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Moyens de pression de la FAE: des commissions scolaires inquiètes pour les admissions au cégep

Admission au cégep en péril pour certains élèves?

Des élèves pourraient être victimes du bras de fer entre la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) et Québec. C'est ce que craignent des commissions scolaires, qui envisagent de porter l'affaire devant les tribunaux.

Un texte de Davide Gentile

C'est qu'un des moyens de pression prévus dans le cadre des négociations a pour effet de retarder la remise des notes de la deuxième étape.

La présidente de la Commission scolaire de Laval (CSDL), Louise Lortie, reconnaît que les syndicats ont droit à des moyens de pression. « Mais ne pas permettre à nos élèves d'avoir leurs notes pour entrer au cégep, c'est quelque chose d'inacceptable pour moi », ajoute-t-elle.

Au lieu de remettre les notes vers le 17 février comme c'est de coutume, certains syndicats affiliés à la FAE projettent de retarder le processus. « Le SRAM (Service régional d'admission du Montréal métropolitain) vient chercher les notes des élèves de 5e secondaire le 22 février. Et le syndicat des enseignants fait le choix de ne remettre les notes que le 26 février », précise Mme Lortie.

Puisque la date limite pour le dépôt des demandes d'admission est le 1er mars, cela ne laisse que deux journées ouvrables pour saisir les données et les transmettre au SRAM. On craint que certains élèves ne puissent soumettre que leur bulletin de première étape et qu'ils soient ainsi désavantagés.

« Notre grande inquiétude, c'est que nos élèves n'aient pas la même chance que tous les autres élèves de passer au premier tour quant à leur inscription au cégep. »

— Louise Lortie, présidente de la Commission scolaire de Laval

L'inquiétude est telle que les représentants de neuf commissions scolaires ont tenu une conférence téléphonique à ce sujet jeudi dernier.

Une firme d'avocats est impliquée dans le dossier et donne des conseils aux commissions scolaires. La Fédération des commissions scolaires du Québec est de la partie, mais refuse de commenter ce dossier éminemment délicat.

Plusieurs sources de ces commissions scolaires indiquent que des missives ont été envoyées aux syndicats lundi. Même chose à la Commission scolaire de Laval. « Des téléphones ont été faits, une lettre a été envoyée au président du syndicat. On leur demande leur collaboration, spécifiquement pour l'entrée au cégep des élèves du 5e secondaire », affirme la présidente Louise Lortie.

Le ministère de l'Éducation surveille l'évolution du dossier

« Il est inadmissible de mettre les étudiants dans une pareille situation », affirme par écrit le cabinet du nouveau ministre de l'Éducation, Pierre Moreau. Québec s'attend à ce que les commissions scolaires forcent les syndicats à respecter « leurs obligations ».

Le dossier est assez délicat pour que plusieurs commissions scolaires refusent de commenter devant la caméra. Certaines indiquent que « des négociations ont lieu ». D'autres hésitent à parler, par crainte de « faire déraper » les pourparlers ou d'altérer les relations avec les syndicats. « Ils prennent les étudiants en otages », affirme une source d'une commission scolaire qui souhaite garder l'anonymat.

Les commissions scolaires veulent obtenir une réponse des syndicats dès mardi. « On doit avoir la solution aujourd'hui », répète Louise Lortie.

« Il y a un processus pour l'entrée des données, des validations à faire et pour respecter la date butoir du 22 février, martèle-t-elle. Il faut donc que ça commence aujourd'hui. »

Selon plusieurs sources, les commissions scolaires espèrent obtenir une réponse satisfaisante des syndicats d'ici mardi, à 16 heures. Sans quoi ils pourraient demander au tribunal administratif du travail de trancher la question.

La FAE accuse la CSDL de vouloir « se servir des élèves »

La Fédération autonome de l'enseignement a accusé par voie de communiqué certaines commissions scolaires, dont la CSDL, de se livrer à une tentative de « manipulation » et de chercher à « museler les profs ».

Le syndicat explique que ses membres procéderont à une « remise manuscrite des notes des élèves » aux directions d'établissement, « qui devront s'assurer de les inscrire dans le logiciel de comptabilisation des résultats ».

« L'opération menée par certaines commissions scolaires, dont la Commission scolaire de Laval, ne vise pas à protéger les élèves de 4e ou 5e secondaire, mais plutôt à empêcher les profs d'exercer un moyen de pression. »

— Sylvain Mallette, président de la FAE

Le SRAM acceptera les notes jusqu'au 2 mars, assure la FAE. « Rien dans ce moyen de pression ne nuit aux élèves. Ce sont les directions d'établissement qui sont visées », soutient son président, Sylvain Mallette.

La FAE refuse l'offre du gouvernement du Québec, qui s'est entendu avec l'autre grand syndicat de l'enseignement, la Fédération des syndicats de l'enseignement.

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