La Suisse représentera les intérêts de l'Arabie saoudite en Iran et ceux de l'Iran en Arabie saoudite après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, a indiqué dimanche le ministère suisse des Affaires étrangères.
Selon un communiqué, il s'agit du "principal résultat" d'une visite de 24 heures que le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter a effectuée à Ryad.
M. Burkhalter a rencontré dimanche le roi Salmane d'Arabie saoudite, ainsi que le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir.
Lors d'une conférence de presse dimanche à Ryad, M. Jubeir a expliqué que son pays avait accepté que la Suisse représente ses intérêts en Iran, notamment pour aider les musulmans iraniens à se rendre en Arabie saoudite pour les rites du pèlerinage.
"Nous avons accepté que la Suisse joue ce rôle pour faciliter les mesures pour les fidèles iraniens venant en Arabie saoudite à l'occasion du hajj et de la Omra", ou petit pèlerinage que les musulmans peuvent effectuer tout au long de l'année, a déclaré M. Jubeir.
"Notre objectif est que les musulmans d'Iran ne soient pas affectés" par la rupture des relations saoudo-iraniennes, a-t-il encore dit.
Le chef de la diplomatie suisse a aussi fait le point avec ses interlocuteurs à Ryad sur les "foyers de tensions dans la région, en particulier en Syrie et au Yémen", selon le DFAE (département fédéral des Affaires étrangères).
L'Arabie saoudite a rompu début janvier ses relations diplomatiques avec l'Iran après l'attaque de son ambassade à Téhéran en réaction à l'exécution d'un dignitaire religieux chiite saoudien.
L'Arabie saoudite et l'Iran sont par ailleurs engagés dans des guerres par procuration en Syrie et au Yémen et se livrent à des luttes d'influence en Irak et au Liban.
Une gigantesque bousculade, qui a endeuillé le dernier pèlerinage à La Mecque en septembre, avait déjà ravivé les tensions, l'Iran affirmant avoir subi les plus grandes pertes humaines parmi près de 2.300 pèlerins morts dans cette tragédie.
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