L'actrice et musicienne Chloé Sainte-Marie, qui fût la muse et la conjointe du défunt cinéaste Gilles Carle, a pris la parole par rapport à l'affaire Jutra. Elle joint sa voix à ceux qui pensent que les prix du cinéma québécois devraient garder le nom de celui dont la pédophilie a été révélée la semaine dernière.
Dans une lettre ouverte, elle écrit que « les raisons qui ont, à l’époque, présidé au choix de Claude Jutra demeurent » malgré les révélations faites par Yves Lever dans la biographie publiée la semaine dernière.
« Claude Jutra est devenu objet de fabrication d’un scénario stigmatisant son œuvre. » — Chloé Sainte-Marie
Elle commence son texte en rappelant que Carle, qui comme Jutra souffrait à la fin de sa vie de la maladie d'Alzheimer (en plus du Parkinson), était un « grand admirateur de Claude Jutra et de son œuvre magistrale ».
Celle qui a partagé sa vie avec Gilles Carle durant plusieurs années, elle reçoit depuis quelques jours des appels et courriels lui demandant ce qu'elle pense du choix de ce dernier comme nom apposé sur les trophées remis aux grands noms du cinéma québécois.
Une proposition qu'elle préfère ne pas voir se réaliser. « Quel que soit le ou la cinéaste auquel on fera appel, la réalité est piégée par un choix de rédemption », explique-t-elle.
« Choisir Gilles Carle c’est le précipiter dans un tel piège. Gilles Carle était un homme libre. Un homme libre et fier qui, tel le carcajou, s’enlève la patte du piège. » — Chloé Sainte-Marie
Sainte-Marie est la deuxième personne à publier vendredi une lettre ouverte qui s'oppose au retrait du nom de Jutra des trophées et de la cérémonie, après Lise Payette, dont les commentaires dans le Devoir en ont choqué plus d'un.
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