Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La direction de l'hôpital de Richmond congédie un employé pour agressions sexuelles, mais n'alerte pas la police

Abus sexuels d'une aînée : l'hôpital de Richmond Hill n'alerte pas la police
CBC

Un hôpital de Richmond Hill, au nord de Toronto, n'a pas alerté les policiers, après qu'il eut été mis au courant d'allégations d'agressions sexuelles qu'aurait commis un de ses employés auprès de patientes âgées.

CBC a appris que l'homme dans la cinquantaine, un préposé aux services de soutien à la personne, a plutôt été congédié et qu'il s'est ensuite trouvé un emploi similaire dans un autre établissement de soins.

Shojaadin Mohammad-Zadeh, 51 ans, a été accusé, le 2 février dernier, par la police régionale de York, d'un chef d'agression sexuelle. Les faits reprochés auraient été commis entre août et octobre 2015 à l'hôpitalMackenzie Richmond Hill.

La fille d'une des plaignantes s'étonne que l'établissement n'ait pas alerté les autorités. « Je leur ai demandé : Avez-vous averti la police ? Ils m'ont dit : Non. Nous ne sommes pas tenus de le faire », raconte celle dont nous taisons l'identité et surnommons T.C, pour ne pas identifier sa mère.

L'hôpital a congédié Shojaadin Mohammad-Zadeh au mois d'octobre à la suite d'une enquête interne. L'homme, connu également sous le nom de Soja Zadeh, travaillait à l'hôpital depuis près d'un an et demi. Il s'occupait entre autres de nourir les patients et de leur donner le bain.

Documents obtenus

Des documents de la police obtenus par la CBC indique que l'hôpital a attendu un mois, avant d'informer la famille de la présumée agression sexuelle.

L'hôpital, dans une déclaration envoyée à la CBC, dit plutôt qu'il a informé les familles des patients lorsque Zadeh a été congédié en octobre, ce qui contredit les documents de la police.

La police régionale de York a déposé deux documents, des « dénonciations en vue d'obtenir un mandat de perquisition (DITO) ». Ces documents ne sont pas des preuves, mais plutôt un aperçu de ce que la police croit qui s'est passé. Ils sont basés sur des interrogatoires auprès du personnel ainsi que sur l'enquête interne de l'hôpital.

Dans une DITO rédigée par l'agent Stephanie Couture, elle écrit qu'un employé lui a dit qu'elle a vu Zadeh tâtonner des patients au cours des derniers mois, dont des attouchements à une femme âgée dans la douche.

L'agente Couture rapporte aussi qu'une patiente s'est plainte auprès de l'hôpital Mackenzie Richmond Hill disant que Zadeh l'aurait attouché sexuellement lorsqu'elle se faisait changer sa couche. La police indique qu'un employé a dit aux enquêteurs que la patiente criait « Je ne veux pas qu'il s'approche de moi. C'est un animal. »

D'autres présumées victimes ?

Les documents DITO font état d'allégations concernant cinq femmes. La police n'a déposé qu'une accusation concernant la mère de T.C.

Toujours selon les DITO, aucun employé n'aurait parlé de ces incidents à la direction de l'établissement de santé ou aux familles des personnes âgées.

L'hôpital a lancé une enquête, après avoir reçu une plainte contre Zadeh.

La police indique que d'autres plaignantes se sont manifesté, dont deux patients dans un autre centre de santé.

L'hôpital, qui a refusé une entrevue à la caméra, dit prendre l'affaire « très au sérieux ». Le ministre de la Santé Eric Hoskins a été mis au courant. Il dit que la « situation est en train d'être révisée ».

En Ontario, les hôpitaux sont tenus de rapporter à la police que les blessures par balle ou des cas de danger imminent, non pas les cas d'abus sexuels.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.