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Conférence Manning : une course à la direction du Parti conservateur commence à dessiner

La course au leadership du PCC commence à se dessiner

OTTAWA – Cinq potentiels candidats à la direction du Parti conservateur du Canada ont monté sur scène lors de la conférence Manning, vendredi et samedi, afin de dévoiler leurs idées pour revigorer le parti.

Voici un résumé de leurs idées exprimées pendant le panel intitulé « Si je me lançais, voici comment je m’y prendrais ».

Michael Chong : raconter la success story conservatrice

« Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter mon histoire. C’est l’histoire de millions de Canadiens venus de terres lointaines afin de construire, pour leur famille et eux-mêmes, une nouvelle vie remplie d’espoir et d’opportunités. »

C’est ainsi que le député de Wellington-Halton Hills, en Ontario, a commencé son allocution vendredi. Il a expliqué comment ses parents et les parents de son épouse ont immigré au Canada, des histoires de « persévérance » fondées sur des valeurs conservatrices à son avis.

« En regardant vers le futur, nous devons raconter notre histoire aux Canadiens afin de connecter avec eux, afin de s’assurer qu’ils nous voient comme le véhicule pour leurs espoirs, leurs rêves et leurs aspirations », a poursuivi Michael Chong.

Il est aussi d’avis que les conservateurs doivent revoir leurs principes quant à la protection de l’environnement, à l’instar de l’ancien premier ministre Brian Mulroney, et débattre d’une taxe sur le carbone.

"Nous devons raconter notre histoire aux Canadiens afin de connecter avec eux."

— Michael Chong

Le potentiel candidat veut prôner une politique étrangère « robuste qui est réaliste à propos du monde dans lequel nous vivons », afin de protéger ceux qui, comme son père et sa mère, ont dû fuir leur pays.

Rappelons que Chong a démissionné du cabinet Harper en 2006 en raison de la résolution qui reconnaît que les Québécois forment une nation.

Il a toutefois précisé – en français – que ses trois enfants iront dans un programme d’immersion française à l’école publique. « Ma famille, nous croyons vraiment dans la politique des deux langues officielles. C’est une valeur canadienne, c’est une valeur conservateur (sic). »

Kevin O’Leary : « Je promets d’être un cauchemar »

L’homme d’affaires, mieux connu pour son rôle dans l’émission Dragon’s Den, y est allé d’attaques biens senties envers le gouvernement de Justin Trudeau, mais aussi de Rachel Notley en Alberta et de Kathleen Wynne en Ontario.

« Pourquoi et où est-il écrit que le Canada détient le monopole de la médiocrité quand vient le temps de gérer les politiques fiscales et économiques? Nous devrions avoir honte », a déclaré Kevin O’Leary.

Même s’il n’a pas confirmé ses intentions quant à la direction du Parti conservateur du Canada, O’Leary a promis de dénoncer le gaspillage des gouvernements sur toutes les tribunes. Il n’a d’ailleurs pas été tendre à l’endroit de Bombardier, la « compagnie aérospatiale la plus mal gérée sur Terre » selon lui.

« Je promets d'être un cauchemar pour les politiciens s’ils pensent qu’ils peuvent continuer à dépenser inutilement notre argent », a martelé l’aspirant chef, qui ne voit pas l’importance de maîtriser les deux langues officielles.

Les trois priorités des conservateurs, dit-il, sont bien simples : « les emplois, les emplois, les emplois ». Il veut s’assurer que les jeunes diplômés restent au Canada grâce à des impôts plus bas et que le secteur de l’énergie reste une priorité au pays.

O’Leary, qui a des origines irlandaises et libanaises, attribue la défaite des conservateurs, en partie, à la question de l’identité canadienne qui a refait surface avec l’affaire du niqab pendant la campagne électorale. « À aucun moment, on ne peut amener le sujet de la race ou de la religion et survivre comme politicien. »

Maxime Bernier : porter les valeurs conservatrices d’est en ouest

Le député de Beauce s’est attaqué à la taille de la péréquation dans son discours, déplorant que le Québec ait reçu plus de la moitié de l’argent de la cagnotte depuis des années.

