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«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants (PHOTOS)

Le monument Roger Waters, la spontanéité de Guy Mongrain, le cacophonique face-à-face sur le féminisme, le franc-parler de Biz et de Dead Obies…
Karine Dufour/ Radio-Canada

Le monument Roger Waters, la spontanéité de Guy Mongrain, le cacophonique face-à-face sur le féminisme, le franc-parler de Biz et de Dead Obies… Voici quelques moments croustillants qui ont retenu notre attention à Tout le monde en parle, cette semaine.

Mettez du rouge

C’était quoi, cette photo de Guy A.Lepage le visage barbouillé de rouge à lèvres, qui a peut-être fait sursauter quelques-uns de ses abonnés sur Twitter la semaine dernière? C’est que l’animateur de Tout le monde en parle souhaitait s’impliquer dans le mouvement #Mettezdurouge, né en France il y a quatre ans, et auquel plusieurs personnalités, dont Patrick Bruel et Vincent Cassel, ont déjà pris part. Simplement en recouvrant leur bouche d’un trait de rouge à lèvres, les hommes démontrent ainsi leur appui aux femmes contre la violence conjugale. «Pour exprimer notre respect et notre affection [aux femmes]», a laissé savoir Guy A.Lepage, qui a par ailleurs précisé que 5500 agressions sexuelles surviennent chaque année au Québec.

«Tout le monde en parle» invités du dimanche 28 février 2016

L’épopée The Wall

Le monument Roger Waters était de passage pour parler de l’opéra rock The Wall, qui explosera à Montréal en 2017. Ce Montréalais qui avait tenté de monter sur scène pendant le spectacle de Pink Floyd au Stade olympique, en 1977, ne pouvait se douter qu’en se faisant cracher au visage par Roger Waters, il inspirerait le projet The Wall, comportant un album, un spectacle et un film. Une œuvre qui a ensuite amené Roger Waters à explorer des zones encore inconnues de lui-même, à mesurer des blessures d’enfance. Or, si l’album The Wall a été un succès, il en a été autrement du spectacle, qui n’a jamais été rentable, et dont chaque représentation «coûtait une fortune» aux membres de Pink Floyd.

Waters déplore d’ailleurs le fait qu’il soit maintenant si difficile pour les artistes de vendre des disques : «On n’a pas créé un système de transaction entre les gens qui aiment la musique et les gens qui créent la musique», vocifère-t-il, en décriant les ententes commerciales entre, par exemple, des géants comme Spotify et Volkswagen, dans lesquelles les créateurs se retrouvent perdants. «Je plains les jeunes qui écrivent des chansons aujourd’hui, qui font des albums et aimeraient en vivre, mais qui grattent leur sous parce que leurs droits d’auteurs sont volés par des salauds.»

Non à Trump

Dans la foulée de la thématique The Wall, Dany Turcotte a demandé à Roger Waters ce qu’il pense du projet de mur que Donald Trump souhaite ériger à la frontière mexico-américaine pour contrer l’immigration illégale. «Je ne perdrai rien du temps qu’il me reste à vivre pour parler de Donald Trump», a balancé sans détour Waters, visiblement peu impressionné par le grossier personnage.

Il a également été question de Donald Trump plus tard dans cette édition de Tout le monde en parle, avec le chroniqueur politique John Parisella et la professeure de sciences politiques Karine Prémont, qui ont brillamment analysé la course à l’investiture qui se joue présentement aux États-Unis, en vue des élections de novembre prochain. N’en déplaise à Roger Waters, Karine Prémont estime que Donald Trump est un habile politicien, qui sait se servir des médias et toucher les cordes sensibles du public à qui il s’adresse.

«Tout le monde s’imaginait que c’était un clown, que c’était divertissant, sans plus, qu’on n’en aurait que pour quelques semaines, a observé Karine Prémont. Mais je pense que la plupart des analystes ont sous-estimé sa capacité de rassembler les gens. Ils ont sous-estimé le fait que les Américains étaient en colère, déçus, que même si l’économie américaine va de mieux en mieux, leur situation, à eux, ne va pas nécessairement mieux. On n’a vraiment pas vu venir ce mouvement de colère, ce rejet de ce qu’étaient les politiciens traditionnels»

Pink Floyd, c’est bien fini

Détaillant ses relations actuelles avec les anciens membres de Pink Floyd, Roger Waters a peut-être déçu certains téléspectateurs en laissant fortement entendre que le groupe n’avait pas l’intention de se réunir. «Je sais que ce nom représente beaucoup pour bien des gens, et il représente beaucoup pour moi aussi. C’a été ma carrière pendant 20 ans, et je suis très fier de ce que nous avons accompli. J’ai adoré faire partie de ce groupe qui m’a donné la chance de grandir un peu et de développer mes talents. J’en suis très reconnaissant. Cela dit, ces discussions au sujet de la reformation du groupe durent depuis 1985. Ça fait 30 ans. Assez! Ça fait 30 ans. Ce n’est pas la peine de revenir là-dessus!», a souligné Roger Waters avec ferveur.

Souvenirs de La poule aux œufs d’or

Avec Guy Mongrain, on s’est remémoré la toute première mouture de La poule aux œufs d’or, qu’animait Roger Baulu en 1958, à Radio-Canada… entouré de vraies poules dans son studio.

Guy Mongrain, lui, a pris la barre de La poule… «nouvelle génération» en 1993, et a «pondu sa 1000e émission» - comme l’a taquiné Guy A.Lepage - la semaine dernière. D’ailleurs, la maman de Guy Mongrain avait participé à la toute première édition de La poule aux œufs d’or, où le gros lot était de 5000$ et où les perdants repartaient avec un sac d’épicerie en guise de prix de consolation.

