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Record de température en Arctique

Record de température en Arctique
A lone explorer in Resolute Bay during a training session for his succcessful North Pole Solo Expedition. the weather was the coldest day in Resolute Bay for 43 Years.
Martin Hartley via Getty Images
A lone explorer in Resolute Bay during a training session for his succcessful North Pole Solo Expedition. the weather was the coldest day in Resolute Bay for 43 Years.

Les températures n'ont jamais été aussi élevées en Arctique en 115 ans. Le mercure a atteint un record cette année, accélérant de ce fait la fonte des glaces, selon un rapport publié mardi.

L'air arctique a dépassé le 1,3 degré Celsius habituel, atteignant ainsi son niveau « le plus élevé depuis le début des relevés en 1900 », rapporte l'étude de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

« L'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que d'autres régions de la planète, et cela a des conséquences pour la sécurité mondiale, le climat, le commerce et les échanges. »

— Le chef scientifique de la NOAA, Rick Spinrad.

En Arctique seulement, la température moyenne annuelle de l'air a augmenté de 3 degrés Celsius depuis le début du 20e siècle.

L'année 2015 devrait être plus chaude qu'à l'habitude à cause du phénomène El Nino. Celui-ci est observé lorsque les eaux de surface dans la zone tropicale de l'est du Pacifique s'étendent vers l'ouest de l'Équateur, entraînant des températures plus chaudes que la moyenne à l'échelle planétaire, selon Environnement Canada.

Conséquemment, la fonte des glaces s'est précipitée, atteignant sa surface minimale deux semaines plus tôt qu'à l'habitude, soit le 25 février. Il s'agit aussi de « l'étendue maximum la plus faible depuis le début des relevés en 1979 », conclut le rapport.

De plus, l'étendue de glace minimum qui a été mesurée à la fin de l'été est la quatrième plus faible recensée depuis 1979, de même que la couche de neige qui a diminué de 18 % depuis cette même année.

Par exemple, le Groenland a perdu une part beaucoup plus importante de ses glaces cette année.

Toutefois, « l'avancée de neuf glaciers relativement larges fait que la perte annuelle nette de glace est faible, de 16,5 kilomètres carrés », selon le rapport, qui fait référence aux glaciers du pôle Nord qui glissent vers le sud sous l'effet de la fonte.

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Bouleversements pour la faune et la flore

L'intensité de la fonte des glaces cette année a permis la prolifération massive d'algues. Le soleil, pouvant plus facilement diffuser ses rayons sous les glaces, a accéléré la photosynthèse. Le phénomène a entraîné la profusion d'algues microscopiques, appelées phytoplancton, qui sont à la base de la chaîne alimentaire marine.

« Une poussée exceptionnelle et très étendue de phytoplancton a été observée en 2015 dans l'Océan arctique le long du plateau continental, y compris dans les eaux situées au sud-ouest et à l'est du Groenland, dans la mer de Béring entre l'Alaska et la Russie, ainsi que dans les mers de Barents, de Kara et des Laptev, au nord de la Russie », selon le rapport.

La fonte des glaciers affecte particulièrement la faune qui y habite. « La diminution de la glace sur la mer change radicalement l'habitat des morses, de gros mammifères marins qui utilisent d'habitude la glace pour s'accoupler, mettre bas, trouver de la nourriture et se protéger des tempêtes ou des prédateurs », indique le rapport.

De plus, « ces dernières années, de nombreux morses ont été obligés de se traîner jusque sur la terre ferme du nord-ouest de l'Alaska. Ce comportement, observé par voie aérienne, a créé des problèmes de surpopulation qui a généré des bousculades, tuant des bébés phoques, et a rendu la recherche de nourriture plus difficile ».

Le réchauffement de l'air entraîne aussi celui de l'eau, et les poissons se déplacent vers le nord pour retrouver la température à laquelle ils sont habitués puisqu'ils sont extrêmement sensibles à la température de l'eau. Une variation d'un seul degré peut menacer leur survie. En migrant vers le nord, ces poissons se retrouvent face à de nouveaux prédateurs, se retrouvant à nouveau menacés.

Le rapport de la NOAA tombe à pic, alors que la conférence de Paris vient tout juste de se terminer. L'accord qui en a découlé a conclu que la moyenne de la hausse des températures planétaires ne devrait pas excéder les 2 degrés Celsius.

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