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Policiers et stress: comment faire face aux nouvelles réalités? (VIDÉO)

Policiers et stress: comment faire face aux nouvelles réalités? (VIDÉO)

L'École nationale de police du Québec (ENPQ) a modifié la formation initiale des aspirants policiers en ayant recours à des simulations adaptées aux nouvelles réalités, notamment en matière de santé mentale.

Un texte de Pierre Marceau

Secourir une personne suicidaire, maîtriser un individu souffrant de schizophrénie ou encore intervenir auprès de jeunes qui perturbent la quiétude d'un parc, voilà autant de situations pour lesquelles les futurs policiers du Québec auront reçu une formation.

Instructeur à l'ENPQ, Martin Destrempes explique que la formation « axe beaucoup sur l'aspect relationnel avec le citoyen. La communication, la désescalade. Oui, la tâche, c'est important, mais est-ce que le policier l'intègre dans ses communications? »

Quand on sait que les moindres gestes d'un policier peuvent être filmés et publiés presque en direct sur les réseaux sociaux, les policiers se doivent d'être irréprochables lors d'une intervention. Comme le public a des exigences toujours plus grandes en matière d'éthique, il devient encore plus important d'améliorer la formation des aspirants policiers de l'École nationale de police du Québec (ENPQ).

« Il y a plusieurs problématiques sociales aussi qui se sont modifiées à travers le temps et ça nous force nous comme maison d'enseignement à modifier nos formations. »

— Pierre Savard, directeur de formation initiale, École nationale de police du Québec

Le programme d'apprentissage a été modifié en y ajoutant plus d'intensité physique, un meilleur contrôle des émotions, une résistance au stress et surtout de meilleures techniques pour désamorcer les crises.

À l'École nationale de police du Québec, on refuse de faire un lien direct avec des événements précis où le travail des policiers a été critiqué, par exemple dans l'affaire Alain Magloire. Cet itinérant aux prises avec des problèmes de santé mentale a été abattu par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) au centre-ville, après avoir manifesté un comportement jugé violent.

« C'est un tout. La formation a été faite à partir de différents rapports de coroner et des demandes qu'on a des comités du ministère de la Sécurité publique. »

— Pierre Savard, directeur de formation initiale, École nationale de police du Québec

Santé mentale

De plus en plus appelés à intervenir auprès de gens ayant des problèmes de santé mentale ou de citoyens en détresse psychologique, les policiers du Québec doivent adapter leurs pratiques. Les aspirants policiers sont mis à l'épreuve avec des simulations, par exemple une femme qui veut mettre fin à ses jours. Cette simulation d'intervention se déroule dans un appartement et oblige les apprentis à mettre en pratique leurs connaissances théoriques.

L'instructeur Martin Destrempes qui travaille aussi au SPVM constate « qu'on demande en général aux policiers de s'adapter aux situations qu'ils voient dans la rue, pour nous les instructeurs, c'est la même chose. Il faut adapter notre enseignement aux aspirants qui ont des forces et des faiblesses sur lesquelles on peut intervenir ».

Les aspirants policiers ne demandent pas mieux

Les situations simulées à l'école ne sont qu'un aperçu de ce qu'aura à vivre le futur policier Patrice Perron-Lachapelle. « C'est sûr qu'on tombe dans tous les pièges, mais on est ici pour ça. Parce que justement ça laisse des traces et on s'en rappelle », nous dit l'aspirant policier qui venait de terminer son intervention simulée auprès d'une personne schizophrène. « J'ai trouvé ça difficile de communiquer avec lui, de penser à tout. De penser autant à notre sécurité. On essaie de voir ce qu'on peut faire le mieux possible et surtout de trouver les bons mots. »

Patrice Perron-Lachapelle pense que ces simulations lui permettront d'être un meilleur policier à l'avenir.

Cette nouvelle formation d'intervention en matière de santé mentale sera aussi proposée dans un proche avenir aux policiers déjà en fonction à travers la province.

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