Parmi les souvenirs mémorables de Guy Mongrain des 23 dernières années, cet épisode où un homme a perdu son pantalon «au troisième tour de roulette», un moment qui n’a jamais été présenté à la télévision. Aussi, cette fois où la tante de Mongrain a remporté le gros lot sur le plateau, une situation qui n’avait généré environ que trois à six appels de plaintes à Loto Québec.

Charivari 2.0 ?

«Normand Brathwaite refait Piment fort. À quand le retour de Charivari?», a questionné Guy A.Lepage à Guy Mongrain, concernant le jeu qui a tant marqué sa carrière. «Ce serait à mon tour, 20, 30 ans plus tard, d’avoir le syndrome de l’imposteur», a répondu l’interviewé, admettant qu’il ne referait «peut-être pas» Charivari. En mai 1988, 1 750 000 téléspectateurs étaient abonnés à l’émission, un concept original de Donald Lautrec. «Laisse ton téléphone ouvert dimanche soir, il y a sûrement un producteur qui va t’appeler», a prédit Guy A.Lepage

TLMEP… à TVA?

Si La poule aux œufs d’or célèbre 1000 émissions, Tout le monde en parle en comptera bientôt 300 à son odomètre personnel. Beau prétexte, pour Guy A.Lepage, pour lancer une boutade acidulée à ses collègues du réseau concurrent. «J’ai assez hâte que quelqu’un à TVA nous invite pour parler de ça», a-t-il lancé, moqueur. «Lundi matin, j’appelle Gino (Chouinard)», a répliqué Guy Mongrain après un éclat de rire, un clin d’œil à Salut, Bonjour!, que lui-même a piloté pendant 13 ans.

Le silence est d’or

À peine sorti sur les tablettes, le nouveau roman de Biz, Naufrage, est déjà en voie de devenir un film ; une rencontre a récemment eu lieu entre l’auteur, un réalisateur et un producteur, pour porter l’histoire au grand écran. Il a longtemps été question du bouquin, qui a apparemment bouleversé toute l’équipe de Tout le monde en parle.

Un peu plus tard, Biz a expliqué pourquoi il a la langue moins bien pendue qu’avant lorsqu’on sollicite son opinion sur un sujet ou un autre. «Quand j’ai commencé, dans les années 2000, les journalistes se sont intéressés à Loco Locass, et on nous donnait un micro pour tout et pour rien. Je vous jure : on m’appelait pour commenter la problématique des nains unijambistes albinos du Nunavut. On m’appelait, je répondais, j’avais un avis, je disais oui, j’étais présent pour tout. À cette époque-là, il n’y avait pas de réseaux sociaux. Maintenant, tu fais un commentaire, tu te fais tuer en 140 caractères. Et moi, ça me tente moins. Ma cuirasse est pleine de fêlures», a admis l’écrivain et rappeur, avant de se lancer dans une tirade enflammée contre le manque de civisme sur Twitter, qui a fait bien fait rigoler Guy A.Lepage et le reste du plateau.

Controversé féminisme

Houleux débat sur le féminisme entre Geneviève St-Germain et Sophie Durocher, qui prouve néanmoins une chose : le sujet mérite encore qu’on s’y attarde, et pas seulement dans les environs de la Journée internationale de la femme (ce mardi 8 mars). Confrontant leurs visions diamétralement opposées du féminisme, s’interrompant (et s’exaspérant!) constamment l’une et l’autre, les deux femmes ont eu du mal à bien faire entendre leurs points de vue respectifs, la discussion ayant emprunté plusieurs directions.

Essentiellement, alors que Geneviève St-Germain défend bec et ongles la notion de féminisme et condamne les propos de la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, qui a affirmé en début de semaine dernière ne pas être féministe («J’ai trouvé que ça démontrait un manque de culture général terrible, un manque de sens de l’histoire», a argué St-Germain), Sophie Durocher se distancie pour sa part du terme, soutenant se reconnaître ni dans le féminisme de Lise Payette, ni dans celui des voix de la jeune génération, comme Aurélie Lanctôt et Judith Lussier.

Austérité, mouvement «Agression non dénoncée», différences entres classes sociales et intimidation sont autant de problématiques qui ont été soulevées pendant l’échange, où les visages de Geneviève St-Germain et Sophie Durocher en disaient long sur les opinions exprimées.

Dead Obies, les nouveaux Loco Locass?

Biz l’a ouvertement reconnu : il remarque plusieurs similitudes entre Dead Obies et les jeunes Loco Locass que ses camarades Chafik et Batlam et lui étaient jadis. «Je sens le souffle chaud de la relève dans mon cou, et je m’en réjouis, a relevé Biz. Je trouve qu’ils sont très ambitieux, comme nous on l’était quand on avait 20 ans (…) Je trouve que ce sont des gens qui comprennent parfaitement l’ère du temps dans laquelle ils sont, et qui comprennent aussi qu’ils sont dans une industrie dont ils ne peuvent rien attendre. Maintenant, l’industrie musicale est en liquéfaction, en effondrement dans le modèle traditionnel. Eux envoient un fuck à ça (…)»

Au chroniqueur du Devoir Christian Rioux, qui leur reproche leurs choix artistiques bilingues français-anglais, les Dead Obies ripostent en alléguant que le journaliste n’a simplement pas bien fait son travail en ne s’intéressant pas pleinement à son sujet. «Monsieur Rioux n’était pas intéressé à savoir ce que Dead Obies pensait, ou pourquoi on le faisait, ou ce qui se passe avec le hip hop au Québec, il était intéressé à prendre un exemple, et à le squeezer pour faire fitter sa vision du monde dans un exemple concret, et ça c’est très malhonnête de la part d’un intellectuel», a défendu Yes McCan, l’un des leaders de Dead Obies.

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