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Le ministre Ralph Goodale reste vague pour les enfants pris pour des terroristes

Enfants pris pour des terroristes: Goodale reste vague
CP

OTTAWA _ Les parents d'enfants qui sont embêtés à l'aéroport parce qu'ils portent le même nom qu'un autre voyageur soupçonné d'être un terroriste devraient peut-être s'adresser aux autorités américaines, suggère le ministre fédéral de la Sécurité publique.

Les parents d'une vingtaine d'enfants victimes de telles contrariétés avaient écrit à Ralph Goodale pour lui demander de faire quelque-chose. Le garçon de six ans de leur porte-parole, Khadija Cajee, est systématiquement retardé aux aéroports _ notamment le 31 décembre dernier, à Toronto, alors qu'il tentait de prendre un vol d'Air Canada vers Boston, avec son père, pour la Classique hivernale de hockey.

Dans sa réponse écrite, que La Presse Canadienne a pu consulter, le ministre Goodale rappelle que ces erreurs peuvent être attribuables à plusieurs facteurs: la liste d'interdiction de vol canadienne peut être mise en cause, mais la liste américaine est aussi responsable de certaines erreurs. Sans compter que ces listes, en plus de celles des compagnies aériennes, ne sont pas toutes dressées à partir des mêmes critères.

Par ailleurs, l'excès de zèle d'employés de transporteurs aériens peut aussi expliquer certains retards, croit le ministre.

Lorsque l'histoire du petit Adam a fait les manchettes, M. Goodale avait promis d'enquêter sur l'incident. Un peu plus tard, le ministre a indiqué qu'il avait demandé à ses collaborateurs de rappeler aux transporteurs qu'ils ne sont pas obligés de passer les noms des enfants voyageurs au crible de la liste d'interdiction de vol canadienne, officiellement appelée le Programme de protection des passagers.

Son ministère s'affaire aussi à réévaluer tout le Règlement sur la sûreté des déplacements aériens, afin de bien identifier les voyageurs qui portent le même nom qu'un suspect mais qui ne doivent pas en être pour autant embêtés. M. Goodale a aussi indiqué que le Programme de protection des passagers fera l'objet d'un examen lors de vastes consultations publiques sur tout le système canadien de sécurité.

Lorsque l'histoire du petit Adam est sortie dans les médias, Mme Cajee a reçu les témoignages de beaucoup d'autres parents d'enfants nés au Canada et âgés de six mois à 17 ans qui avaient vécu les mêmes inconvénients; 21 parents ont accepté de cosigner la lettre au ministre.

M. Goodale suggère aux voyageurs importunés de s'adresser directement au responsable de la liste d'interdiction de vol mise en cause _ que ce soit les autorités canadiennes, américaines, ou le transporteur aérien.

Mme Cajee précise toutefois que la procédure de recours au Canada ne s'applique qu'à ceux qui sont effectivement interdits de vol, pas à ceux qui sont victimes d'erreurs d'identité, comme son petit Adam.

"Actuellement, en tant que Canadienne, j'ai accès à la procédure de recours aux États-Unis mais pas à la procédure canadienne, déplore-t-elle. Nos enfants n'ont jamais été interdits de vol parce qu'après tout, ce sont des enfants, et sont donc évidemment innocents. C'est quand même incroyable qu'un suspect interdit de vol puisse avoir accès à la procédure de recours, mais pas un enfant de six ans!"

Mme Cajee aimerait bien aussi savoir qui, exactement, dresse et met à jour cette fameuse liste d'interdiction de vol. Dans sa réponse écrite, le ministre Goodale reste muet là-dessus.

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