CALAIS _ Six migrants iraniens se sont cousu les lèvres afin de protester contre les évictions massives et le démantèlement d'un camp dans le nord de la France.
Ce geste survient à la troisième journée du démantèlement du bidonville de fortune établi par des milliers de personnes qui espèrent traverser la Manche pour s'installer au Royaume-Uni.
Certains migrants se sont assis sur le toit de leur cabane, d'autres les ont incendiées.
Les Iraniens brandissaient des affiches réclamant la présence d'un représentant de l'ONU.
Clare Moseley du groupe d'aide britannique Care4Calais a affirmé que cette manifestation "était un appel à l'aide parce qu'ils ne savaient pas ce qu'ils pouvaient faire d'autre".
Un arrêté de la préfecture du Pas-de-Calais avait ordonné le démantèlement de la partie sud du camp. Un tribunal a entériné la décision mais a exigé que certains espaces communs, comme les emplacements religieux, soient épargnés par les bulldozers.
La préfet Fabienne Buccio a indiqué mercredi que le démantèlement devrait être complété d'ici un mois. Selon les autorités, entre 800 et 1000 personnes demeuraient dans l'endroit visé. Elles ont été contredites par les groupes associatifs qui disent en avoir dénombré plus de 3000.
La France a offert de reloger les migrants dans des centres d'accueil temporaires ou un parc de conteneurs transformés en dortoirs en attendant d'étudier leur demande d'asile.