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Mandat techno d'Obama: cinq bons ou... moins bons coups

Mandat techno d'Obama: cinq bons ou... moins bons coups
President Barack Obama speaks following his tour of the Saft America factory in Jacksonville, Fla., Friday, Feb. 26, 2016. The plant opened in 2011 with help from federal money from economic stimulus package Obama pushed through Congress in 2009. (AP Photo/Gary McCullough)
ASSOCIATED PRESS
President Barack Obama speaks following his tour of the Saft America factory in Jacksonville, Fla., Friday, Feb. 26, 2016. The plant opened in 2011 with help from federal money from economic stimulus package Obama pushed through Congress in 2009. (AP Photo/Gary McCullough)

Obama est le premier président américain en exercice à participer au festival South by Southwest (SXSW), rendez-vous annuel orienté sur l'avenir des médias et de l'innovation, à Austin au Texas. Alors que son mandat présidentiel s'achève, nous avons sélectionné cinq innovations qui ont contribué positivement ou négativement à son image.

Par Marie-Ève Tremblay en couverture spéciale au Texas

Premier président 2.0 à l'échelle mondiale, bras de fer avec Apple, recrutement d'élites de la Silicon Valley, affaire Snowden et données ouvertes, Barack Obama et son administration se sont « technologiquement » fait remarquer au cours des huit dernières années.

1- Premier président 2.0 de la planète

On dit que Kennedy est le premier président américain à avoir compris la télévision, Obama est sans doute le premier président américain à avoir compris l'univers du web et des résaux sociaux.

Archives Radio-Canada/capture écran Twitter

C'est grâce à ses deux campagnes électorales qu'Obama s'est illustré comme pionnier politique dans l'univers social 2.0. En effet, il a été le premier candidat à la présidence des États-Unis à utiliser les médias sociaux, en 2008. Il serait aussi le premier politicien, à l'échelle internationale, à l'avoir fait, souligne Jean-Jacques Stréliski, professeur à HEC Montréal et spécialiste en stratégie de l'image.

Quatre ans après son élection, en 2012, le nombre d'adultes américains possédant un profil sur les réseaux sociaux avait presque doublé. Obama, alors en campagne pour obtenir un deuxième mandat, y a vu un potentiel et a investi 47 millions de dollars dans sa stratégie numérique. Son principal adversaire, Mitt Romney, a pour sa part investi 4,7 millions de dollars.

L'équipe numérique d'Obama a misé sur les partages du message et sur l'influence que les abonnés pouvaient avoir sur les autres électeurs potentiels. Obama aurait ainsi recueilli deux fois plus de « J'aime » sur Facebook et en moyenne, 20 fois plus de « retweets »que Romney.

Les réseaux sociaux et les textos ont aussi rapporté beaucoup d'argent. « Obama a été le premier à comprendre le rôle des micro-dons, des dons de 2 ou 5 dollars », ajoute Jean-Jacques Stréliski. De cette manière, plutôt que d'opter pour la stratégie traditionnelle des grands donateurs, Obama aurait réussi à amasser près d'un milliard de dollars, selon ce que rapporte Pamela Rutkedge, spécialiste de la Fielding Graduate University. « Un gros montant d'argent et surtout, un capital social sans égal », écrit-elle dans un article d'analyses postélectoral sur le site The Media Psychology Blog.

2 - L'élite de la Silicon Valley à la Maison-Blanche

Barack Obama sait s'entourer. Il a convaincu bon nombre de grosses pointures à travailler avec lui. C'est principalement à Silicon Valley, véritable incubateur des grandes entreprises technologiques américaines en banlieue de San Francisco, qu'il est allé puiser. Le président n'a pas hésité à s'y déplacer, à y tisser des liens et à y recruter plusieurs génies pour de courtes ou longues périodes. Cette proximité a de toute évidence contribué à faire évoluer rapidement l'innovation au sein du gouvernement américain, croit Sylvain Carle, associé chez RealVenture et spécialiste des innovations technologiques au Québec.

