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Des militants tenteront de contrer de nouvelles règles sur l'aide sociale

Aide sociale: contestation de nouvelles règles

De nouvelles règles sur l'aide sociale que compte mettre en vigueur le gouvernement du Québec dans le but de ramener des gens sur le marché du travail sont dénoncées par des militants de la lutte contre la pauvreté, qui préviennent qu'elles risquent d'appauvrir encore davantage des gens démunis.

Le projet de loi déposé en novembre vise à inclure rapidement dans un programme d'emploi les nouveaux bénéficiaires de l'aide sociale, offrant quelques centaines de dollars de plus chaque mois s'ils occupent un emploi pour un an.

Mais ceux qui ne participeraient pas verraient leurs prestations coupées de moitié, à 308 $ par mois.

Le ministre du Travail, Sam Hamad, a affirmé que l'objectif est de briser «le cycle de la pauvreté» pour ces personnes, tout en permettant que le gouvernement fasse des économies annuelles de quelque 50 millions $.

M. Hamad a fait valoir que d'autres programmes incitatifs n'avaient pas donné les résultats escomptés, et que le temps était venu pour des mesures à caractère coercitif.

Le gouvernement du Québec affirme que quelque 17 000 Québécois s'enregistrent pour l'aide sociale chaque année - plusieurs âgés de moins de 29 ans, et plusieurs d'entre eux provenant de familles recevant déjà des prestations d'aide sociale.

Les nouvelles règles ne s'appliqueraient pas aux bénéficiaires déjà enregistrés.

Le gouvernement du Québec estime que dix pour cent des nouveaux bénéficiaires de l'aide sociale pourraient choisir de subir la pénalité, tandis que des militants de la lutte contre la pauvreté soutiennent qu'il est cruel de forcer le retour au travail en menaçant de sabrer les chèques de moitié.

Serge Petitclerc, du Collectif pour un Québec sans pauvreté, affirme qu'il y a une obsession politique à sortir les gens de l'aide sociale, alors qu'il aurait été démontré que ceux qui sont en mesure de le faire y arrivent par eux-mêmes.

«(Le gouvernement du Québec) tente de créer une solution à un problème qui n'existe pas», a dit M. Petitclerc. Le porte-parole du collectif va plus loin, disant que les nouvelles règles causeront un «véritable problème» pour ceux ne participant pas au programme, car des «gens qui ont déjà très peu d'argent seront encore davantage mis à l'écart du marché du travail».

M. Petitclerc a dit croire que les gens sur l'aide sociale représentaient une cible facile, particulièrement durant une période où les mesures d'austérité sont mises de l'avant.

Au Québec, les prestataires de l'aide sociale reçoivent actuellement 616 $ par mois, en plus d'un crédit qui augmente ce montant à 747 $.

Yann Tremblay-Marcotte, du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), a évoqué l'absence pour l'instant d'une restriction dans l'espace pour la désignation d'un emploi.

Mais M. Hamad a soutenu à La Presse Canadienne que l'objectif n'était pas de contraindre les gens à se déplacer un peu partout dans la province.

«Je vous dis franchement, nous n'avons pas comme objectif de déplacer les gens, a dit le ministre. Nous voulons leur donner de la dignité. Donner de la dignité aux gens sur l'aide sociale consiste à leur trouver un emploi ou à leur fournir la formation dont ils ont besoin.»

M. Hamad a dit entrevoir des changements au projet de loi avant sa ratification.

Juste avant le congé des Fêtes à l'Assemblée nationale, des militants de la lutte contre la pauvreté avaient été chassés après avoir lancé des avions en papier depuis les estrades du public.

Ils ont promis d'autres actions en marge des consultations prévues à la fin janvier et au début février 2016.

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