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«La voix» : nos chouchous de la semaine

«La voix» : nos chouchous de la semaine

Quelle révélation, que cette Sophia-Rose Boulanger, de Saint-Bruno, au Lac-Saint-Jean! À seulement 15 ans, la première candidate à se faire entendre en cette édition de La voix du 31 janvier a été émouvante, presque bouleversante, dans son interprétation de Nella Fantasia, popularisée par Sarah Brightman. Longs cheveux blonds, traits délicats, timbre envoûtant, l’adolescente se fait probablement souvent comparer à un ange. «Est-ce que tu es arrivée par la porte, ou tu es descendue du ciel?», lui a d’ailleurs demandé Ariane Moffatt.

Marc Dupré, Éric Lapointe et Ariane Moffatt se sont simultanément retournés pour Sophia-Rose après s’être consultés du regard, et Pierre Lapointe a suivi de peu. Tous semblaient émus par leur nouvelle découverte. «Tu as vraiment une des plus belles voix que j’ai entendues dans ma vie, l’a félicitée Éric Lapointe. Je collectionne les guitares, les bijoux, mais si je collectionnais les voix, tu serais au centre de la collection, c’est sûr…» Le rockeur est monté sur scène pour enseigner à la jeune fille à bien saluer – un segment beaucoup trop long -, mais Sophia-Rose a finalement jeté son dévolu sur Marc Dupré. «Moi, j’ai juste besoin d’un diamant, et c’est toi», lui a dit ce dernier pour la convaincre.

Choix audacieux, Jolene, de Dolly Parton, a bien servi Léa Sanacore et son violon. Un peu statique derrière son micro, la Montréalaise dégageait quand même un aplomb, un charisme et un dynamisme qui ont fait défaut à certaines de ses «collègues» du jour. Éric Lapointe a été le seul à craquer pour elle. Pas de triomphe en vue à La voix 2016, mais un joli potentiel.

Au premier coup d’œil, Tim Brink ne dégage pas la flamboyance avec laquelle il a explosé sur Hard to Handle, d’Otis Redding, version Black Crowes, mais le garçon en a imposé. On se souviendra de lui, certes, parce qu’Éric Lapointe s’est servi de sa tête pour enfoncer le fameux bouton exprimant son intérêt, mais ce Tim au charme discret pourrait aller loin. À preuve, les quatre coachs ont pivoté pour lui. On l’aurait imaginé se diriger vers Éric Lapointe, mais Tim a plutôt choisi Ariane pour poursuivre sa route à La voix. «On va s’amuser», a promis Ariane à la famille de son nouveau protégé.

Il était essoufflant seulement d’entendre la jeune maman Ania El Maachir laisser courir ses trémolos dans une version rapide de Belleville Rendez-Vous, de Benoît Charest. Pierre Lapointe, seul conquis, a tournoyé pour elle au tout dernier instant, et lui a adressé une critique constructive pour amorcer leur collaboration. «Tu as beaucoup de couleurs, on sent que tu peux faire de belles choses. Des fois, je trouvais que tu en faisais un peu trop, ça m’a fait hésiter, mais la base est là. On a plein de belles choses à faire ensemble!», s’est enthousiasmé Pierre. La jeune femme, originaire de Roumanie, a bien mis de l’avant son caractère et sa personnalité pendant son passage «derrière» les juges.

Douceur et puissance se sont amalgamées dans les envolées de Stéphanie St-Jean, de Gatineau, bombe de gaieté au physique atypique, sur I am Changing, de la comédie musicale Dreamgirls. Son sourire de petite fille et sa candeur en ont peut-être agacé quelques-uns, mais sa «fougue» et sa «hargne» ont interpellé les quatre coachs. Marc Dupré l’a littéralement suppliée de se joindre à lui, mais la gentille Stéphanie, qui dit être «une fille de jeans troués», a opté pour Éric Lapointe. Celui-ci a vanté sa sincérité et son instinct.

