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Philippe Couillard se dit «féministe», mais avec des réserves (VIDÉO)

Couillard se dit «féministe», mais avec des réserves (VIDÉO)

QUÉBEC - La Journée internationale des femmes a pris une importance bien spéciale cette année à la suite de la déclaration de la ministre Thériault sur le féminisme. Les élus ont réitéré l’importance de l’égalité homme-femme, mais chacun «à sa manière».

Le premier ministre Philippe Couillard s’est montré réticent à utiliser le terme féministe, à l’entrée du caucus de sa formation politique mardi matin. «Le débat sur l’égalité des hommes et des femmes est éminemment utile, il faut toujours le faire, a-t-il dit. Mais il ne faut pas non plus qu’il dévie sur la question des étiquettes. Je pense que tout le monde qui partage ce que j’ai dit tantôt, qu’on vise une plus grande égalité des hommes et des femmes, est, à sa façon, féministe.»

Pressé de questions, le premier ministre a finalement offert sa propre définition. «Si le mot signifie que je suis pour une plus grande atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes, oui. Mais je ne veux pas en faire un débat, qu’on passe des semaines à faire une grande Inquisition au Québec de qui l’est plus ou moins, de quelle façon…»

De son côté, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, n’a pas hésité à s’accoler lui-même l’étiquette. «Je suis heureux de vous annoncer que je suis féministe», a-t-il lancé aux journalistes.

Toutefois, Gaétan Barrette dit ne pas se reconnaître dans l’approche prônée par Lise Payette, qui a évoqué la semaine dernière l’idée de créer un parti pour femmes seulement. «En tant qu’homme, je ne me sens pas particulièrement apprécié par madame Payette. Mais ça, c’est une perception, évidemment, je ne veux surtout pas lui mettre des mots dans la bouche», affirme Gaétan Barrette.

Sur la défense de l’égalité homme-femme, par contre, le ministre est sans équivoque. «Bien sûr qu’il faut défendre le féminisme, c’est très clair», a-t-il lancé, en rappelant que les femmes sont très présentes dans le milieu de la santé.

Au centre de la controverse depuis une semaine, la ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, s’est réjouie d’avoir lancé un débat, même involontairement. «Ça aura eu le mérite au moins de repartir le débat, estime-t-elle. Je pense qu’on doit se questionner constamment sur le chemin qui a été parcouru par les femmes, le chemin qui reste à faire, évidemment, aussi. On n’a jamais parlé autant de la place des femmes dans la société et du féminisme.»

La ministre a réitéré qu’elle est une féministe «à ma manière», en rappelant que le mouvement se décline de plusieurs façons sur le spectre politique gauche-droite. «Il y a différents courants, je vais en prendre un : les Femens, a-t-elle illustré. Est-ce que quelqu’un ici pense clairement que les Femens ne sont pas des féministes? Elles sont des féministes. Est-ce que j’adhérerais à leur mouvement? La réponse est ‘non’.»

«Lorsqu’on parle de "la colère au pouvoir", ben moi, je ne suis pas animée par la colère», a-t-elle ajouté.

La ministre ne craint pas d’avoir envoyé un message confus aux jeunes femmes en hésitant à se qualifier de «féministe». «Ce que j’ai vraiment voulu dire, a-t-elle précisé, c’est qu’il est temps que les hommes s’associent aux femmes pour faire avancer la cause de l’égalité des femmes.»

Une ministre féministe?

Du côté de l’opposition, Pierre Karl Péladeau a refusé de demander la démission de la ministre responsable de la Condition féminine. «Écoutez, je pense qu'on devra attendre qu'elle pose des gestes, parce que, pour l'instant, il n'y a que des paroles», a affirmé le chef péquiste.

Pierre Karl Péladeau estime toutefois que le gouvernement Couillard nuit à la cause des femmes. «Ce n'est pas uniquement madame la ministre, c'est le gouvernement généralement qui a posé des gestes qui vont à l'encontre de la parité, qui vont à l'encontre des mesures pour l'égalité», dit-il en donnant l’exemple des compressions de 120 millions$ imposées au réseau des CPE.

Le chef péquiste a également affirmé que la ministre de la Condition féminine doit s’affirmer clairement féministe.

Une conviction partagée par le chef de la CAQ. «Je crois que la ministre et le premier ministre doivent souhaiter l'égalité entre les hommes puis les femmes. À ce titre, bien, ils doivent être féministes, mais, bon, on ne fera pas des guerres de définitions», a dit François Legault en point de presse.

«Ce qui est important, c'est : est-ce que le premier ministre et la ministre de la Condition féminine sont prêts à proposer des mesures pour améliorer la situation des femmes?, a-t-il ajouté. C'est surtout ça qui est important.»

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