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La réforme de l'aide sociale va créer plus de pauvreté, accuse l'opposition

La réforme de l'aide sociale va créer plus de pauvreté, accuse l'opposition

Le PQ et QS, de même que divers organismes communautaires, ont profité du début de la commission parlementaire sur le projet de loi 70 pour marteler leur opposition à la réforme de l'aide sociale proposée par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad.

Entourés de plusieurs intervenants du milieu communautaire qui oeuvrent auprès des sans emploi, le député Dave Turcotte du Parti québécois et la députée Françoise David, de Québec solidaire, ont dénoncé l'esprit du projet de loi qu'ils perçoivent comme une attaque contre la dignité des plus pauvres.

« Ce gouvernement prend des préjugés et en fait des lois », a déploré M. Turcotte, en précisant qu'il n'y avait jamais eu si peu de bénéficiaires de l'aide sociale en 40 ans.

« C'est un projet de loi qui va créer plus de pauvreté, qui s'attaque aux plus démunis de notre société - aux pauvres - et qui ne s'attaque malheureusement pas aux préjugés », a-t-il poursuivi.

Projet de loi 70

Le ministre Hamad souhaite « briser le cercle vicieux de la pauvreté » avec sa réforme de l'aide sociale, une réforme initiée par le ministre de l'Éducation, François Blais, qui occupait le poste auparavant. Le projet de loi veut inciter les nouveaux demandeurs d'aide sociale n'ayant aucune contrainte à l'emploi à intégrer le marché du travail.

Ces nouveaux demandeurs devront s'inscrire à une démarche de recherche d'emploi sous peine de voir leur chèque de 623 $ par mois coupé de moitié.

Le gouvernement souligne que, chaque année, quelque 17 000 Québécois sans contrainte à l'emploi présentent une demande d'aide sociale et que dans la majorité des cas ces personnes sont âgées de moins de 29 ans.

Le gouvernement prévoit ainsi économiser jusqu'à 50 millions de dollars par année.

Mme David, qui promet de « combattre bec et ongle » le projet de loi, estime qu'il s'agit d'une atteinte à la dignité des bénéficiaires de l'aide sociale.

« On ne coupe pas un chèque qui permet à peine - à peine - de survivre. »

— Françoise David

Tous s'entendent également pour dénoncer l'inefficacité d'une telle mesure. « Ça va faire 30 ans que je me bats contre des réformes de l'aide sociale, déplore Mme David. Chaque fois, ces réformes sont des échecs et aboutissent des coupes à l'aide sociale. »

Mme David - tout comme plusieurs intervenants communautaires - soutient que les gens présentent des demandes d'aide sociale parce qu'ils vivent d'importantes difficultés personnelles. Ils sont ainsi peu disposés à intégrer le marché du travail. « Ce n'est pas parce qu'on coupe leur chèque qu'ils vont réintégrer le marché du travail », a-t-elle déploré.

Les milieux communautaires soulignent que les emplois proposés aux assistés sociaux sont souvent mal rémunérés, précaires et aux horaires atypiques. Ils privilégient des mesures volontaires qui consistent à bonifier le chèque des personnes qui s'inscrivent à des programmes de recherche d'emploi.

Le ministre Hamad soutient toutefois que ces mesures s'avèrent inefficaces.

La commission parlementaire sur ce projet de loi a amorcé ses travaux ce matin et les organismes communautaires manifesteront leur opposition au projet de loi ce midi devant l'Assemblée nationale.

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