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L'aide de Québec permet à Mélaric d'entrevoir sa réouverture

L'aide de Québec permet à Mélaric d'entrevoir sa réouverture

L'aide directe de 6 millions de dollars que le gouvernement Couillard va verser aux centres de désintoxication accueillant des pensionnaires sur l'aide sociale va permettre au centre Mélaric de lancer une campagne de financement pour qu'il rouvre ses portes, affirme la présidente de son conseil d'administration.

En entrevue à Radio-Canada, Lise Bourgault a confirmé que l'aide annoncée mercredi par la ministre déléguée à la Réadaptation et à la Santé publique, Lucie Charlebois permettrait au centre de boucler ses frais d'exploitation. Reste maintenant à récolter les 300 000 $ que le centre a perdus depuis le 1er mai.

« C'est la question qui tue : le 300 000 $ que nous avons perdu depuis le 1er mai, c'est ce montant-là qu'il faut que j'aille chercher », explique-t-elle, tout en réitérant que son centre n'aurait jamais fermé n'eut été de la réforme de l'aide sociale décidée au printemps 2015 par le gouvernement.

Selon Mme Bourgault, l'annonce de la ministre Charlebois constitue une « excellente nouvelle », puisque la somme de 6 millions « correspond » à l'aide supplémentaire de 10 $ par jour par pensionnaire qu'elle réclamait. « Mélaric n'aurait pas pu rouvrir [s'il] n'avait pas eu l'assurance de ce 10$ par jour », dit-elle.

Sans cette somme, dit-elle, aucune démarche n'aurait été entreprise pour rouvrir le centre. La décision du gouvernement change donc la donne. « Je veux rencontrer Mme la ministre. Elle a fait un effort incroyable. Je veux la remercier des efforts que le gouvernement a faits », souligne-t-elle.

« C'est certain qu'avec l'aide la population, des artistes, on va faire des campagnes de financement. Je vais appel à mon député fédéral tantôt. Mon député provincial Yves St-Denis travaille aussi avec moi là-dessus »

— Lise Bourgault, présidente du C.A. du Centre Mélaric

Celle qui est aussi directrice générale adjointe du centre invite par ailleurs tous les anciens pensionnaires qui ont quitté les lieux sans payer leur thérapie à faire un don par l'entremise de la Fondation Mélaric.

« D'ici une quinzaine de jours, on devrait être capable de vous rappeler pour vous donner notre plan de match », a-t-elle ajouté.

Des alliés pour Mélaric

Le secrétaire de l'Association provinciale des organismes en dépendance (APOD), Nicolas Bédard, a pour sa part assuré que son organisation va mettre l'épaule à la roue pour que Mélaric puisse rouvrir ses portes.

« Ce qui est maintenant assuré, c'est qu'advenant la réouverture de Mélaric, le 10 $ par jour permet de fonctionner quotidiennement. Donc c'est un point majeur qui est réglé », a-t-il confirmé.

« Pour les dettes antérieures, l'Association va travailler de concert avec Mme Bourgault afin de trouver une solution », ajoute-t-il. « Je pense que Mme Bourgault va être en mesure de mener une campagne de financement. »

Advenant la réouverture du centre, précise M. Bédard, des membres de l'association entendent aussi y référer des pensionnaires afin de lui donner un coup de pouce supplémentaire.

« Ce qui est spécial avec Mélaric, c'est que c'est un peu le grand-père de tous les centres. C'est comme le deuxième plus vieux centre au Québec, avec 32 ans d'existence. Donc, il y a une histoire derrière ce centre-là. Pour nous, dans le domaine, c'était vraiment une référence. »

— Nicolas Bédard, secrétaire de l'Association provinciale des organismes en dépendance

M. Bédard convient que le centre de Saint-André-d'Argenteuil a connu des difficultés il y a un certain temps, mais assure que Mme Bourgault « a fait tout en son pouvoir pour redresser la situation » lorsqu'elle est arrivée à la barre et qu'elle demeure « la personne désignée pour mener à bien la réouverture de Mélaric. »

Une fermeture qui a précipité les évènements

À l'instar de Mme Bourgault, Nicolas Bédard estime que l'argent débloqué par le gouvernement Couillard corresponde aux demandes des membres de son association. « C'est sensiblement ce qu'on demandait au départ, 10 $ par jour [par personne], suite à une rencontre qu'on avait eue avec la ministre au mois de novembre », dit-il.

« On est très très très satisfaits. Les organismes qui sont toujours ouverts présentement sont très satisfaits. On avait deux membres qui avaient des difficultés majeures qui envisageaient la fermeture en février. Je leur ai parlé hier. Ils sont satisfaits. Ils m'ont dit : "on va tenir" », a-t-il relaté.

« Pour tous les membres de l'Association provinciale des organismes en dépendance - nos 23 membres, nos 1300 lits - c'est la gratuité mensuelle qui va s'appliquer dès février, ce qui n'était pas le cas »

— Nicolas Bédard, secrétaire de l'Association provinciale des organismes en dépendance

Selon M. Bédard, la fermeture du centre Mélaric a forcé Québec à agir.

« Je crois que les évènements des derniers jours ont précipité les décisions à Québec. Par contre, on avait déjà rencontré la ministre en novembre. La ministre nous avait dit : "vous voulez 10 $ par jour? Montrez-moi pourquoi ce 10 $ va faire la différence et pourquoi vous avez besoin de cet argent-là" », a-t-il commenté.

« Donc on a fait nos devoirs, on les a envoyés à la ministre dès la mi-novembre, et la ministre a dit : "laissez-moi du temps pour travailler le dossier". Je pense que la fermeture de Mélaric a probablement fait travailler certaines personnes à Québec en temps supplémentaire ».

« Tout le monde est content » - La ministre Charlebois

« On n'a pas attendu ça. On travaillait là-dessus », s'est défendu la ministre Charlebois dans une entrevue accordée mercredi à Radio-Canada. Le dossier était compliqué, a-t-elle argué, et il fallait donc du temps pour le régler.

« C'est l'argent des Québécois. Avant d'annoncer des montants, faut que je m'assure que c'est les bonnes sommes, faut que je m'assure qu'elles soient utilisées à bon escient, et que les associations sont prêtes à travailler avec nous. C'est le cas. Manifestement, les planètes se sont alignées. Tout le monde est content », a-t-elle expliqué.

Selon M. Bédard, l'APOD s'est engagée auprès de la ministre à uniformiser les frais qui sont facturés aux pensionnaires lors d'une rencontre tenue la semaine dernière.

« Les frais de transport, les rapports pour les tribunaux, pour la DPJ : tous les frais fixes vont être balisés, encadrés. Une reddition de comptes supplémentaires va être fournie au ministère de la Santé et des Services sociaux afin de s'assurer que le 6 millions est bien dépensé », indique-t-il.

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