« Ça ne fait pas de sens qu’une province qui a flirté avec l’indépendance politique depuis des décennies soit financièrement plus dépendante que jamais du reste du pays », a déploré Maxime Bernier.

Mais son but n’est pas de « stigmatiser » certaines provinces et de les opposer les unes aux autres. S’il décide de se lancer, il veut tendre la main à tous les conservateurs – dans les deux langues officielles, porte-parole conservateur pour l’Industrie.

« Le principe de la péréquation est un principe qui est noble. Le formule, je crois, doit être révisée pour s’assurer qu’elle soit équitable pour toutes les régions du pays et, surtout, qu’elle permette la prospérité pour toutes les régions du pays », a-t-il précisé en point de presse.

« Un de nos collègues, Kevin O’Leary, a déclaré dans une entrevue qu’il n’avait pas besoin d’apprendre le français pour devenir premier ministre », a attaqué le Beauceron.

Disant qu’il ne visitera pas le pays comme un « touriste », Bernier assure qu’il voulait être un candidat « unificateur » qui portera les valeurs conservatrices.

Et il compte militer pour un plus petit gouvernement, moins de taxes et moins d’impôts. Cela inclut moins de subventions pour les entreprises, que ce soit Bombardier ou GM.

« Est-ce que c’est juste lorsqu’un entrepreneur de St-George-de-Beauce paie plus d’impôts et donne cela à des milliardaires? Si on veut un système plus juste et plus compétitif, il faut réduire les impôts de toutes les entreprises. »

Tony Clement : apprendre des erreurs du passé

Le Parti conservateur du Canada doit redevenir le parti qui défend les plus pauvres, selon celui qui a perdu la course au leadership contre Stephen Harper en 2003.

« Nous devons parler de cela. Notre politique contre la pauvreté se résume à baisser les taxes et un budget équilibré. Si cela fait partie de la stratégie pour réduire la pauvreté au Canada, cela ne couvre pas toutes les problématiques. »

Actuellement, le NPD et le Parti libéral en font plus pour s’approprier ce problème et proposer des solutions, dit-il. Mais il y a des solutions bien conservatrices pour réduire la pauvreté au pays, selon Clement.

« Nous ne pouvons tout simplement pas céder à ces débats et permettre à nos adversaires non conservateurs de définir les termes du débat. Le conservatisme doit être plus large et plus profond sur ces questions à l’avenir », a-t-il dit en français.

Le potentiel candidat s’est aussi fait très critique à l’égard de la longue campagne électorale, l’automne dernier. Dans son discours, il a dit que son parti n’a pas su renverser la vapeur pour éviter un gouvernement libéral majoritaire.

« Il est temps d’écouter et d’apprendre des membres de notre parti, dont certains ont plus d’expérience électorale et de gros bon sens que notre campagne centrale l’a démontré », a indiqué Clement.

Lisa Raitt : objectif 2019

La porte-parole conservatrice en matière de Finances y est allée d’une histoire bien personnelle, elle aussi, pour démontrer qu’il est possible de réussir en politique même lorsqu’on n’est pas né « avec une cuillère en argent dans la bouche ».

Lisa Raitt, originaire de Cap Breton, a raconté comment elle a grandi dans une famille de sept enfants et qu’elle a travaillé au Dairy Queen avant d’obtenir son diplôme en droit.

Mais elle n’a jamais senti que qui que ce soit « devait » quelque chose à sa famille, même s’ils n’étaient pas riches. Elle déplore que la population dans la région doive vivre de chèque en chèque à chaque mois.

Fidèle à ses interventions à la Chambre des communes, elle a attaqué les déficits anticipés par le gouvernement Trudeau, disant que les plus vulnérables et les familles allaient écoper de ses mauvais choix.

C’est pourquoi, a-t-elle insisté, les conservateurs doivent reprendre le pouvoir lors de l’élection de 2019. Lisa Raitt pourrait-elle se lancer dans la course pour succéder à Stephen Harper? « J’irai où je serai la plus utile », a-t-elle simplement répondu.

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