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«Tout le monde en parle» : quelques moments croustillants (PHOTOS)

«Tout le monde en parle» : quelques moments croustillants (PHOTOS)
Radio-Canada

Les nouveaux Séraphin, Donalda et Alexis, l’éloquence de Daniel Pinard, la fraîcheur et l’authenticité de Kim Thuy et Marie-Mai, la vérité des réfugiés… Voici quelques moments croustillants qui ont retenu notre attention lors du dernier rendez-vous avant les Fêtes de Tout le monde en parle, dimanche.

Daniel Pinard, la franchise incarnée

Daniel Pinard était présent pour faire la promotion du documentaire Je vous salue Pinard, réalisé par Francis Legault, un bon ami à lui, que Canal D relaiera le dimanche 27 décembre prochain. Et le passage de l’ancien animateur de Télé-Québec à Tout le monde en parle a surtout été le prétexte pour aborder avec lui une foule de sujets. L’homme de 73 ans s’est retiré de la vie publique à 70 ans de son propre gré, mais son éloquence, sa franchise et ses observations très pertinentes semblent manquer à plusieurs, si on en croit les commentaires qui défilaient sur les réseaux sociaux pendant son entrevue.

Pinard est revenu sur ses propos tenus lors de son passage à l’émission 125, Marie-Anne, à Télé-Québec, où il avait affirmé que les gens âgés de plus de 70 ans ne devraient pas avoir droit de vote. Une opinion qu’il maintient toujours, mais qu’il a nuancée, dimanche. «C’était très malhabile de dire ça, parce que ça laisse entendre qu’il y a une démocratie ; or, il n’y en a pas, a-t-il martelé.

Comme il n’y en a pas, qu’ils votent ou pas, ça ne change rien. Le pays a tellement bougé, que j’ai l’impression que même si on vit plus longtemps, on vieillit plus rapidement que jamais! De telle façon qu’on m’aurait dit il y a 20 ans que le pays serait là où il est, je ne l’aurais jamais cru. Tu m’aurais dit que PKP deviendrait le chef d’un parti supposément socialiste…»

Lui qui a voté «Vert» aux dernières élections – «je savais comment perdre mon vote» - trouve «ridicule» de demander aux gens plus âgés de décider du futur des jeunes. Ces jeunes qu’il ne croit pas obligés de porter le flambeau de l’héritage des plus âgés, et envers lesquels il croit énormément. D’après lui, selon les sondages, seulement 9% des jeunes de moins de 30 ans sont en faveur de l’indépendance. «Je dresse un portrait assez sombre de ce que nous avons été, gens de ma génération», a déploré Daniel Pinard.

Au sujet de l’arrivée des réfugiés syriens, Daniel Pinard a eu ces paroles fort puissantes : «Quand un pays vote non à son indépendance deux fois, qu’il ne se reproduit pas, qu’il compte sur l’immigration pour le remplacer, le moins qu’il puisse faire, c’est de leur faire de la place.» Ce à quoi Maxime LeFlaguais a échappé un «Tabarnak!» bien senti. «Il n’y a pas beaucoup de peuples qui ont accédé à l’indépendance qui l'ont regretté», a plaidé le comédien.

Les thèmes de la gauche versus la droite, le français versus l’anglais, la médecine versus la religion (tout est basé sur la peur de la mort, selon lui) ont aussi ponctué l’entretien. Lorsque questionné sur les salaires des patrons versus ceux des employés, Pinard a jugé : «Je répondrai que c’est le devoir du gouvernement de taxer ces gens-là. Arrêter d’agiter des épouvantails à moineaux comme quoi les multinationales vont partir si on les taxe trop, ce n’est pas vrai ».

Enfin, que pense Daniel Pinard du retour de Piment fort à TVA au début 2016?

«Je pense que ça ne marchera pas s’ils ne sont pas bitchy. Ce genre de bitcheries est un peu dépassé ; par contre, contrairement à ce que les gens peuvent penser, j’aime beaucoup Brathwaite, je trouve qu’il a énormément de talent. S’ils réussissent à faire une émission sur ce modèle, qui ne soit pas bitchy, je leur donnerais un prix. Je leur souhaiterai longue vie, mais c’est sûr que je ne l’écouterai pas, parce que ce que j’aimais, dans l’autre émission, c’est précisément que c’était des bitchs…» Rappelons que Daniel Pinard avait dénoncé les blagues «homophobes» de Piment fort lors d’un tête-à-tête fort médiatisé aux Francs-tireurs, il y a une quinzaine d’années, ce qui avait donné lieu à une tempête dans les journaux.

