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Stéphane Dion défend l'approche canadienne à l'égard de l'Arabie saoudite

Dion défend l'approche canadienne à l'égard de l'Arabie saoudite

« On pense qu'on progresse mieux par une politique d'engagement que par une politique de retrait. » Voilà, pour l'essentiel, comment le ministre des Affaires étrangères du Canada, Stéphane Dion, justifie la position canadienne par rapport à l'Arabie saoudite.

Une position délicate, qualifiée de timide par certains, dans le contexte où le régime saoudien a exécuté samedi dernier 47 personnes, la plupart par décapitation.

Dimanche, par voie de communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a rappelé que le Canada « s'oppose à la peine de mort ».

Mardi, dans une entrevue accordée à l'émission 24/60 à Radio-Canada, Stéphane Dion a réitéré qu'Ottawa condamnait ces gestes.

Malgré tout, le Canada ira de l'avant avec le contrat de 15 milliards de dollars pour la construction de véhicules blindés de combat. Un contrat conclu entre la compagnie General Dynamics de London, en Ontario, avec l'Arabie saoudite.

Le ministre Dion affirme qu'en ce qui concerne ce contrat, le Canada va s'assurer que les blindés ne serviront pas à réprimer des populations civiles. Pour ce faire, le Canada dispose d'un processus exigeant. Et, entre autres garanties que ces modalités seront respectées, le Canada se réserve le droit de refuser d'entériner d'autres contrats dans l'avenir. « Une des garanties c'est que la prochaine fois, on sera obligés de dire non. Alors, ils le savent », affirme M. Dion.

« On a pris l'engagement qu'on respecterait le contrat et on va respecter cet engagement. Cela dit, effectivement, j'ai été très clair quant au fait qu'on désapprouve ce genre d'exécution en masse. »

— Stéphane Dion., ministre des Affaires étrangères du Canada

Et les sanctions? N'y aurait-il pas lieu d'en imposer lorsqu'on n'est pas d'accord avec les positions d'un régime? « Lorsqu'il y a des sanctions qui sont utiles, généralement ou presque toujours, c'est parce qu'elles sont prises par un effort concerté d'un grand nombre de pays, rétorque M. Dion. C'est ce qui est arrivé avec l'Iran. Avoir des sanctions, seul dans son coin, cela n'a aucun effet utile où que ce soit dans le monde. »

Un partenaire à ne pas négliger

Le Canada considère l'Arabie saoudite comme un partenaire stratégique et il n'est pas le seul : les États-Unis et l'Europe font de même, affirme Stéphane Dion : « On a de profonds désaccords avec le régime. Il est vrai que c'est un partenaire stratégique avec lequel on doit travailler que ce soit en Syrie, que ce soit en Irak, au Yémen. Ne pas leur parler, s'écarter de toutes relations avec eux, pourrait endommager encore plus une région qui n'a pas besoin de cela ».

« On peut très bien rester au Canada et se regarder le nombril et se trouver très beau et très respectable et ignorer le monde dans lequel nous sommes. [...] On pourrait dire : ''on ne travaille plus avec ces pays-là, c'est fini''. Ce n'est pas une façon d'améliorer la situation dans le monde. »

— Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères du Canada

Les absents ont toujours tort

« Le premier ministre Trudeau a tout à fait raison de dire qu'il faut être très ferme, très franc, mais il faut aussi être présent », affirme encore le chef de la diplomatique canadienne.

« Que le Canada ne soit pas à la table de Vienne, où le groupe de Vienne essaie de trouver des solutions au conflit en Syrie, en quoi ça aide le monde, ça? Et c'est difficile pour nous d'y être si on refuse de parler aux Russes et aux Iraniens comme on le fait en ce moment. »

— Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères du Canada

Aux yeux de Stéphane Dion, il est très difficile dans cette région du monde de progresser quand deux partenaires clés, l'Arabie saoudite et l'Iran, sont à couteaux tirés à ce point.

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