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Après Internet, la Chine censure les livres étrangers

Après Internet, la Chine censure les livres étrangers

La Chine censure depuis des années les contenus sur Internet, mais un nouveau phénomène a fait son apparition avec l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping. Les autorités saisissent dorénavant les livres et magazines étrangers qui transitent par les aéroports. Une procédure décriée par la fille d'un des ex-dirigeants du pays.

Un texte d'Yvan Côté, correspondant à Pékin

Li Nanyang tient entre ses mains l'un des plus importants legs de son père, Li Rui, aujourd'hui âgé de 99 ans. Un livre sur sa jeunesse, son militantisme et surtout sur les erreurs commises alors qu'il oeuvrait au sein du Parti communiste.

« Le livre dit la vérité. Le Parti communiste n'a pratiquement jamais été grandiose », dit-elle.

C'est lorsqu'elle a tenté de rapporter à Pékin des exemplaires de ce livre publié à Hong Kong que les problèmes ont commencé. Les autorités ont saisi tous ses livres à l'aéroport, sans lui donner d'explication. « Je ne savais pas ce qu'ils voulaient. C'était tellement idiot », dit-elle.

Ces opérations de saisie sont de plus en plus répandues dans le pays, et elles découlent d'une simple note rédigée peu de temps après l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping.

Le gouvernement chinois y écrit que des oeuvres publiées à Hong Kong et à l'étranger déforment l'histoire de la révolution, l'histoire du Parti communiste et celle de la nouvelle Chine.

On encourage les touristes chinois à ne pas acheter de livres à l'étranger. Une catastrophe pour les intellectuels, les historiens et les étudiants dans le pays.

Car, en raison de la forte censure sur Internet, les livres étaient redevenus une façon pour la population de contourner la propagande du parti.

« Les Chinois ont développé sans le savoir une immunité face à la vérité. C'est inquiétant parce que le projet de Xi Jinping fonctionne », raconte Bao Pu, éditeur au New Century Press, à Hong Kong.

Dans le but de changer les choses, Li Nanyang a décidé d'agir en intentant une poursuite contre le gouvernement. Elle sait qu'elle a peu de chances de l'emporter, mais son objectif est tout autre : forcer les dirigeants à s'expliquer ou, à tout le moins, attirer l'attention sur cette restriction abusive.

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