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Lock-out chez les concessionnaires automobiles : entente de principe acceptée à 94 %

Lock-out chez les concessionnaires automobiles : entente de principe acceptée à 94 %
Radio-Canada.ca

Les employés de garage en lock-out depuis près de trois ans au Saguenay-Lac-Saint-Jean ont approuvé à 94 % l'entente de principe conclue la semaine dernière entre leur syndicat et la Corporation des concessionnaires automobiles, ce qui met fin à l'un des plus longs conflits de travail de l'histoire du Québec.

Les travailleurs ont dit oui malgré la douche froide qu'ils ont reçue en assemblée syndicale, samedi : il n'y aura finalement que 150 syndiqués qui reprendront le travail lundi matin.

Les autres, soit environ 150 travailleurs, seront rappelés au besoin par leur employeur, au gré du marché. Ils auront droit à un montant de 225$ par semaine pendant six semaines, après quoi le syndicat leur coupera les vivres, qu'ils aient retrouvé leur emploi ou non.

« Le grand défi qu'ensemble il nous faut maintenant relever est de civiliser, d'harmoniser les relations de travail entre les employeurs et les salariés, de rebâtir un climat de confiance, de réapprendre à se parler et à travailler de concert, c'est de cette façon que nous contribuerons à rendre nos membres heureux tout en assurant le dynamisme de l'industrie régionale des services automobiles », indique le président du syndicat, Georges Bouchard, qui se dit satisfait du résultat du vote.

Quelques détails sur l'entente de principe

  • Le nouveau contrat de travail s'échelonnera sur six ans. Il prévoit, entre autres, une augmentation salariale de 17,2% d'ici 2022.
  • L'horaire de travail, l'un des principaux points de litige, prévoit l'alternance d'une semaine de travail de 40 heures sur cinq jours et d'une semaine de 32 heures réparties sur quatre jours.
  • L'employeur augmente sa contribution à l'assurance collective.

Dette colossale

Tout au long du conflit, les travailleurs ont reçu 400$ par semaine, dont 175$ qui étaient prêtés par leur syndicat. Or, ils devront maintenant rembourser une dette qui s'élève à environ 25 000$ par personne.

Il a été convenu que seuls ceux qui travaillent devront rembourser cette dette commune de plus de six millions de dollars. Les 150 employés qui seront de retour au travail devront donc verser un montant de 950$ par mois pendant six ans. La mensualité diminuera au fur et à mesure que les autres employés recommenceront à travailler.

Malgré leur inquiétude et leur déception, les syndiqués ont accepté à 93% ce plan de redressement proposé par le syndicat.

Le conseiller syndical Jean-Claude Caron demande aux consommateurs de cogner à la porte des concessionnaires dès lundi pour que les gens reprennent le travail rapidement et que la dette soit absorbée en groupe.

« Si les clients veulent le rendre aux travailleurs, qu'ils se présentent aux portes des concessionnaires. C'est grâce à eux qu'il y a des techniciens dans ces concessionnaires-là. S'ils ont des changements d'huile à faire, de l'entretien, de grâce, qu'ils se présentent chez les concessionnaires. »

La partie patronale satisfaite

Joint par téléphone, le directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Sylvain Gauthier, s'est dit heureux de l'issue du vote.

Il croit que cela permettra aux concessionnaires d'être concurrentiels.

Il ne peut toutefois pas s'engager actuellement à réembaucher les quelque 150 travailleurs qui ne réintégreront pas le travail le 25 janvier.

Réaction de la FTQ

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) a rapidement réagi à l'annonce de la ratification de l'entente de principe.

« Nous saluons le courage des travailleurs et travailleuses qui ont subi près de trois ans de lock-out. Ce conflit a été inutilement long, il a infligé des coûts épouvantables aux familles touchées et à la communauté. Nous faisons le souhait qu'il serve de précédent pour que ça ne se reproduise plus jamais au Québec », a mentionné le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La FTQ invite la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean à retourner rapidement chez les concessionnaires automobiles de la région.

Loi spéciale

Le règlement du conflit de travail chez les concessionnaires automobiles a nécessité l'intervention du gouvernement du Québec.

Un projet de loi visant à forcer le retour au travail des employés avait été déposé à l'Assemblée nationale en novembre dernier, puis adopté à l'unanimité en décembre.

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