Kim Thuy, douce et généreuse

L’histoire de l’arrivée au Québec de Kim Thuy sera racontée à l’émission Qui êtes-vous?, ce lundi, à 21h, à Radio-Canada. Un épisode bouleversant, à ne pas manquer, qui remonte jusqu’aux origines de l’auteure, à Saïgon, au Vietnam, jusqu’à son arrivée à Granby, à la fin des années 1970. Granby, ville qui accueillera sous peu les premiers réfugiés syriens. Un lien qui se trace naturellement entre le passé et le présent. À l’époque, 60 000 Vietnamiens étaient entrés au Canada. «On avait l’air des épaves», a rigolé Kim, en regardant une photo de sa famille, à l’époque où celle-ci était échouée dans un camp de réfugiés en Malaisie, après avoir quitté le Vietnam. Douce et rieuse, l’attachante femme a vulgarisé l’expérience de l’immigration dans ses mots simples. Ces gens qui sont inquiets de l’arrivée de réfugiés syriens au Canada, Kim Thuy les a rassurés avec ces mots : «Quand on ne comprend pas, quand on ne sait pas, quand on est devant quelque chose de différent, on a peur. Et c’est normal. Mais je crois, avec les outils qu’on a aujourd’hui, avec les «nouveaux» Québécois qui sont sur place, qu’on a les moyens pour connaître, pour apprendre, et s’ouvrir. Parce qu’on a besoin de ces connaissances pour aller vers l’autre.»

Séraphin, comme Batman?

«C’est comme comparer les vieux Batman et les nouveaux Batman. C’est vraiment différent.» C’est en ces termes que Maxime LeFlaguais trace la différence entre Les belles histoires des pays d’en haut et Les pays d’en haut, nouvelle adaptation du classique de Claude-Henri Grignon, qui prendra l’antenne de Radio-Canada, le lundi 11 janvier. LeFlaguais incarne Alexis Labranche, Vincent Leclerc devient Séraphin Poudrier et Sarah-Jeanne Labrosse emprunte les traits de Donalda Laloge dans la relecture signée de la main de l’auteur Gilles Desjardins et réalisée par Sylvain Archambault.

Sarah-Jeanne Labrosse décrit sa Donalda comme étant «fière, orgueilleuse, impulsive et émotive». «Pour une fois, on va comprendre ses raisonnements et ses choix, ce qui n’a jamais été illustré avant», a exposé la comédienne. Séraphin, lui, sera toujours pingre, mais ses motivations à lui aussi seront mieux dépeintes que dans les œuvres de jadis. «Il a un certain amour pour l’argent, a expliqué Vincent Leclerc. C’est plus ce que ça lui permet de faire. Il n’a pas un attachement émotif et noir pour l’argent, c’est plutôt pour lui un moyen d’arriver à ses fins.» Quant au fougueux et rebelle Alexis, «il enfreint les lois pour faire de l’argent, pour arriver à avoir une terre et se marier avec Donalda», a excusé Maxime LeFlaguais. Ce dernier a formé un couple pendant quelques années avec Sarah-Jeanne Labrosse, ce qui, aux dires des deux acteurs, a facilité le tournage des scènes intimes sur le plateau des Pays d’en haut.

Le roman Un homme et son péché, de Claude-Henri Grignon, a été repris une première fois à la radio, entre 1939 et 1962. La mouture télévisée a pour sa part été présentée de 1956 à 1970, et ses nombreuses rediffusions peuvent toujours atteindre jusqu’à 200 000 téléspectateurs, encore aujourd’hui.

La nouvelle résidence de Marie-Mai

Après une pause professionnelle de quelques mois, Marie-Mai reviendra en force à compter du 17 décembre prochain avec un spectacle en résidence au Théâtre St-Denis. 20 représentations sont prévues, en 24 jours, dans la mythique salle de 2000 places. La première journée de mise en vente des billets, en septembre, 10 000 billets ont trouvé preneurs en trois heures, au cours d’une activité spéciale où Marie-Mai a rencontré un à un chacun de ses admirateurs. «J’avais envie de m’ancrer quelque part, a soutenu la rockeuse, en parlant de ce nouveau projet. Je n’aurais pas pu faire 20 Centre Bell, non plus (elle s’y est produite 12 fois jusqu’à maintenant). J’avais envie de poser mes valises, après six mois sur la route.»

Guy A. Lepage a déclaré haut et fort son amour pour Marie-Mai et son admiration pour leur talent, à elle et son compagnon de route personnelle et professionnelle, Fred St-Gelais.

«J’ai été chanceuse de rencontrer Fred aussi tôt dans ma vie, a reconnu Marie-Mai. Je ne pense pas que j’aurais la carrière que j’ai, aujourd’hui, s’il n’était pas là, avec moi. On a bâti chaque chanson, chaque album, chaque tournée ensemble. Et ça, ça n’a pas de prix.» Marie-Mai a admis avoir connu une période où elle était sur le «pilote automatique» avant son voyage aux États-Unis, en début d’année. «Je vais tout faire pour ne jamais retourner là», s’est-elle promis à voix haute, désireuse de ne jamais retomber dans le mode «cassette».

