Avant même que ne débutent les travaux du comité spécial sur l'aide médicale à mourir, lundi matin, un des membres de ce comité remettait en question la faisabilité de l'exercice.
Gérard Deltell, un des trois députés conservateurs qui siègent sur ce comité mixte de cinq sénateurs et onze députés, rappelle qu'il a participé au débat québécois ayant accouché de la loi québécoise sur les soins de fin de vie.
Lors d'un court point de presse à l'entrée de la première réunion du comité mixte, M. Deltell a souligné qu'il a fallu six ans à l'Assemblée nationale pour adopter sa loi. Or, il ne reste plus que quatre mois au Parlement pour rédiger la sienne. Le député Deltell laisse donc entendre qu'il est irréaliste de respecter cet échéancier.
En février 2015, la Cour suprême du Canada a invalidé les articles du Code criminel qui empêchent un médecin d'aider un patient qui souffre trop à mettre fin à ses jours. Les juges avaient alors suspendu l'application de leur décision jusqu'en février 2016, pour laisser le temps aux législateurs d'agir. Vendredi, ils leur ont accordé quatre mois supplémentaires.
Si M. Deltell se présente aux travaux de ce comité avec une dose de scepticisme, ses deux collègues conservateurs y arrivent avec un bagage lié aux campagnes qui dénoncent l'aide médicale à mourir comme une pente glissante. Malgré leurs liens avec ces campagnes qui dénoncent aussi l'avortement, les députés Michael Cooper et Mark Warawa assurent qu'ils se présentent à ce comité en gardant l'esprit ouvert.
Le député Cooper s'est rapidement éloigné lorsque les journalistes lui ont rappelé son engagement avec la Campaign Life Coalition, déclarant que l'avortement et l'aide médicale à mourir sont deux questions qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
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