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La moitié des stations locales pourraient fermer d'ici 2020, selon une étude

La fin des stations locales?
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OTTAWA - Près de la moitié des stations de télévision locales pourraient fermer leurs portes d'ici 2020 sans une augmentation substantielle de leurs revenus, selon une étude qui a été soumise au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à l'aube des consultations publiques sur le sujet.

Cette conclusion provient d'un rapport soumis à l'organisme de règlementation en vue des audiences qui commenceront lundi.

L'étude, qui a été rédigée par la firme de consultants Nordicity et l'avocat spécialisé dans le domaine des communications Peter Miller, indique que les revenus des stations de télévisions conventionnelles privées au pays ont décliné d'environ 25 pour cent depuis 2010.

Plusieurs chaînes qui se maintiennent en vie pour l'instant pourraient fermer dans les quatre prochaines années _ ce qui est susceptible d'entraîner la perte de 1000 emplois, révèle le document qui a été remis à La Presse Canadienne par le groupe militant Friends of Canadian Broadcasting.

"Selon nous, le scénario le plus plausible à court et à moyen terme est une érosion concrète, mais pas fatale, de la télévision traditionnelle", écrivent les auteurs.

La baisse des revenus peut s'expliquer en partie par les habitudes des téléspectateurs de la génération Y, qui ont tourné le dos à la télévision traditionnelle pour se concentrer sur les services de visionnements en ligne.

D'ailleurs, les récents changements annoncés par le CRTC pousseront encore plus vers le bas les revenus des stations.

Par exemple, les nouveaux forfaits de télévision autorisés par l'organisme devraient contribuer à assécher leurs coffres. En date du 1er mars, les fournisseurs de services de télévision par câble ou par satellite devront offrir à leurs clients un forfait de base _ dont le coût est plafonné à 25 $ par mois _ un forfait à la carte et des forfaits thématiques.

Bien que certains consommateurs se retrouveront à économiser, cet argent aurait été investi pour la programmation canadienne, remarquent les auteurs du rapport.

"Sans règlementation sur la diffusion ou sur les critères de propriété au Canada, les dépenses sur la programmation canadienne pourraient représenter moins du tiers de ce qu'elles sont aujourd'hui", ajoutent-ils.

Le CRTC est convaincu qu'il y a assez d'argent dans le système de radiodiffusion actuel pour s'assurer que les stations offrent une télévision de qualité, avec une programmation locale et la couverture de nouvelles régionales. Il a toutefois reconnu qu'il serait peut-être nécessaire de redistribuer les ressources au sein du système.

"L'approche que la commission adoptera éventuellement devra s'assurer que tous les éléments contribuent de façon appropriée à la création et la présentation de programmation locale qui correspond aux besoins des Canadiens", a précisé le CRTC.

Le groupe Friends of Canadian Broadcasting est en désaccord avec l'organisme gouvernemental, jugeant que "de déshabiller Pierre pour habiller Paul" ne comblerait pas le manque de revenus qui a poussé certaines stations au pied du mur.

"Redistribuer les fonds que les fournisseurs de services de télévision par câble ou par satellite passent à leurs clients serait, au mieux, une mesure bouche-trou et non une solution au problème", a expliqué le porte-parole du groupe, Ian Morrison.

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