Obama aurait même fait une présentation de 45 minutes auprès d'une sélection de candidats potentiels, selon ce que rapporte un article de Fast Company. Il serait débarqué dans une réunion et leur aurait dit qu'il était prêt à tout pour les avoir dans son équipe, allant même jusqu'à parler à leurs patrons et à leurs familles.

Parmi ses bons coups, Obama a notamment recruté Megan Smith comme responsable des affaires technologiques de son administration, en 2014. Auparavant, elle était la vice-présidente chez Google X, laboratoire de développement qui a notamment développé la livraison de colis par drones. Toujours chez Google, elle a dirigé un grand nombre d'acquisitions de la société comme Keyhole (Google Earth), Where2Tech (Google Maps) et Picasa.

3 - Bras de fer avec Apple

Il s'agit sans doute de l'un des dossiers technologiques les plus chauds de la fin de mandat d'Obama.

L'accès aux données comprises dans les téléphones cellulaires est de plus en plus compliqué avec l'utilisation du chiffrement. Chiffrer ses données signifie les verrouiller avec une clé que seul l'utilisateur posséde. Dans ce cas-ci, le FBI a demandé à Apple de lui fournir un logiciel qui lui permettrait de déchiffrer le contenu du téléphone cellulaire d'un des présumés terroristes de l'attentat de San Bernardino.

Apple a refusé sous prétexte de protection de la vie privée.

Pourquoi Apple n'a pas collaboré dans ce cas précis? L'entreprise avait développé le chiffrement de données à la suite de révélations d'Edward Snowden, en 2013, dans le but de rassurer ses clients et de regagner sa confiance. Rappelons que le lanceur d'alertes avait entre autres dévoilé que des programmes de surveillances des téléphones cellulaires avaient été mis en place par le gouvernement américain.

Il s'agit d'un dossier épineux parce qu'il risquait de créer des précédents. « Ce n'est pas n'importe quel citoyen [ce présumé terroriste], mais le problème avec la technologie, c'est que quand c'est fait une fois, c'est reproductible », explique Sylvain Carle, associé chez RealVenture et spécialiste des innovations technologiques au Québec.

D'autres géants comme Google, Facebook ou Twitter, ont appuyé Apple dans ce bras de fer avec le gouvernement américain.

4 - Des drones pour lutter contre le terrorisme

Depuis le début de la présidence d'Obama, des drones sont utilisés par la CIA et le Pentagone pour lutter contre le terrorisme.

Cette façon de faire est toutefois critiquée parce les attaques menées par ces machines tueraient des civils. D'ailleurs, en 2015, deux otages d'Al-Qaïda - un Américain et un Italien - ont ainsi été tués au Pakistan. Le président avait évoqué qu'il s'agissait d'une erreur due au « brouillard de la guerre ».

Sylvain Carle croit que cette initiative est moins dommageable que les armes de destruction massive. Il souligne que les nouvelles technologies permettent de préciser les cibles, alors qu'autrefois, il s'agissait d'attaques à large spectre. Il fait toutefois une mise en garde : un drone n'a pas encore l'intelligence d'identifier le visage des personnes qu'il attaque.

De son côté, Jean-Jacques Stréliski note que l'évolution des technologies liées à l'armée américaine a toujours contribué au pouvoir et à la réputation de celles-ci. Dans ce cas précis, comme président minoritaire, il est difficile pour Obama de se positionner clairement ou de s'y opposer.

5 - HealthCare.gov

Voilà un site web qui a donné du fil à retordre au président et à sa réforme d'accès aux soins de santé. Lors de sa mise en ligne, le site n'a pas été en mesure de soutenir l'affluence et était difficile d'accès. Il en a résulté une source de frustration pour plusieurs citoyens américains qui se plaignaient de la mauvaise préparation de son gouvernement.

Voir aussi:

Dîner d'État à la Maison Blanche pour Trudeau

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