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Il manque plus de 20 000 femmes dans le secteur public du Québec

Il manque plus de 20 000 femmes dans le secteur public du Québec
Businesswoman sitting at desk working on computer at workstation in office
Thomas Barwick via Getty Images
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Même si les femmes sont majoritaires dans le secteur public québécois, certaines institutions ne leur font pas assez de place. Une compilation de Radio-Canada parmi les données de 500 organismes employant plus de 600 000 travailleurs permet de mesurer les efforts mis en place par certains et les retards pris par d'autres pour atteindre l'équité.

Un texte de Thomas Gerbet

Il manque 1543 femmes parmi les fonctionnaires de la Ville de Montréal. La municipalité devrait donc augmenter son effectif féminin de 16 % si elle veut respecter la loi sur l'accès à l'égalité en emploi. De son côté, Hydro-Québec devrait embaucher 15 % plus de femmes, la Société des loteries et des jeux, 19 %, et la Société des alcools : 37 % de plus.

C'est la Commission des droits de la personne qui vérifie l'application de la loi et fixe des cibles d'emploi personnalisées pour chaque organisme, selon le type de travail et la disponibilité de femmes diplômées dans ce domaine.

Ainsi, la Sûreté du Québec a un objectif de 24 % de femmes dans son effectif (elle en compte 22 %), alors que le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) a un objectif de 75 % de femmes (il en compte 73 %).

Le bassin de diplômées dans la région est aussi pris en compte. Ainsi, la Ville de Boucherville a un objectif de 64 % de femmes (elle en compte 56 %), alors que la Ville de Thetford Mines a un objectif de 27 % (elle en compte 19 %).

Les sociétés de transports : plus mauvais élèves

Parmi l'ensemble des organismes publics, les sociétés de transport font pâle figure. Par exemple, celle de Sherbrooke compte 37 femmes sur 221 employés (17 %), alors qu'elle devrait en faire travailler 76 (34 %). Elle devrait donc plus que doubler son nombre de femmes.

C'est la Société de transport de Montréal qui est la plus avancée dans l'atteinte de son objectif, mais elle doit toutefois augmenter son effectif féminin de 20 %, selon la Commission des droits de la personne.

Le prix citron revient à la Société des traversiers du Québec. Elle compte dans ses rangs 94 femmes alors qu'elle devrait en avoir 242. Elle devrait donc plus que doubler son nombre d'employées féminines pour atteindre l'équité requise.

L'Université du Québec à Montréal présente le plus mauvais bilan de toutes les universités. Il lui manque 433 femmes parmi ses employés pour atteindre l'objectif de Québec, soit une augmentation recommandée de 31 %. À l'inverse, l'Université du Québec en Outaouais ou Concordia sont plus avancés dans l'atteinte de leur objectif, même s'il leur manque à elles aussi des femmes dans leurs effectifs.