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Course à l'investiture républicaine : des Québécois fans de Donald Trump rêvent d'un nouveau « Ronald Reagan »

Des Québécois rêvent d'un nouveau « Ronald Reagan »

Pour certains Québécois, la possibilité qu’un riche homme d’affaires qui n’a pas la langue dans sa poche se lance en politique est un changement salutaire.

Cet homme est bien entendu Donald Trump, candidat à l’investiture républicaine aux États-Unis.

Jean-Paul Lavallée vit dans l’État du Mississippi, au beau milieu du « Bible Belt » depuis 15 ans. Même s’il est un immigrant américain, il est un fervent défenseur de celui que l’on surnomme « The Donald ».

« Donald Trump, c’est le genre de politicien dont on a besoin en ce moment. Ça amènerait de la fraîcheur et ça ferait changement des politiciens de carrière », explique-t-il en entrevue avec le HuffPost.

Donald Trump est toujours en tête dans les sondages, bien devant Ted Cruz.

Trump veut interdire à toute personne de confession musulmane d’immigrer aux États-Unis. À la suite de la tuerie de San Bernardino en Californie, le candidat à l’investiture républicaine a même proposé la « fermeture totale » des États-Unis à tous les musulmans – même les touristes.

Questionné au sujet de Donald Trump, en décembre dernier, le premier ministre canadien Justin Trudeau a répondu qu’il était contre les « politiques de division, les politiques d’intolérance et les rhétoriques haineuses ».

« Si nous autorisons les politiciens à faire peur aux gens, nous ne serons pas plus en sécurité. La peur ne nous garde pas en sécurité. Elle nous rend plus faibles. »

Même au sein de son propre parti, Donald Trump n’est pas le bienvenu. En réponse au discours de l’Union du président Barack Obama, la gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, s’en est pris au candidat favori à la télévision nationale.

« Certaines personnes pensent que tu dois être la voix la plus forte pour faire une différence. Ce n’est tout simplement pas vrai. Souvent, la meilleure chose à faire est de baisser le volume », a critiqué la républicaine, fille d’immigrants indiens.

Mais Jean-Paul Lavallée est d’accord avec l’idée d’ériger une muraille pour empêcher l’afflux de clandestins mexicains. Et pour empêcher l’immigration des musulmans dans son pays d’adoption.

“Ce n’est pas une question de racisme, mais...”

« Ce n’est pas une question de racisme, mais les musulmans d’aujourd’hui sont de n’importe quelle couleur », se défend le Québécois. C’est la religion qui est à blâmer à son avis pour les actes terroristes à travers le monde.

Il croit toutefois qu’une exception pourrait être faite pour les familles de réfugiés syriens, s’il y a des vérifications de sécurité. Mais pas question d’accueillir des « jeunes hommes assez en forme ».

« S’ils n’ont pas d’enfants, c’est triste là, mais ils peuvent attendre… », laisse-t-il tomber.

Le doigt sur le bobo

D’autres Québécois comme Jean-François Plante pensent que l’arrivée en politique de Donald Trump est une bonne nouvelle pour les conservateurs tant aux États-Unis qu’au Canada.

Le militant libertarien, ancien candidat à la direction de l’Action démocratique du Québec, pense que Trump a forcé les autres candidats républicains à se positionner sur différents enjeux.

“Trump, c’est un gars qui dit les choses comme il les voit.”

« Il a mis le doigt sur quelque chose. Le gros problème chez les républicains, c’est qu’ils s’étaient détachés de leur base. Ils avaient des candidats mous. »

« Trump, c’est un gars qui dit les choses comme il les voit. Et ça, c’est plaisant. Il dit les choses comme il les voit, dans toute sa maladresse. Parce que c’est vrai qu’il est maladroit. Mais en même temps, les gens aiment ça. »

Jean-François Plante précise qu’il préfère de loin que Ted Cruz devienne le candidat républicain à la présidentielle. Mais il se réjouit de l’attitude « décomplexée » de Trump au sein du Parti républicain.

« Les médias te poussent toujours à t’excuser d’être conservateur et à t’excuser d’être à droite. Ça fait que les gens qui sont conservateurs ferment toujours leur gueule », critique-t-il.

Sarah Palin a donné son appui au candidat à l'investiture américaine, mardi.

« L’hypocrisie doit arrêter, fait valoir Jean-Paul Lavallée. Ce que Donald Trump dit, ça fait mal - c’est cabochon un peu - mais les gens le pensent. »

Le candidat républicain, qui mène dans les sondages, promet de « rendre à l’Amérique sa grandeur ». Il veut adopter des mesures économiques protectionnistes, abolir la réforme de la santé de l’administration Obama et dénonce l’accord avec l’Iran sur le contrôle des armes nucléaires.

« On ne se tient pas debout, on est bafoués de tous les côtés, c’est le temps qu’on se tienne debout, que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Avec [Donald Trump], j’ai l’impression que quand il dit quelque chose, il le fait », vante Jean-Paul Lavallée.

Les Américains ont-ils besoin d’un nouveau Ronald Reagan? « Écoutez, c’est le wet dream de tous les républicains. C’est notre fantasme! » s’exclame Jean-François Plante.

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