Justement, à propos de ses prestations au House of Blues de Los Angeles, auxquelles ont assisté plusieurs grosses pointures de l’industrie de la musique américaine, Marie-Mai a raconté avoir saisi cette opportunité sans stress. «Je n’avais pas d’aspiration à une carrière internationale quand j’ai fait ce spectacle (…) C’est comme si on avait planté des graines, reste à savoir ce qu’on va récolter», a relevé celle qui se dit ouverte à «recevoir des passes» ailleurs dans le monde, tout en étant pleinement satisfaite de sa carrière en sol québécois. Et si elle devait un jour perdre la voix? À cette hypothèse soulevée par l’animateur, l’idole des pré-adolescentes a répondu qu’elle aimerait écrire pour d’autres artistes, être directrice artistique et dénicher de nouveaux talents.

Enfin, en ce qui concerne son rêve de devenir maman, Marie-Mai a ricané : «C’est pas si facile qu’on pensait, pour nous, d’avoir un enfant. On fait l’amour et on continue d’espérer! C’est la seule chose sur laquelle on n’a pas de contrôle…»

L’entrevue avec Marie-Mai s’est terminée avec une blague de la jeune femme sur la légalisation de la marijuana, qui a fait éclater de rire toute l’assistance et les autres invités de Tout le monde en parle.

Les Trois Accords ou Marie-Mai?

Marie-Mai est adorée... Mais les Trois Accords aussi! Semble-t-il que la chanteuse aurait battu un record d’assistance au Festival de la poutine de Drummondville, mis sur pied par le groupe originaire de la région. «Record qu’on a battu le lendemain», ont toutefois objecté les membres de la formation musicale humoristique. Marie-Mai a alors éclaté de rire, tout en émettant un doute.

L’arrêt des Trois Accords dans le décor de Tout le monde en parle a été l’occasion pour Guy A. Lepage de jaser avec eux de leur engouement pour l’esthétique, de leurs délais de production et de leur rapport avec l’homosexualité. «Ce serait une solution facile (d’être gais)», ont badiné ceux qui ont baptisé leur dernier album Joie d’être gai, puisqu’ils voyagent dans un autobus rempli d’hommes. Sur une note plus sérieuse, ils ont mentionné aimer traiter des «amours différents» dans leurs chansons.

À propos de la publicité de la crème, des Producteurs du lait du Québec, où on a accolé une mise en scène amoureuse entre un adolescent et une grand-maman sur l’air de J’aime ta grand-mère, les Trois Accords ont plaidé que son concept est «cool» et qu’elle lui apporte des revenus supplémentaires. «On est des artistes, on gagne notre vie en faisant de la musique», a énoncé Charles Dubreuil, batteur des troupes.

Les Trois Accords seront les prochains «artistes passeurs» du Festival en Chanson de Petite-Vallée, à l’été 2016.

Encore plus de Dany Turcotte

Dany Turcotte a profité du début de cette dernière édition de Tout le monde en parle avant Noël pour annoncer l’émission spéciale de La petite séduction, mettant en vedette Ricardo, que Radio-Canada transmettra le vendredi 18 décembre prochain. Dany et Ricardo exploreront alors la ville de Saint-Sauveur.

Bienvenue chez nous!

3650 réfugiés syriens arriveront au Québec d’ici le 31 décembre, et 3650 autres s’intégreront à nous en 2016. Pour rester dans le thème, omniprésent dans les dernières semaines, Guy A. Lepage et Dany Turcotte ont reçu Anas Hariri, un homme d’origine syrienne, qui habite au Canada depuis 2008, venu s’établir ici pour continuer ses études. Ingénieur, s’exprimant parfaitement bien en français, officiellement citoyen canadien depuis deux ans, Anas Hariri essaie de réunir sa famille éparpillée en Syrie, au Liban et en Turquie.

Son frère Feras et l’épouse de ce dernier, Reem Makkia, avec leurs trois enfants, sont arrivés à Montréal il y a quelques mois. Le couple a quitté le Liban, mais a d’abord dû s’extirper de la Syrie pour se rendre là-bas, car leur maison, leurs meubles ont été détruits ; ils ont perdu leur boulot ; l’État islamique a fermé le salon de coiffure que tenait Reem.

Anas Hariri dit vivre un rêve depuis que son frère et les siens sont prêts de lui. Tout le petit clan apprend le français, les enfants vont bien à l’école. Anas les a même emmenés au défilé de la Fête nationale, le 24 juin dernier!

«Quand nous sommes arrivés ici, nous avons trouvé que la vie était différente de celle dans notre pays, dans tous les domaines, a détaillé Feras Hariri. Au moins, nous avons accès à l’électricité et l’eau courante. Nous en avons été privés pendant trois ans. Mais plus tard, quand nous sommes allés à école pour apprendre le français, nous avons aimé cette langue. Les gens ici sont très bons avec nous. Il n’y a personne qui ne nous offre pas son aide. Même si ne nous disons qu’un seul mot, les gens nous comprennent.» Feras travaille présentement dans un supermarché à temps partiel, et son épouse et lui se concentrent sur l’apprentissage de la langue française.

Dany Turcotte leur a suggéré d’écouter Tout le monde en parle pour apprendre le français. Sarah-Jeanne Labrosse, de son côté, a souligné à quel point leurs yeux brillaient.

«Tout le monde en parle» 6 décembre 2015

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