Forte hausse de la popularité des armes à autorisation restreinte (VIDÉO)
Forte hausse de la popularité des armes à autorisation restreinte
Radio-Canada.ca— RCQC
Les Canadiens sont de plus en plus amateurs d'armes à feu à autorisation restreinte, qui comprennent notamment les armes de poing. Au Canada, depuis 2010, le nombre de détenteurs de permis pour la possession et l'acquisition de ce type d'arme a bondi de 75 %.
Un texte de Maxime Corneau
Selon des données obtenues de la Gendarmerie Royale du Canada, près de 470 000 Canadiens détiennent actuellement les permis nécessaires pour posséder des armes à autorisation restreinte. Ce nombre était de 266 000, il y a six ans.
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Les provinces qui ont connu les augmentations les plus significatives sont la Saskatchewan, l'Alberta et le Manitoba avec des hausses respectives de 101 %, 92 % et 86 %. Au Québec, cette hausse représente 44 % pour la même période. Selon les dernières données de la GRC, en 2014, 726 705 armes à autorisation restreinte étaient sur le territoire canadien.
L'effet Harper
La sénatrice Céline Hervieux-Payette rage lorsqu'elle constate l'augmentation de la popularité pour ces armes à feu au pays. « Ça prouve bien que les lois permissives du gouvernement conservateur ont eu un effet dramatique dans cette question », estime-t-elle.
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Elle déposera d'ici quelques semaines un projet de loi sur le contrôle des armes à feu, qui traitera notamment des armes à autorisation restreinte. La sénatrice espère que la majorité libérale lui permettra de faire adopter son projet de loi.
Actuellement, les propriétaires d'armes à autorisation restreinte ont l'obligation de les utiliser seulement dans des clubs de tir autorisés. Il faut également détenir un permis dûment émis pour transporter l'arme d'une résidence à un club de tir.
Dans son nouveau projet de loi, Céline Hervieux-Payette souhaite interdire qu'une arme restreinte soit entreposée dans une résidence. Elle proposera qu'elle soit maintenant conservée uniquement dans les clubs de tir. «Tout ce qui s'appelle arme à possession restreinte ne doit pas entrer dans le foyer de personne. Il n'y en aura pas.»
La sénatrice va encore plus loin. Selon elle, le transport d'armes à autorisation restreinte devrait être confié à une compagnie tierce, spécialisée dans le transport d'armes à feu. Le transport de ce type d'armes représente un risque trop élevé de vol, selon elle. «Le transport doit se faire par des gens compétents dans le domaine, et non par la personne.»
«Ridicule!»
Martin Léger s'affaire derrière le comptoir de son armurerie de Québec spécialisée dans le commerce d'armes à autorisation restreinte. Il confirme qu'il y a bel et bien un engouement pour ce type d'arme sans pouvoir chiffrer ses ventes.
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Il est révolté d'entendre que la sénatrice Hervieux-Payette souhaite contrôler davantage la circulation de ces armes.
«On est vu comme des criminels potentiels, mais pourtant, on est des gens qui ont dû passer par une multitude d'enquêtes, on a des références, nos conjoints ou conjointes vont valider qu'on n'est pas des gens dangereux, on n'a pas d'antécédent criminel», s'exclame le commerçant.
Il explique que l'utilisation d'une arme à utilisation restreinte nécessite plusieurs permis, qui sont tous assujettis à des enquêtes d'antécédents. Il doit d'ailleurs faire approuver toutes les ventes effectuées à son magasin directement à la Sûreté du Québec.
Martin Léger qualifie de ridicule la mesure d'entreposage proposée par la sénatrice. «Si un client a 40 armes restreintes, il va falloir qu'il paye pour chaque emplacement que ses armes restreintes vont prendre au club? C'est n'importe quoi.»
Selon lui, ses clients sont des gens ordinaires passionnés de tir à la cible et qui respectent les lois. «On est loin du redneck dans son pick-up avec son 12. Ce sont des gens scolarisés avec un travail», conclut-il.
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