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Les femmes de minorités visibles, les plus scolarisées au pays

Les femmes de minorités visibles, les plus scolarisées au pays
Radio-Canada.ca

En 2011, les femmes de minorités visibles étaient plus susceptibles d'avoir un diplôme universitaire que le reste de la population féminine, révèle une étude de Statistique Canada publiée jeudi.

Un texte de Laurence Niosi

Au pays, 39,7 % des femmes de minorités visibles de 25 à 54 ans avaient un diplôme universitaire, comparativement à 27,1 % des femmes du même groupe d'âge qui n'appartenaient pas à une minorité visible.

Parmi les femmes de minorités visibles, celles de deuxième génération étaient les plus scolarisées. En effet, la moitié (50,6 %) des femmes de minorités visibles nées au Canada, mais dont au moins un parent était né à l'étranger, détenaient un grade universitaire. Cette proportion est bien plus élevée que celle observée chez les femmes de minorités visibles de première génération (38,5 %), mais aussi chez celles de troisième génération ou plus (29,6 %).

Les femmes de minorités visibles de deuxième génération dépassent aussi leurs homologues masculins, pour qui le taux de diplomation universitaire s'élève à 39,8 %.

Comment expliquer ces données? En partie par la politique du Canada en matière d'immigration, suivant laquelle les études sont l'un des principaux critères d'admission. « Les immigrants sont plus scolarisés, donc leurs enfants sont plus scolarisés », explique Pierre Turcotte, démographe chez Statistique Canada, qui a supervisé l'étude.

Des femmes dans des « domaines d'hommes »

L'étude s'est par ailleurs penchée sur les domaines d'intérêt des femmes de minorités visibles par rapport à l'ensemble de la population féminine canadienne. Il en ressort qu'elles sont beaucoup plus portées à étudier dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes, souligne M. Turcotte.

Les femmes de minorités visibles étaient plus susceptibles que le reste de la population féminine d'avoir obtenu une attestation d'études postsecondaires dans un domaine scientifique ou technique.

Par exemple, alors que les femmes de minorités visibles représentaient 19,6 % des femmes ayant une attestation d'études postsecondaires, elles constituaient 31,9 % des femmes ayant fait des études dans le domaine des sciences physiques et de la vie, ainsi que dans celui des technologies. Les chiffres sont similaires pour les diplômes en mathématiques, en informatique, en sciences de l'information, en architecture et en génie.

En 2011, environ 6,3 millions de personnes ont déclaré être membres de minorités visibles au Canada, dont un peu plus de la moitié sont de sexe féminin.

Les femmes de minorités visibles forment aujourd'hui 19,3 % de la population féminine totale du Canada, un chiffre quatre fois plus élevé qu'il y a 30 ans.

Le terme « minorité visible » est utilisé pour indiquer si une personne appartient ou non à l'une des minorités visibles telles que définies dans la Loi sur l'équité en matière d'emploi.

Université de Montréal

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