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Ouvrez votre porte à ceux qui souffrent, lance le père d'Alan Kurdi

Ouvrez votre porte à ceux qui souffrent, lance le père d'Alan Kurdi

Le père d'Alan Kurdi, ce petit syrien qui s'est noyé au large de la Turquie et dont la photo a fait le tour du monde, profite de la fête de Noël pour envoyer un message à l'humanité pour qu'elle « ouvre ses portes » aux réfugiés syriens.

Des médias britanniques ont publié des portions du message de M. Kurdi. « Si une personne ferme la porte au nez de quelqu'un, alors c'est très difficile, avance-t-il. Mais quand une porte s'ouvre, il n'y a plus d'humiliation », ajoute-t-il, en demandant à ceux qui l'écoutent de « prendre en compte la douleur des pères, des mères et des enfants qui cherchent la paix et la sécurité ».

Le fils de M. Kurdi, Alan, 3 ans, avait été trouvé mort noyé sur une plage de Bodrum, en Turquie, en septembre dernier. Son frère et sa mère avaient également péri dans la traversée.

«Refusé»

Hommages à Alan Kurdi

Abdullah Kurdi, qui s'est confié au quotidien The Guardian, tente de mettre sur pied une fondation pour venir en aide à ses compatriotes syriens. Le journal l'a rejoint au Kurdistan irakien d'où il est originaire pour réaliser l'entrevue.

M. Kurdi a décidé de retourner vivre dans son Kurdistan d'origine après avoir la tragédie. Sa soeur, qui a fait le voyage depuis l'Ouest canadien, l'a rejoint pour le soutenir dans l'épreuve.

Marqué par la tragédie, il trouve difficile de se rendre à Kobané pour aider les Syriens demeurés sur place. Les gens croient que sa soudaine célébrité l'a rendu très riche et ils lui demandent de l'argent pour payer des frais médicaux.

La photo de son fils, mort sur le bord d'une plage turque, est devenue le symbole de la tragédie des migrants et ouvert les portes de l'Occident à plusieurs milliers d'entre eux. Près d'un million de migrants ont ainsi été accueillis en Europe en 2015. Quant à M. Kurdi, il est devenu l'un des ambassadeurs du Kurdistan.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) souligne qu'« au 21 décembre, quelque 972 000 personnes avaient traversé la mer Méditerranée [...] et plus de 34 000 s'étaient rendus en Bulgarie et en Grèce après avoir traversé la Turquie ». Il s'agit du « flux migratoire le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale » en Europe, précise l'OIM.

Les deux organismes soulignent que le nombre de personnes à traverser la Méditerranée est passé de 5000 en janvier à 221 000 en octobre. Le flux migratoire a ralenti, atteignant 67 700 arrivées en Grèce en décembre. Ils rappellent toutefois que 3700 migrants se sont noyés ou ont disparu en mer.

« Alors que les sentiments anti-étrangers augmentent dans certains endroits, il est important de reconnaître les contributions positives des réfugiés et migrants aux sociétés dans lesquelles ils vivent », a affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, cité dans le communiqué.

M. Guterres appelle les Européens à défendre les « valeurs européennes fondamentales » comme la promotion des droits de l'Homme, de la tolérance et de la diversité. « Nous savons que les migrations sont inévitables, nécessaires et souhaitables », a relevé pour sa part le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing.

Les deux hauts dirigeants déplorent la construction de barrières aux frontières de certains pays européens pour empêcher l'arrivée des migrants, comme c'est le cas en Hongrie. Plusieurs pays, comme la Suède, ont par ailleurs adopté des législations permettant de renforcer les contrôles d'identité aux frontières.

Pendant que les réfugiés peinent à se dénicher une terre d'accueil. la guerre se poursuit en Syrie malgré les tractations en coulisse pour parvenir à un accord de paix.

Réfugiés syriens: Comment vous pouvez aider

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