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Nos 10 meilleurs films de l'année 2015 (VIDÉOS/PHOTOS)

Nos 10 meilleurs films de l'année 2015 (VIDÉOS/PHOTOS)

Fidèle à la tradition, Le Huffington Post Québec vous propose sa liste des 10 meilleurs films de l'année. Un palmarès varié célébrant des longs métrages exceptionnels d’un peu partout à travers le monde et qui ont bénéficié d’une sortie dans nos salles.

Carol

Nos 10 meilleurs films de l'année 2015

1 – CAROL

D’une incroyable force d’évocation qui a valu à Rooney Mara le prestigieux prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes, le sixième film de Todd Haynes est une œuvre parfaite à tout point de vue. En racontant le coup de foudre de deux New-yorkaises de l’après-guerre, le brillant réalisateur de Far from Heaven fait preuve d’une formidable maestria dans les plans-séquences et la reconstitution historique des années 1950. Tout en maîtrise et en douceur, le récit suranné, tendre et âcre révèle les nombreuses contradictions de l’âme humaine. Aux côtés de Rooney Mara, Cate Blanchette y est inoubliable.

2 – VALLEY OF LOVE

Guillaume Nicloux réunit devant sa caméra deux monstres sacrés: Isabelle Hupert et Gérard Depardieu. Les deux acteurs français ne s’étaient pas donné la réplique depuis Loulou de Maurice Pialat, en 1980. Le plaisir de les retrouver ensemble se mélange avec la stupéfaction face à une œuvre admirable où il est question d’un deuil impossible. Tourné dans les déserts torrides de l’Ouest américain, ce suspense intense au relent métaphysique est ce qu’il y a de plus beau dans le 7e art, un voyage saisissant au cœur du sublime.

3 – EX MACHINA

Le mythe de Frankenstein n’est jamais loin dans cette fable futuriste où se mêlent intelligence artificielle et expérience sensorielle glaciale quasi paranoïaque. Le nouveau thriller de science-fiction écrit et réalisé par Alex Garland tient en haleine du début jusqu’à la fin. Huis clos étrange et troublant, le spectateur est pris à témoins des drames qui se déroulent derrière les murs d’un bunker high-tech construit en pleine nature, loin de toute civilisation. Au fur et à mesure que l’intrigue se précise, les pièges se referment sur ceux qui pensaient dominer la machine.

4 – IT FOLLOWS

Un esprit malfaisant poursuit à tour de rôle des adolescents américains de Détroit. À partir de cette prémisse terrifiante qui sonne comme une malédiction implacable, David Robert Mitchel offre un film d’horreur élégant et tendu. Le réalisateur américain réussit un tour de force en renouvelant le genre de l’épouvante, sans toutefois renier son héritage cinématographique qu’il doit en partie au vétéran John Carpenter. Derrière les réflexions nihilistes d’une jeunesse perdue dans une Amérique en crise se dissimulent les peurs modernes de toute une génération comme l’abandon, la solitude et les maladies sexuellement transmissibles.

5 – LÉVIATHAN

Un film extraordinaire. Dans cette fresque épique, coupée au scalpel, Andreï Zviaguintsev, auteur du Retour et de Elena, dénonce avec intelligence les maux d’une Russie en déliquescence. D’un profond pessimisme, cette évocation du Livre de Job raconte l’histoire d’un homme en quête de justice. Une œuvre ambitieuse sur le chaos du monde et qui habite l’esprit pour longtemps.

6 – ‘71

Une leçon de mise en scène que nous livre Yann Demange, réalisateur français élevé à Londres qui signe ici son premier long-métrage sélectionné à la dernière Berlinale. Tourné dans les rues de Belfast avec un savoir-faire ahurissant, le thriller de guerre d’une efficacité redoutable s’avère une épopée nerveuse habitée par un effroyable parfum de mort. On est en 1971 en pleine guerre civile qui oppose les catholiques et les protestants de L’Irlande du Nord. Un soldat anglais se retrouve alors piégé entre deux feux, avec pour seul objectif celui de retourner chez lui sain et sauf. Dès les premiers instants, on comprend rapidement que notre héros ne s’en sortira pas sans se perdre lui-même.

7 – STILL ALICE

Évitant tout pathos, Julianne Moore incarne avec sensibilité une femme atteinte d'une forme précoce de l'Alzheimer. Elle a d’ailleurs remporté cette année l’Oscar pour le rôle. Un prix amplement mérité quand on voit la dignité avec laquelle l’actrice américaine interprète le personnage dont on assiste tout au long du récit à la dégradation physique et mentale. Même si les réalisateurs, Wash Westmoreland et Richard Glatzer, évitent de nous montrer les moments les plus insupportables de la maladie incurable, on demeure bouleversé par cette histoire qui concerne aujourd’hui des centaines de milliers de personnes au Canada.

8 – FORCE MAJEURE

Il aura donc suffi d’une avalanche anodine dans les Alpes françaises pour mettre à mal la cohésion d'une famille de touristes suédois. Mais ne nous fions pas aux apparences puisque sous ses allures faussement placides, le réussi psychodrame de Ruben Östlund (prix du jury dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2014) est un film catastrophe étonnant. Le cinéaste scandinave dit s'être inspiré d'études scientifiques expliquant les terribles conséquences que peuvent avoir des événements extrêmes sur les relations amoureuses. L’occasion ici d’écorcher à vif le rôle paternaliste du mâle occidental.

9 – DEUX JOURS, UNE NUIT

Vingt ans après leur première palme d’or, les frères Dardenne font de Marion Cotillard l’héroïne blessée d’une chronique sociale cruelle et magnifique, presque transcendantale. La comédienne au talent fou bouscule chaque minute du long métrage par son charisme filmé au naturel et sans artifice. Investie par le rôle d’une ouvrière au chômage, Cotillard irradie son personnage. Du grand, très grand cinéma.

10 – LES NOUVEAUX SAUVAGES

Cynique, vengeur, jouissif, le film à sketches de Damián Szifrón est un pur moment de bonheur. Un défouloir sur pellicule pour tous ceux qui rêvent en secret d’en finir avec les dictats de la société. Contre l’aliénation ambiante et la médiocrité des existences, le réalisateur argentin répond par la vengeance quitte à s’aventurer dans le burlesque le plus impoli. Et cela fonctionne à merveille! Aidées par une bande sonore décapante et portée par de fortes interprétations, dont celui formidable de Ricardo Darín, les six piécettes que constituent cet ovni cinéma non dénué d’humour et de fantasme est fait pour être dégusté avec férocité.

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