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Femmes autochtones: comment les choses ont changé à Val-d'Or (VIDÉO)

Autochtones agressées: les choses ont-elles changé à Val-d'Or? (VIDÉO)

Il y a presque deux mois, la ville de Val-d'Or était secouée par une crise médiatique après que des femmes autochtones eurent révélé à Enquête avoir été victimes d'agressions de la part de policiers. Radio-Canada a voulu savoir si les choses ont changé depuis.

Un texte de Francis Labbé

Après avoir annoncé une enquête interne, la Sûreté du Québec a procédé à l'installation de caméras vidéo dans ses autopatrouilles. Une opération qui devrait être terminée d'ici la fin 2015. Dans les prochaines semaines, la SQ devrait également annoncer l'embauche de travailleurs sociaux pour appuyer les policiers au quotidien.

De plus, la SQ confirme être en discussion avec l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue pour implanter une formation complémentaire sur la réalité autochtone.

« Ça serait possiblement un projet pilote en Abitibi-Témiscamingue », explique le directeur des campus de Val-d'Or pour le Cégep et l'Université régionale, Vincent Rousson.

« Oui, la SQ a fait une prise de conscience. Les gens ont réfléchi en se demandant ce qu'ils peuvent faire de différent et de mieux. Et c'est ce qu'on va essayer de faire avec eux en 2016. »

— Vincent Rousson, directeur des campus de Val-d'Or pour le Cégep et l'Université régionale

Des policiers autochtones

Le ministre suppléant de la Sécurité publique, Pierre Moreau, a aussi annoncé que deux enquêteurs autochtones allaient se joindre à l'équipe d'enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), chargé de faire la lumière sur les allégations des femmes autochtones.

Par voie de communiqué, le cabinet du ministre écrit que les enquêteurs, soit « Mme Mylène Trudeau et M. Derek St-Cyr, auront accès à tous les documents et à toutes les preuves nécessaires à la conduite diligente de cette enquête et poursuivront l'enquête en cours, de concert avec l'équipe du SPVM en place ».

La présence de policiers autochtones dans cette enquête avait été demandée par les leaders autochtones du Québec pendant la crise, en octobre dernier.

Une enveloppe de 6,1 millions

Le 4 novembre dernier, Québec annonçait l'octroi de 6,1 millions de dollars pour mener à bien plusieurs projets, menés principalement par le Centre d'amitié autochtone.

Ce financement a permis d'accélérer la réalisation de plusieurs dossiers, dont la mise sur pied d'un centre de jour pour itinérants, appelé Chez Willie et situé en plein centre-ville de Val-d'Or. Le projet a reçu une aide totalisant 400 000 $.

Le projet baptisé Kinawit (« Nous tous » en langue algonquine), un centre de transmission culturelle et d'échange, destiné notamment aux Autochtones vivant en milieu urbain, a également pu progresser plus rapidement. Un demi-million de dollars ont été alloués à Kinawit.

Québec a aussi fourni 1,5 million de dollars pour le projet Kijate, des logements sociaux pour Autochtones.

Malaise dans d'autres organismes

Selon les informations que nous avons recueillies, cette réalité a créé un malaise à Val-d'Or. « Pourquoi les autres organismes communautaires, qui offrent aussi des services aux Autochtones, et qui peinent à trouver du financement, n'ont rien reçu de Québec? » se demande une personne du milieu valdorien désireuse de garder l'anonymat.

Pourquoi garder l'anonymat? « Parce que personne ne veut avoir l'air de vouloir nuire au Centre d'amitié autochtone en cette période de crise. D'ailleurs, tous sont contents que ces projets soient en cours de réalisation. Mais les autres organismes n'ont rien reçu de plus. »

L'organisme La Piaule, qui offre notamment de l'hébergement d'urgence, n'a pas voulu commenter sa situation financière. Sa directrice générale affirme avoir adapté ses procédures à la réalité des femmes autochtones en détresse.

« Nous avons offert nos chambres et adapté nos règlements pour les mettre à la disposition de ces femmes autochtones », affirme Anne-Marie Charland, directrice générale de La Piaule.

Mme Charland ajoute que ce service n'a pas encore été utilisé par les femmes autochtones, mais qu'il demeure à leur disposition si nécessaire.

De son côté, le PDG du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue, Jacques Boissonneault, affirme que des mesures ont été prises pour coordonner l'aide aux femmes autochtones qui en auraient besoin.

« Ce n'est pas l'affaire d'un seul organisme. Nous avons mis en place un filet de sécurité pour rapidement accueillir et soutenir ces femmes-là. [...] Que ce soit les problématiques d'Autochtones et d'allochtones, lorsqu'on vit des choses dans les milieux, c'est là qu'on voit la force du réseau de la santé et des services sociaux. »

— Jacques Boissonneault, PDG du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue

Le maire de Val-d'Or, Pierre Corbeil, ne compte pas rester les bras croisés dans ce dossier. « Il reste à accompagner La Piaule dans sa quête d'avoir les fonds nécessaires pour accomplir pleinement sa mission et son mandat », affirme-t-il.

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