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Le PQ lance un appel de fonds à ses associations de circonscription

Le PQ cherche de nouveaux revenus
PC

Plombé par une dette d'environ 2 millions de dollars, le Parti québécois lance une série de mesures pour assainir ses finances et constituer un fonds en vue de l'élection de 2018. Le PQ veut, entre autres, que les associations de circonscription lui versent une plus forte proportion de leur financement.

Un texte de Davide Gentile

Ces mesures seront présentées aux délégués lors du prochain conseil national du parti, les 27 et 28 février prochains. Le président du PQ, Raymond Archambault, affirme qu'on y présentera un plan triennal. « De manière à ce que le parti soit prêt, que la machine de guerre, comme aime le dire M. Péladeau, soit tout à fait prête pour affronter l'électorat en 2018 », explique-t-il.

À l'heure actuelle, les circonscriptions conservent 85 % des fonds qu'elles récoltent. Selon nos informations, le PQ veut obtenir 50 % des sommes dès cette année. Pour 2017, le parti propose que les circonscriptions lui retournent 60 % des montants récoltés. Pour l'année électorale de 2018, le parti diminuerait la quote-part exigée à 40 %.

Selon nos informations, le PQ souhaite ainsi ramener sa dette à environ 600 000 $ d'ici trois ans. Sans confirmer le montant, Raymond Archambault évoque un plan de réduction « dramatique » de cette dette d'ici 2018.

Les réactions sont partagées quant à cette canalisation du financement par le parti, disent plusieurs sources. L'une d'elles indique que « les gens ne sont pas très heureux, ça nous enlève de l'oxygène ». Une autre source estime que le parti va dans la bonne direction, « surtout que les élections, ça se gagne au national ».

Un contexte de financement difficile

La résilience de cette dette est due à deux principaux facteurs. D'abord, la réduction du plafond de contribution individuelle à 100 $, l'une des principales mesures de la loi sur le financement électoral introduite par l'ancien ministre péquiste et actuel député de Marie-Victorin, Bernard Drainville.

Toutes nos sources confirment que cela ralentit le financement, autrefois appuyé sur le « club des 400 ». Ces groupes de sympathisants péquistes qui acceptaient de verser 400 $ obtenaient en plus un crédit d'impôt, qui a depuis été aboli.

Autre facteur qui plombe les finances : le piètre résultat électoral du parti en 2014. Le PQ n'a obtenu que 25 % des suffrages exprimés, contre 32 % lors de sa victoire de 2012. Cette baisse a contribué à l'appauvrir, puisque la loi sur le financement haussait la contribution par électeur de 0,85 $ à 1,50 $.

Raymond Archambault confirme que cette différence en nombre de votes a privé le PQ d'une somme d'environ un demi-million de dollars. « Quand on a préparé la loi, personne ne s'imaginait qu'on descendrait aussi bas », affirme pour sa part une source qui faisait partie du gouvernement Marois.

Victime de sa propre loi sur le financement des partis?

Plusieurs organisateurs péquistes dans les circonscriptions confirment que les nouvelles normes québécoises compliquent les choses. « Avec le plafond à 100 $, c'est plus compliqué de financer », affirme le président d'une association régionale.

« Le Parti québécois est en partie victime de sa propre loi. »

— le politologue Guy Lachapelle, de l'Université Concordia.

Selon le politologue Guy Lachapelle, de l'Université Concordia, la loi sur le financement des partis votée par le gouvernement Marois doit être légèrement modifiée. « Je répète qu'on est allés un peu trop loin. Cent dollars de plafond, ça reste très bas pour une contribution à un parti politique. »

M. Lachapelle rappelle que le Parti québécois « avait des soupers à 400 $ » qui permettaient de renflouer plus rapidement les coffres. Un problème confirmé à Radio-Canada par plusieurs sources chez les organisateurs péquistes.

De l'argent pour passer à l'offensive

Le président du PQ pense, de son côté, que le système québécois est au point. Il reconnaît que le PQ aimerait avoir un meilleur financement de l'État. « Et pour avoir plus de fonds de l'État, il faut faire une meilleure performance que celle que nous avons faite en 2014, c'est-à-dire 25 % de votes », dit Raymond Archambault.

Le parti se concentrera pour l'instant sur l'objectif de se donner une marge de manoeuvre financière. Elle servira à améliorer les outils politiques du PQ. On pense entre autres à l'école de formation du Parti québécois, qui amorcera ses activités sous peu.

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