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Énergie Est: TransCanada ouvre la porte à un retard

Énergie Est: TransCanada ouvre la porte à un retard

MONTRÉAL _ La société TransCanada (TSX:TRP) a toujours 2020 dans sa mire pour la mise en service de l'oléoduc Énergie Est, mais elle concède que les événements récents pourraient contrecarrer ses plans.

Forcée par l'Office national de l'énergie (ONÉ) de revoir sa demande, l'entreprise albertaine doit également tenir compte des ajustements récemment annoncés par le gouvernement Trudeau au processus de révision environnementale.

L'échéancier du projet a été évoqué, jeudi, au cours de la conférence téléphonique visant à commenter les résultats du quatrième trimestre.

"Nous visons toujours 2020, mais il est raisonnable de penser que le processus réglementaire pourrait se traduire par un délai, a expliqué le responsable des oléoducs de TransCanada, Paul Miller. Nous poursuivons notre évaluation."

Énergie Est vise à acheminer quotidiennement sur une distance de 4600 kilomètres 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

Au Québec, on prévoit 625 kilomètres de canalisation qui traversera d'importants cours d'eau en plus de passer dans plusieurs municipalités.

Dans une démarche inhabituelle, l'ONÉ a exigé la semaine dernière que l'entreprise mette de l'ordre dans ses documents et reformule clairement sa demande d'autorisation _ la plus volumineuse jamais déposée auprès de l'organisme fédéral _ pour Énergie Est.

"Notre demande comportait plus de 30 000 pages, a rappelé le vice-président directeur au développement, Alex Pourbaix. L'ONÉ nous demande de rassembler les nombreux dossiers en un seul document facile à lire. C'est une demande raisonnable."

Celui-ci a reconnu qu'il faudrait un certain temps afin de répondre à la demande de l'organisme fédéral, sans toutefois fournir d'échéancier précis.

Le projet de 15,7 milliards $ s'est retrouvé au coeur des débats depuis qu'il a vigoureusement été rejeté par la Communauté métropolitaine de Montréal, qui regroupe 82 municipalités et représente 3,9 millions de citoyens.

TransCanada a notamment été critiquée par le maire de Québec, Régis Labeaume, puisqu'à son avis, elle n'a rien fait pour répondre aux craintes des municipalités et de la population en tentant de vendre ce projet.

Questionnée à ce sujet, la direction de l'entreprise a simplement défendu sa décision de tenir elle-même des rencontres.

"Depuis que nous avons manifesté notre intention pour Énergie Est, nous avons effectué plus de 700 amendements au tracé, a dit M. Pourbaix. Cela est le résultat de consultations. Je crois que nous écoutons les gens.

"Lorsque les maires ont des idées, nous sommes (ouverts) à s'asseoir avec eux et à les accommoder", a-t-il ajouté.

Au Québec, les audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement concernant la partie québécoise d'Énergie Est débuteront le 7 mars prochain. Au total, 14 séances sont prévues.

Keystone XL plombe le quatrième trimestre

Au quatrième trimestre, TransCanada a subi une perte de 2,5 milliards $, ou 3,47 $ par action, principalement en raison du processus entourant le projet d'oléoduc Keystone XL.

La décision du président américain Barack Obama de bloquer Keystone XL a forcé la compagnie à inscrire une charge hors trésorerie de 2,9 milliards $.

À la même période l'an passé, TransCanada avait engrangé un profit de 458 millions $, ou 65 cents par action. Les recettes ont progressé de 8,7 pour cent, à 2,85 milliards $.

Cette performance n'a cependant pas empêché l'entreprise de rehausser son dividende trimestriel pour une 16e année consécutive, qui passera de 52 cents à 56,5 cents.

Aux États-Unis, TransCanada compte contester la décision du gouvernement fédéral en déposant une requête en vertu du chapitre 11 de l'Accord de libre-échange nord-américain.

Une poursuite a également été déposée en cour fédérale. En bloquant Keystone XL, le président Obama a outrepassé les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution américaine, affirme la société.

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