Autre voix enchanteresse contenue dans un tout petit corps, celle de Rebecca Fiset-Côté, de Dollard-Des-Ormeaux, a tout pour avancer de plusieurs kilomètres dans l’aventure La voix. Sur Make it Rain, d’Ed Sheran, la brune candidate a époustouflé. Minois sympathique en prime, il faudra surveiller Rebecca cet hiver.

Emerick St-Cyr Labbé a non seulement eu le cran de se pointer seul sur le plateau, mais il l’a aussi fait avec, en main, une guitare électrique constituée d’une boîte de métal, et s’est commis sur un air de La Bottine Souriante, La chanson du quêteux, en le dénaturant complètement, en lui accolant un enrobage rock planant. Ce Emerick ne manque assurément pas de front. «Tu es comme un ovni. Tu volais et t’étais non-identifié», l’a encouragé Pierre Lapointe. Une tentative intéressante, qui aurait pu déboucher sur un résultat positif. Meilleure chance l’an prochain, peut-être?

Amélie Nault, de Québec, a ce je-ne-sais-quoi d’adorable et d’attachant qui se reflète tant dans son sourire que dans ses tonalités. Skinny Love, de Bon Iver, lui seyait à merveille, et plus la chanson avançait, plus ses capacités étaient mises en valeur. «Fraîcheur, lumineuse, rassurante» sont les termes que Pierre Lapointe a employés pour la décrire. «C’est pas une voix que tu as, c’est une ressource naturelle», a souligné Éric Lapointe. Amélie a en revanche désigné Ariane Moffatt pour être sa guide pour les prochaines semaines. L’émission s’est d’ailleurs terminée sur un duo des deux femmes sur l’air choisi par Amélie pour son audition à l’aveugle, une image fort agréable.

Et les autres…

Marjolaine Morasse, de Longueuil, qui arbore une vague ressemblance physique avec Brigitte Boisjoli, a insufflé une touche jazzée à Sensualité et a allègrement dansé pendant son tour de chant, mais n’aura réussi qu’à faire fredonner les paroles du classique d’Axelle Red à Ariane Moffatt et à faire dodeliner de la tête Pierre Lapointe et Marc Dupré. Sympathique, mais convenu. «Lisse», a qualifié Pierre Lapointe.

Le barbu David Rozon ne figure pas dans notre liste de coups de cœur, mais s’est vite inséré dans celle de Pierre Lapointe, qui a vanté la «nonchalance rassurante chaleureuse» que ce «Jack Kerouac» a injectée à State Trooper, de Bruce Springsteen.

Est-on trop exigeants? Les sonorités cristallines de Sophia Bel, de Montréal, étalées sur On va s’aimer encore, de Vincent Vallières, ont happé Éric Lapointe et Ariane Moffatt, mais n’ont pas été convaincantes à nos yeux (et nos oreilles). Rien pour aspirer à la victoire ou pour se démarquer véritablement.

On comprend que l’essai de Jessy Bazinet, frère de Kevin Bazinet, gagnant de La voix l’an dernier, était «payant» télévisuellement parlant, mais le pauvre garçon n’a ni le talent vocal, ni la présence de ses deux aînés (Kevin, et Bobby Bazini). Sa voix a souvent cassé et chevroté sur Me voilà, de Bryan Adams ; c’en était presque gênant, par moments. Son air timide et sa nervosité n’étaient pas des atouts pour lui non plus. Décidément un extrait à ne pas faire rouler en boucle…

La version quasi country de Le vent soufflait mes pellicules, de Jérémy Deslandes n’a rien bousculé. Le résident de Sorel n’aura pas sa chance à La voix cette année.

Les rockeurs se suivent et se ressemblent… un peu. La relecture de Pour Some Sugar On Me, légendaire morceau de Def Leppard, de Jason Neil-Tremblay n’avait pas grand-chose d’épatant, mais on n’était pas renversés de voir Éric Lapointe pirouetter pour lui. Jason se rendra-t-il loin dans la course? On le saura bientôt.

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