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Centre jeunesse de Laval: le syndicat déplore le «sensationnalisme» de la ministre Charlebois

Centre jeunesse de Laval: le syndicat déplore le «sensationnalisme» de la ministre Charlebois
Radio-Canada

La ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, a sombré dans le « sensationnalisme » en affirmant que le Centre de jeunesse de Laval est « infiltré » par une organisation criminelle, soutient la vice-présidente du syndicat des employés de l'établissement, Julie Perron-Hamilton. Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, contredit lui aussi sa collègue.

« C'est un peu du sensationnalisme de dire que notre centre jeunesse serait infiltré par un réseau de gang de rue », a affirmé Mme Perron-Hamilton lors d'entrevues accordées vendredi à Radio-Canada. En raison de leur mission, précise l'éducatrice spécialisée, les centres jeunesse accueillent forcément des jeunes « qui font partie des gangs de rue ou qui côtoient ce milieu. »

« Au centre jeunesse de Laval, il y a des unités qui relèvent de la LSJPA [Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents]. Donc, on a des jeunes qui sont là parce qu'ils ont commis un délit, et qui, au sens de la loi, doivent être dans un centre jeunesse », explique-t-elle.

« Donc ces jeunes-là peuvent être accusés de proxénétisme et ils vont être hébergés au centre jeunesse, au même titre que nos jeunes qui sont là en protection de la jeunesse et qui sont là pour être protégés de ces jeunes-là », poursuit-elle. Dire que le centre infiltré est donc « un peu exagéré ».

Selon Mme Perron-Hamilton, les gangs de rue peuvent bel et bien recruter des jeunes filles aux abords des centres jeunesse, mais cela n'est qu'un moyen parmi tant d'autres.

« Les jeunes qui cherchent à recruter des jeunes filles pour faire de la prostitution sont très habiles. Ils peuvent s'y prendre par plein de moyens », note-t-elle. « Certains vont les approcher à la sortie des centres jeunesse ou même à l'interne, mais certains sont aussi dans les écoles et les stations de métro. Il y en a partout. »

« Le fait qu'on a beaucoup de jeunes qui fuguent, ce n'est pas nouveau. [...] On a une légère augmentation cette année par rapport aux années dernières, mais il y toujours eu de nombreuses fugues dans les centres jeunesse, pas juste à Laval. »

— Julie Perron-Hamilton, vice-présidente du syndicat des employés au Centre jeunesse de Laval

Pressé de questions par les journalistes vendredi matin à l'Assemblée nationale, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a d'ailleurs corrigé les propos de sa collègue Lucie Charlebois. « Manifestement, il y a un réseau qui s'est infiltré au Centre jeunesse de Laval », avait affirmé la ministre jeudi.

« Ce qu'elle a voulu dire, ce n'est pas qu'il y a un réseau, c'est qu'il y a la possibilité que de l'extérieur, par le biais des médias sociaux, il y ait du recrutement qui se fasse », a soutenu Martin Coiteux. « Mais on n'a pas, aujourd'hui, aucune évidence qu'il y aurait eu un réseau à l'intérieur, qu'il y aurait eu une infiltration. »

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