Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Centres jeunesse: le PQ veut un débat sur les clients des jeunes fugueuses

Centres jeunesse: le PQ veut un débat sur les clients des fugueuses

QUÉBEC _ L'opposition péquiste réclame un débat sur le sort à réserver aux clients des jeunes fugueuses des centres jeunesse forcées de se prostituer.

Les hommes qui abusent des adolescentes en fugue ont été jusqu'à maintenant totalement exclus des préoccupations du gouvernement, a déploré jeudi la députée péquiste Carole Poirier, à propos de la crise qui secoue les centres jeunesse depuis quelques semaines.

Le centre jeunesse de Laval a dû composer avec cinq cas de fugues de jeunes filles dernièrement. Certaines, là ou ailleurs, s'enfuient de leur centre jeunesse à répétition, risquant de tomber aux mains de gangs de rue qui les attirent dans les réseaux de prostitution.

Selon Mme Poirier, le gouvernement promet un plan d'intervention pour mieux protéger les jeunes filles placées en centres jeunesse, mais omet de parler de la racine du problème: la hausse de la demande pour des prostituées d'âge mineur.

"Nous n'avons pas parlé de la source du problème, qui est la demande, a-t-elle commenté lors d'un point de presse. Il y a une demande pour des petites filles, toujours plus blondes, toujours plus minces, toujours plus jeunes."

"Des 'pimps' abusent de nos jeunes filles, font en sorte de les convaincre de se ramasser dans des hôtels miteux, pour qu'il y ait 10 clients qui passent sur le corps de nos petites filles de 15 ans, ça c'est la réalité. Il serait temps qu'on en parle, qu'on parle de ces clients-là, qu'on parle de ces hommes qui abusent de nos enfants pour assouvir leurs besoins sexuels", a fait valoir la porte-parole en matière de condition féminine.

"Il faut faire quelque chose", "il faut qu'on en débatte", selon elle, car il s'agit d'un véritable "problème de société" depuis trop longtemps occulté.

Son collègue député de Rosemont, Jean-François Lisée, reproche au gouvernement son laxisme envers les proxénètes qui recrutent impunément les jeunes fugueuses et les mettent en contact avec des clients.

Il se demande ce que le gouvernement attend pour "faire fermer les sites Internet qui offrent en pâture des jeunes filles au vu et au su de tous".

Selon lui, la solution au problème ne réside pas nécessairement dans le verrouillage des portes des centres jeunesse, pour empêcher les jeunes filles d'en sortir.

On apprenait jeudi que la direction du Centre jeunesse de Laval avait décidé de verrouiller les portes de l'établissement, compte tenu de la hausse du nombre de fugues.

Or, en principe, la loi interdit aux centres jeunesse d'empêcher les jeunes d'aller et venir à leur guise.

Cependant, invitée à commenter ce fait nouveau, la ministre responsable de la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, n'en a pas pris ombrage, jugeant que la mesure ne contrevenait pas à la loi en vigueur depuis 2007.

La direction a verrouillé les portes pour "tenir les jeunes calmes", a-t-elle dit, lors d'une brève mêlée de presse jeudi, ajoutant que les adolescentes qui souhaitent sortir "peuvent le faire" comme avant.

Selon M. Lisée, il faudrait éviter de faire de ce cas une "règle générale" étendue à tous les centres jeunesse.

Il est revenu à la charge pour réclamer une "discussion éclairée" sur le sujet, autour d'une réflexion sur la nécessité de modifier la loi pour restreindre la liberté de circulation des adolescentes placées en centres jeunesse. Entre liberté et restriction, il y a "un équilibre à atteindre", a-t-il fait valoir.

En début de semaine, la ministre Charlebois avait annoncé qu'elle allait consulter les directeurs de la protection de la jeunesse et les directeurs du réseau hospitalier pour voir s'il fallait revoir et assouplir la loi.

Qui fait quoi à l’Assemblée Nationale?

Assemblée nationale

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.