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«Montréal la blanche»: confrontation au bout de la nuit (VIDÉO/PHOTOS)

«Montréal la blanche»: confrontation au bout de la nuit (VIDÉO/PHOTOS)

Montréal la blanche. Tel titre n’aura jamais paru autant d’actualité, avec le débat sur la diversité culturelle qui a agité quantité de tribunes dans les dernières semaines. Or, le premier long-métrage de fiction du réalisateur Bachir Bensaddek, dont la première précédée d’un tapis bleu avait lieu lundi aux Rendez-Vous du cinéma québécois (RVCQ), n’a rien à voir avec la question de la représentation ethnique dans la métropole.

«C’est un clin d’œil à Alger la blanche, qui est ma ville natale, note Bensaddek, lequel est débarqué au Québec en 1992. En 2004, j’avais écrit une pièce de théâtre sur la communauté algérienne de Montréal, et je cherchais un titre qui pourrait évoquer Alger et Montréal à la fois, et c’a été Montréal la blanche. Le titre n’est pas dans le sens qu’il n’y a que les Blancs qui s’en sortent à Montréal (rires).»

À l’époque, Montréal la blanche, présentée au Monument-National, était produite par la compagnie Porte Parole qui, encore aujourd’hui, se spécialise dans le théâtre documentaire. Et, depuis ce temps, Bachir Bensaddek, qui a jusqu’ici surtout bossé sur des documentaires et en télévision, rêvait de transposer son histoire au grand écran.

Il lui aura fallu réécrire une quinzaine de fois son scénario pour arriver à ses fins, et c’est maintenant chose faite : Montréal la blanche a été projeté en sélection officielle au Festival international du film de Rotterdam, au début du mois, où il a été applaudi par plus de 4000 cinéphiles. Ici, l’œuvre prendra l’affiche le 18 mars à Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières à Ottawa.

Fantômes du passé

Rabah Aït Ouyahia et Karina Aktouf incarnent les deux personnages sur lesquels repose la confrontation au cœur de Montréal la blanche. Le soir de Noël, pendant le Ramadan – deux rites qui ne se croisent qu’environ tous les vingt ans -, un chauffeur de taxi, Amokrane, transporte une passagère, Kahina, pressée de se rendre chez son ex-conjoint, pour aller chercher son enfant. En observant la dame, Amokrane reconnaît une ancienne vedette pop de son pays d’origine, l’Algérie, qu’il croyait pourtant morte assassinée.

«Ensemble, ils font une espèce de voyage au bout de la nuit au cours duquel leur rapport à leur société d’accueil va se confronter», résume Bachir Bensaddek.

«C’est la rencontre de deux personnes qui n’en sont pas au même stade de leur intégration, ajoute le cinéaste. Elle, elle est complètement arrivée, elle a fait table rase du passé, et essaie de se tourner vers l’avenir, de façon presque maladive. Lui, c’est le contraire. Il ne réussit pas à «couper le cordon», à oublier les malheurs vécus chez lui.»

Bachir Bensaddek raconte que Montréal la blanche s’est construit «sous les auspices» de La vie heureuse de Léopold Z, de Gilles Carle, que le réalisateur considère comme «un film d’hiver et un chouette moment dans Montréal», et le Conte de Noël de Charles Dickens.

«C’est autour de Noël, il y a les fantômes du passé qui ressurgissent, et c’est ce que j’ai voulu montrer. Avec le Ramadan autour, ça crée un climat de fête euphorique et de drame, parce qu’il y a des bibittes qui ressortent… Au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent dans la nuit et dans leurs confrontations, les stigmates du passé vont ressurgir. Et ils finiront transformés par ce voyage», conclut Bachir Bensaddek.

Le tournage de Montréal la blanche s’est déroulé à Montréal, en janvier 2015, par les nuits de très grand froid. Quelques séquences ont aussi été filmées pendant une semaine en Tunisie.

Les Rendez-Vous du cinéma québécois se poursuivent jusqu’au 27 février. Pour plus d'informations, c'est ici.

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