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Controverse sur le féminisme: «Tout a été dit», estime Lise Thériault

Controverse sur le féminisme: «Tout a été dit», estime Lise Thériault
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QUÉBEC - La ministre responsable de la Condition féminine veut tourner la page. Le dossier de sa position sur le féminisme est clos, estime-t-elle.

Lise Thériault est revenue brièvement jeudi sur sa déclaration qui crée la controverse depuis plusieurs jours. En entrevue avec La Presse Canadienne, la ministre s’était dite «plus égalitaire que féministe».

«Je pense que tout a été dit», a déclaré la ministre Thériault en évoquant sa lettre parue dans les médias la veille où la ministre affirmait être «féministe à ma manière».

«Je pense que tous les combats que j’ai fait dans ma vie démontrent clairement que, oui, je suis féministe, mais je suis féministe à ma manière, a-t-elle ajouté. Moi, je pense qu’on peut avancer avec les hommes. C’était l’essentiel du propos, simplement.»

La ministre a blâmé la controverse sur le creux médiatique en raison de l’absence de travaux parlementaires. «C’est une semaine de relâche, c’est une semaine tranquille. La tempête est arrivée plus tard ou d’une manière différente. Non, je ne l’ai pas échappée», dit-elle.

Présente à ses côtés en marge d’un point de presse sur la Stratégie maritime, la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, n’a pas hésité à se qualifier de «féministe». «J’ai été élevée par un père féministe, j’ai été élevée par une mère féministe qui s’est engagée dans la cause des femmes, alors, à votre question : absolument, je suis féministe», a-t-elle lancé.

Dominique Anglade a également défendu sa collègue. «Je connais madame Thériault depuis plus de douze ans et j’ai vu madame Thériault évoluer auprès des femmes entrepreneures, auprès des femmes en politique, et je peux vous dire que c’est une féministe qui se bat pour l’égalité des femmes», a-t-elle affirmé.

Également présent à la conférence de presse, le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, s’est également dit féministe. «Je suis en faveur de l’égalité homme-femme, a-t-il dit sans détours. C’est un débat qui actuellement occupe beaucoup de place dans l’espace public et c’est normal, j’oserais même dire que c’est sain.»

Ces prises de position sont beaucoup moins équivoques que celle de l’ex-ministre responsable de la Condition féminine, Stéphanie Vallée. «Je suis davantage une humaniste, c'est davantage ce qui m'anime, a-t-elle dit en début de semaine. Et à titre d'humaniste, est-ce que je vais me battre pour l'égalité entre les hommes et les femmes? Tout à fait. À titre d'humaniste, est-ce que je vais me battre pour les droits des personnes trans? Tout à fait. Est-ce que je vais me battre pour les personnes LGBT? Tout à fait.»

La ministre a refusé de préciser si, pour elle, le féminisme est synonyme ou contraire du concept de l'égalité hommes-femmes.

Pour sa part, le premier ministre Philippe Couillard a affirmé mercredi que le débat sur l’étiquette féministe «n'est pas un débat utile pour moi». «Le débat véritable, c'est de croire profondément à des gestes concrets pour assurer l'égalité des chances, l'égalité des opportunités, la progression des femmes dans la société», a-t-il dit.

Un nouveau type de féminisme?

Pour Lise Thériault, le féminisme des années 2000 se définit différemment de celui du siècle dernier. «Les femmes avancent, d’une manière différente, dit-elle. On ne fait plus les combats de la même manière non plus. Aujourd’hui, le droit de vote, c’est acquis. Mais le défi qu’on a c’est d’attirer plus de femmes en politique», illustre-t-elle.

En 2016, il faut continuer à repousser le plafond de verre, plaide Lise Thériault. Elle cite son propre exemple et celui de sa collègue Dominique Anglade, deux femmes à la tête de ministères économiques. «Si on veut que les femmes puissent tirer leur épingle du jeu, ça passe aussi par leur autonomie financière», dit la ministre.

Lors de son entrevue avec La Presse Canadienne, Lise Thériault avait résumé son message aux femmes en ces termes : «Tu veux prendre ta place ? Faire ton chemin ? Let’s go,vas-y!». Certains chroniqueurs y ont vu une approche plus axée sur la volonté personnelle que sur les combats de société.

La ministre réfute cette interprétation. «Non, pas du tout. Je dis qu’il y a des enjeux aujourd’hui qui ne sont pas les enjeux qu’il y avait en 1970», dit-elle.

«Aujourd’hui, on est dans une égalité de droit, ajoute-t-elle. Mais dans les faits, les femmes ont encore beaucoup de chemin à faire.»

Avec La Presse Canadienne

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