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Dessine-moi un humoriste: Derrick Frenette présente « Esquisse » (ENTREVUE)

Dessine-moi un humoriste: Derrick Frenette présente « Esquisse » (ENTREVUE)
Courtoisie

Animateur des mardis de l’humour du Pub Saint-Ciboire pendant trois ans, première partie des spectacles de Philippe Bond plus de 250 fois, artiste remarqué au Festival Juste Pour Rire de Montréal, au Grand Rire Bleu de Québec et au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue, l’humoriste Derrick Frenette trace depuis peu les contours et les détours de son futur one-man-show en présentant un spectacle de rodage: Esquisse.

Prenant place dans un café avec sa désinvolture, ses yeux tendres et rieurs, son sans-gêne et ses cheveux catapultés dans tous les sens, résultat (dit-il dans un numéro) d’une mère coiffeuse et d’un père électricien, l’humoriste de 30 ans retrace le parcours de la dernière décennie avec un léger sentiment de vertige.

Enfant timide qui usait de son sens comique pour faire sa place parmi ses proches, il a entendu l’appel de l’humour en découvrant l’improvisation au secondaire. Refusé à sa première tentative d’admission à l’École Nationale de l’Humour, il s’est finalement dirigé vers un bac en Animation et recherche culturelle, en plus de s’inscrire aux cours du soir de l’ENH.

Quelque 13 ans plus tard, il n’entretient aucun regret à l’idée de n’avoir jamais suivi la formation de la majorité des humoristes québécois. « J’avais l’impression qu’en ayant acquis plusieurs outils et compris le cadre du métier dans mes cours du soir, je devais ensuite apprendre à jouer avec, à l’école ou à l’extérieur. Je me disais aussi que mon bagage de vie et mes voyages (NDLR : le Maroc, le Japon, la Belgique, l’Australie et la Colombie sont au nombre des pays qu’il a visités) étaient encore plus importants pour avoir quelque chose à dire. En fin de compte, je pense que si tu as du talent, si tu travailles extrêmement fort et que tu es sincère dans tes rencontres avec les gens, en plus du timing qui est hyper important, tu peux faire ton chemin. »

En effet, il a succédé à Korine Côté, Guillaume Wagner et Étienne Dano à l’animation des soirées d’humour du Saint-Ciboire, malgré ce qu’en pensaient certains. « Au début, les gens doutaient de moi, ça placotait… Mais après quelques semaines, ils ont vu que j’étais un bon choix. Le producteur me voyait présenter des numéros régulièrement et connaissait ma rigueur de travail. »

Obligé d’être le plus drôle et pertinent possible chaque soir devant plus de 150 personnes, il a ensuite participé aux grands festivals d’humour de la province et demandé quelques conseils à Philippe Bond, humoriste qu’il a en haute estime.

« Un jour, j’ai écrit un courriel à Philippe pour lui demander d’être comme un mentor. Il m’a vite répondu que ça lui ferait plaisir de discuter avec moi. Dans cette période-là, il testait des humoristes pour la première partie de son show et il m’a finalement proposé d’ouvrir son spectacle à Rouyn-Noranda et à Val-d’Or. Moi, je pensais faire seulement deux soirs, mais ça a tellement cliqué avec Phil et son équipe que j’ai bompé les autres. Avec le temps, on est devenus de bons amis. Il a même pris congé de son émission de radio pour assister aux funérailles de ma sœur en Abitibi et ses parents ont déjà gardé ma petite. »

Assurant la première partie de Bond plus de 250 fois, dont lors de la représentation au Centre Bell devant 6000 personnes, Frenette a découvert la vraie vie de tournée. « Dans les cours à l’école de l’humour, on nous disait qu’il fallait écrire et créer tout le temps. Mais là, en tournée, je devais redire la même chose constamment devant un nouveau public. C’était angoissant pour moi de ne pas être seulement dans la création. Mais finalement, j’ai adoré ça : le contact avec le public, les hôtels, la route, la routine de tournée. Quand je monte sur scène maintenant, je sais que mon numéro rentre au poste. »

Son objectif est d’avoir le même sentiment avec chacun des numéros qui composent Esquisse, le spectacle en rodage qu’il aimerait transformer en one-man-show officiel au terme de la tournée de Philippe Bond 2, à l’automne 2017. Après des arrêts à Laval, Gatineau et Ste-Thérèse avant Noël, il sera de passage à Brossard, Montréal, St-Romuald et Québec au cours des prochaines semaines, afin de peaufiner son œuvre, sous l’œil avisé de l’écrivain Stéphane Dompierre, qui agit à titre de script éditeur.

Sortir de l'ordinaire

Raconteur aux gags majoritairement autobiographiques, l’humoriste tente de se démarquer de ses collègues en visitant des thèmes peu abordés : son expérience de figurant sur le plateau de 30 vies, la fois où il a dansé au 281, sa mère devenue une cougar, la relation d’amitié bien spéciale qui l’unit à son grand-père, ses retrouvailles du secondaire, son Abitibi natale, son mariage, sa cohabitation avec une fermière géante et bisexuelle de Calgary pendant des mois en Belgique, ainsi qu’un bloc plus émotif sur sa sœur, qui s’est suicidée.

« Je parle d’elle pendant 20 minutes avec un numéro sur la santé mentale, ses funérailles et un passage où je lis la lettre hommage que je lui ai écrite. » Le texte qu’il avait partagé sur Facebook en septembre 2015 s’est transformé en phénomène viral, étant partagé plus de 15 000 fois. « Je suis fier de garder ma sœur proche dans mes numéros. »

Dans les prochains mois, il distillera son humour réaliste, tendre, bon enfant et parfois agrémenté de pointes noires et légèrement trash, partout au Québec. Y compris en avril lors de la finale provinciale de Cégep en Spectacles, dont il est le porte-parole.

Cliquez ici pour plus de détails sur l’humoriste et ses dates de spectacle.

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