Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«Vinyl» saison 1 épisode 1: la série HBO de Martin Scorsese et Mick Jagger a tout pour casser la baraque

«Vinyl», la série rock'n'roll de HBO qui a tout pour être un succès

Face à la puissance de feu de Netflix, qui travaille d'arrache-pied pour inonder 190 pays de séries télé faites maison, la concurrence est rude. HBO, la chaîne américaine payante, doit ainsi plus que jamais veiller à produire des programmes qui sauront lui apporter de nouveaux abonnés.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la célèbre chaîne câblée a sorti l'artillerie lourde pour Vinyl, sa nouvelle fiction – signée Mick Jagger et Martin Scorsese – dont la diffusion a débuté dimanche 14 février.

Le HuffPost, qui a pu voir le premier épisode, vous détaille ci-dessous pourquoi cette nouveauté a de quoi piquer la curiosité des téléspectateurs et rassemble les ingrédients pour en faire l'un des succès de 2016.

Dans le Manhattan de Warhol et Bowie

Vinyl nous ramène au début des années 1970 pour se pencher sur l'histoire de Richie Finestra, directeur d'une maison de disques new-yorkaise sur le déclin. Avant que son label ne coule, il décide avec ses associés de le vendre à une entreprise allemande en échange d'une belle somme d'argent.

Après cela, c'est juré, il prendra le temps de se consacrer à sa famille et les années d'excès en tout genre seront définitivement derrière lui. Mais cette promesse, Richie Finestra va avoir bien du mal à la tenir: dévoré par sa passion de la musique, il va continuer à chercher le prochain grand talent du rock 'n' roll, quitte à retomber dans ses travers et voir sa conscience revenir le hanter.

Une crise existentielle, couplée avec l'essoufflement du rock au profit du disco et du punk rock, grâce à laquelle HBO offre aux téléspectateurs une immersion dans le Manhattan d'Andy Warhol et David Bowie (voir la bande-annonce ci-dessous).

Pour les novices comme les amateurs de rock

Pour attirer le panel le plus large possible d'abonnés, HBO aime bien viser des cibles précises, mais très différentes en fonction de ses séries. Game of Thrones pour les fans de médiéval/fantastique, Veep pour les amoureux de satires politiques, etc. La première bonne surprise de cette nouvelle série est qu'elle ne suit pas réellement ce schéma et ne s'adresse pas uniquement aux fans de rock. Elle aborde bien sûr une période très précise du courant musical, mais se concentre avant tout sur les différents combats de son personnage principal.

Résultat, les novices dans ce domaine ne se sentiront pas exclus ou incapables de comprendre des références pointues. Au pire, quelques clins d’œil leur passeront au-dessus de la tête, ce qui ne les empêchera pas de se laisser porter par les titres rock –et parfois R'n'B–, omniprésents sous des formes très variées: entre les scènes de concert, d'enregistrement en studio ou encore de souvenir. Certains pourraient même finir par se sentir, par instants, comme dans une comédie musicale.

Mais il y a aussi de quoi satisfaire les amateurs du genre comme vous pouvez le voir ci-dessous avec la bande-originale du premier épisode. Forte d'un budget musique à six chiffres par épisode, la série promet d'utiliser jusqu'à 30 titres chaque semaine et de les mettre simultanément en ligne.

Un jeu impeccable

Cette ambiance artistique survoltée, c'est bien, mais que reste-t-il si on en fait abstraction un instant? Une trame de fond plutôt classique: Richie Finestra est au final un homme qui vit une crise existentielle, se retrouve perdu face au tournant que prend sa vie et accumule les problèmes au travail comme à la maison.

Fort heureusement, il n'y a pas que les chansons qui font que cet épisode pilote de Vinyl mérite d'être vu. Ses acteurs aussi valent vraiment le détour. Bobby Cannavale, qui tient le rôle principal, est simplement excellent et habite avec brio ce personnage rongé par ses remords, ses dépendances et sa passion.

L'acteur, (acclamé à la télévision pour ses rôles dans Will & Grace, Nurse Jackie et Boardwalk Empire), est entouré de personnages secondaires remarquablement bien interprétés. On retrouve notamment Ray Romano en responsable de la promotion des ventes qui magouille avec la mafia, P.J. Byrne en insupportable associé qui enchaîne les bévues, Olivia Wilde en ancienne mannequin proche d'Andy Warhol reconvertie en femme au foyer bloquée en banlieue ou encore James Jagger (le fils de Mick) en leader d'un groupe de rock qui monte.

112 minutes d'excès baignées dans une photographie luxueuse

Les amateurs de séries retrouveront aussi la liberté de ton des fictions produites par la chaîne câblée. Tout ce beau monde est en effet placé dans un bel écrin de débauche. Les stars de la chanson enchaînent les conquêtes, la promotion des tubes se négocie en compagnie de prostituées, les tiroirs de bureau sont remplis de tout ce qui se sniffe, se fume ou s'injecte, une bouteille d'alcool est toujours à portée de main. Sex, drugs and rock'n'roll oblige, on n'en attendait pas moins.

Cette frénésie se retrouve d'ailleurs aussi bien dans la narration –qui se promène entre un présent de 1973, quelques jours avant ce présent et des flashbacks d'un passé plus lointain– que dans les scènes qui se suivent de façon chaotique –entre drame et humour, calme et hystérie– et demande aux téléspectateurs toute leur attention.

Et ce, pendant pas moins de 112 minutes, l'équivalent un peu indigeste de trois épisodes d'une série classique d'affilée. Certains devront donc se préparer psychologiquement à avoir l'impression de regarder un film plutôt qu'un épisode, mais pourront se consoler avec la photographie luxueuse et méticuleuse dans laquelle baigne Vinyl.

Avec un tel pilote, réalisé par Martin Scorsese, la série s'offre un départ sur les chapeaux de roues très prometteur. Reste maintenant à voir si Vinyl conservera ce même modèle ultra léché sur les neuf épisodes restants où s'il ne s'agissait là que d'une entrée en grande pompe pour une série classique.

INOLTRE SU HUFFPOST

30 vies

Quoi regarder à la télévision québécoise en 2016?

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.