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Mathieu Denis termine son film inspiré de la crise étudiante de 2012 (ENTREVUE)

Mathieu Denis termine son film inspiré de la crise étudiante de 2012 (ENTREVUE)
Courtoisie

Mathieu Denis nous a présenté son dernier-né, Corbo, au printemps dernier. L’œuvre inspirée du destin du felquiste Jean Corbo, rassemblant notamment les acteurs Karelle Tremblay, Antoine L’Écuyer, Anthony Therrien, et Tony Nardi, domine d’ailleurs la liste des finalistes de la prochaine Soirée des Jutra, qui aura lieu le 20 mars prochain, avec 10 mentions dans des catégories de pointe.

Or, le cinéaste ne tardera pas à rappliquer avec un nouveau film, au titre si long qu’il s’en amuse lui-même, Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau. Comme c’était le cas pour Laurentie, qui l’a révélé au grand public, Mathieu Denis a coécrit et coréalisé ce troisième long-métrage avec Simon Lavoie. Aucune date de sortie n’a été officiellement arrêtée, mais Mathieu Denis estime que la touche finale devrait être apposée vers la fin du printemps ou le début de l’été, et que le résultat devrait être à l’affiche à l’automne 2016 ou l’hiver 2017.

Comme Corbo, Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau traite d’engagement, cette fois dans un cadre contemporain. L’histoire est, en fait, inspirée de la crise étudiante québécoise de 2012.

«Ce sont quatre anciens étudiants qui ont été très impliqués, qui ont milité à l’époque du printemps érable, explique Mathieu Denis. On les retrouve trois ans plus tard, et ils sont forcés de constater que leur engagement n’a malheureusement rien donné, parce que le monde dans lequel ils vivent n’a pas changé. Ils vivent ensemble, dans un mode de vie alternatif, en retrait de la société, à un moment où ils décident, en quelque sorte, de «reprendre du service». Ils vont essayer à nouveau de changer les choses, en ayant cette fois recours à des moyens plus radicaux.»

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau mettra de l’avant de nombreux jeunes talents, dont Charlotte Aubin (Roméo et Juliette, Blue Moon), Emmanuelle Lussier-Martinez (19-2, Les mauvaises herbes), Laurent Bélanger et Gabrielle Tremblay. Attention, par contre, la production n’a rien de biographique, et on ne reconnaîtra aucun Léo Bureau-Blouin, Martine Desjardins ou Gabriel Nadeau-Dubois parmi les personnages.

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau constitue en outre un écho direct à l’opinion de Mathieu Denis quant aux retombées de cet épisode d’il y a quatre ans. Le réalisateur juge en effet qu’à l’échelle de la province, le combat des étudiants a été vain.

«Le même gouvernement qui était au pouvoir en 2012 est de retour en force, aujourd’hui plus que jamais, et fait la promotion, met en application exactement les mêmes idées qu’il préconisait, en 2012, mais qu’il avait mises sur la glace, en voyant qu’il y avait une réaction très forte. Lorsque cette réaction s’est calmée, ils sont revenus avec les mêmes idées. Je constate donc, malheureusement, que les choses n’ont pas changé, même suite à ce mouvement-là, qui a néanmoins été très inspirant.»

En lice au PCCQ

Par ailleurs, en plus de se réjouir de voir Corbo se démarquer dans la liste des finalistes des Jutra et dans celle des prochains Prix écrans canadiens, où il est nommé deux fois, Mathieu Denis s’enorgueillit d’être en lice pour le cinquième Prix collégial du cinéma québécois (PCCQ), une distinction remise par les élèves de niveau collégial, qui élisent leur long-métrage coup de cœur de la dernière année. Chorus, de François Delisle, Félix et Meira, de Maxime Giroux, Guibord s’en va-t-en guerre, de Philippe Falardeau et Le profil Amina de Sophie Deraspe, lui font compétition pour l’obtention de la récompense de 3000$.

Mathieu Denis, qui espérait attirer un public adolescent avec Corbo, n’a pas eu l’impression d’atteindre cet objectif lors de la sortie en salle du film. Il est donc enchanté que Corbo trouve une nouvelle voie pour toucher le cœur de son auditoire-cible.

«Corbo est un film qui parle d’engagement, a souligné le créateur. Qui s’interroge sur la nature de l’engagement, sur ses limites, sur ce qu’on doit faire et peut faire quand on a envie de changer le monde dans lequel on vit. Ce sont des questions essentielles quand on est à l’âge de fréquenter le cégep. C’est un âge où on n’est pas résigné. On peut s’affirmer devant le monde qui nous est tendu. C’est ce que les personnages de Corbo ont fait, et j’espère que ces réflexions vont interpeller les jeunes des cégeps.»

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