut dire que pendant toutes ces heures de boulimie télévisuelle, les publicités conçues pour les jeunes téléspectateurs comme moi n'arrêtaient jamais de vanter les mérites et le goût sucré de ces mêmes céréales. Les quadragénaires s'en souviendront peut-être...

À la même époque, nous étions abonnés au service de livraison de boissons gazeuses à domicile de la compagnie The Pop Shoppe.

Des bouteilles de boissons gazeuses du Pop Shoppe

Photo : Flickr (AliStephensPhoto)

Notre stock de colas génériques était donc renouvelé automatiquement chaque semaine. On en buvait aux repas, en revenant de faire du sport ou en regardant la télé. Des bouteilles de 300 ml que nous ne partagions jamais. On ne se posait pas de questions sur la quantité de sucre dans toutes ces bouteilles de sodas.

Ce n'est pas tout. Nous avions hérité d'une partie de l'équipement de restaurant de mes grands-parents. L'été, mon père installait donc une machine distributrice de jus sucré au bord de la piscine familiale. Un modèle exactement comme celui-ci :

Une machine distributrice de jus Jet Spray Cooler

Photo : Ebay (kandlpackersfan)

Tous les enfants du quartier s'y abreuvaient. En une chaude journée d'été, nous vidions facilement le réservoir... pour le remplir aussitôt de jus en poudre et d'eau. La quantité de jus de pêche et de sucre que nous engloutissions entre deux parties de water-polo ferait aujourd'hui sourciller n'importe quel nutritionniste.

Et il y avait aussi les desserts de toutes sortes. Ma mère en cuisinait pour ainsi dire tous les jours. Shortcakes aux fraises, tartes au sucre, aux bleuets ou aux framboises, biscuits, gâteaux de toutes sortes. Nous étions rarement en pénurie de douceurs de fin de repas.

L'auteur, dans la maison familiale à Alma, quelque part au début des années 80, en train de manger un dessert inconnu mais certainement très sucré.

Photo : Courtoisie

Et comme si ce n'était pas assez, certains soirs d'hiver, après avoir regardé Le temps d'une paix, ma mère nous préparait de décadents sucres à la crème ou des fondants au chocolat et aux noisettes... qu'il nous arrivait de manger le lendemain matin avec nos rôties. Non, rien à envier à Charlie et sa chocolaterie.

Je ne suis pas devenu obèse. Pas plus que mes frères et soeurs. Il faut dire que nous avons grandi à la campagne dans un milieu actif. Nous bougions beaucoup. Rien à voir avec la sédentarité qui marque beaucoup de jeunes aujourd'hui.

Néanmoins, j'ai gardé cet attrait pour le sucre. Même si j'en consomme aujourd'hui beaucoup moins, je termine rarement un repas sans une petite sucrerie. Parfois, un simple carré de chocolat suffit. Comme un vieux réflexe associé à une enfance insouciante.

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Je me suis porté volontaire pour cette expérience, mais j'ai déjà quelques regrets. Les racines du sucre, je le sens bien, sont fortement ancrées en moi.

Sept jours. Vingt et un repas sans dessert et sans aucun sucre ajouté. J'ai peur qu'il me manque vraiment quelque chose.

La semaine qui s'annonce ne sera pas facile.

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