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Négociations dans le secteur public : on arrive dans les derniers milles, dit Martin Coiteux

Négociations : on arrive dans les derniers milles, dit Coiteux
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Les négociations progressent dans le secteur public à en juger par les avancées faites au plan sectoriel ces derniers jours et à la lumière des propos tenus mercredi par le président du Conseil du trésor et par le président de la CSN.

Ainsi mercredi en matinée, une fédération de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a annoncé la conclusion d'une entente de principe, une première pour ce syndicat. L'entente en question touche 27 000 membres de la Fédération du personnel de soutien scolaire. Ces derniers travaillent dans les commissions scolaires francophones. Ceux du secteur anglophone n'ont pas encore conclu d'entente.

De son côté, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) a conclu une entente de principe au niveau sectoriel avec le gouvernement du Québec

Plus tôt cette semaine, d'autres ententes étaient intervenues avec des fédérations de la CSN et de la FTQ. Toutes ces ententes de principe doivent être soumises au vote des membres au cours d'assemblées générales.

C'est pas simple, dit Martin Coiteux

« Il y a encore du travail à faire dans d'autres tables sectorielles, c'est pas un travail qui est simple et ildemande des efforts de part et d'autre », a affirmé Martin Coiteux, le président du Conseil du trésor, à l'occasion d'une conférence de presse portant sur la présentation d'un projet de loi sur les sonneurs d'alerte.

Il faut préciser que les tables sectorielles sont celles où sont discutées des clauses touchant, par exemple, la tâche et la précarité d'emploi, alors que les questions des salaires et du régime de retraite sont discutées à la table centrale par le front commun intersyndical.

Malgré les difficultés qu'il reste à surmonter, notamment en ce qui a trait aux épineuses questions des augmentations salariales et de la retraite, Martin Coiteux se montre optimiste quant au déroulement du processus de négociations en cours.

« C'est un processus qui s'est grandement accéléré au cours des derniers jours, dit-il. [...] Mais c'est évident qu'on arrive là, on descend l'entonnoir petit à petit pour aller vers des questions qui sont cruciales et nécessaires. Notre souhait c'est d'en arriver à une entente négociée le plus tôt possible. »

Le président de la CSN Jacques Létourneau a fait entendre un son de cloche semblable : « On se rapproche du centre dans la mesure où il y a un certain nombre d'ententes sur le plan sectoriel, donc liées à l'organisation du travail et à l'application des conventions collectives ».

Les paramètres entourant les salaires et la retraite

Mais de là à dire qu'une entente négociée est imminente, il y a un pas, voire un fossé que ne franchit aucune des parties.

Là où les pourparlers achoppent toujours, c'est sur la question des augmentations de salaire. De dire Jacques Létourneau de la CSN, au cours d'une conférence de presse tenue mercredi, le gouvernement offre toujours 3 % sur 5 ans. « Ça c'est clair, c'est pas satisfaisant, a-t-il déclaré. Ça ne rencontre pas les objectifs qui sont poursuivis par le Front commun, d'abord de maintien du pouvoir d'achat, de rattrapage salarial et même d'enrichissement. »

« C'est un gouvernement qui retrouve l'équilibre budgétaire, c'est un gouvernement qui a des marges de manœuvre pour rembourser le Fonds des générations et pour éventuellement réduire les impôts des entreprises et des particuliers mais surtout des entreprises. [...] On est toujours en attente d'une nouvelle proposition du Conseil du trésor. »

— Jacques Létourneau, président de la CSN

De son côté Martin Coiteux a tenu à rappeler que dans les offres du gouvernement, « des zéros il n'y en a pas beaucoup; il n'y en a même plus du tout dans le fond ».

« Je lis encore qu'on n'offre rien à la dernière année, s'est insurgé M. Coiteux. Comme si les montants qui sont versés dans le cadre de la restructuration des échelles salariales, les relativités, comme si c'était de l'argent, j'ai pris l'expression de la monnaie de singe, comme si ça existait pas cette affaire-là. Or, ça relève les salaires d'au moins 95 % de nos employés. Il n'y a aucun gel salarial à la dernière année. »

« Cette année, en 2015-2016, il y a eu une augmentation de salaire, a-t-il poursuivi. Alors, il n'y a plus une seule année où on peut prétendre que les employés du secteur public n'ont pas d'augmentation de salaire. »

« Le cadre financier est difficile et il continuera de l'être dans les prochaines années. Peut-être qu'on est capable de faire un peu mieux. Mais c'est important qu'on bouge en retraite aussi. »

— Martin Coiteux, président du Conseil du trésor du Québec

Au sujet de la retraite, Jacques Létourneau dénonce « l'entêtement » du gouvernement. « Quand on propose de mettre l'âge de la retraite à 62 ans plutôt qu'à 60 ans, alors que le régime était pas en difficulté, qu'il était capitalisé [...] quand le gouvernement ne bouge pas d'un iota depuis un an et qu'on passe des centaines d'heures en négociation, on a l'impression qu'on fait face à un gouvernement entêté », affirme M. Létourneau.

Cela dit, les parties laissent entendre qu'aux tables de négociation, « le ton est toujours bon, comme l'a dit Jacques Létourneau. On n'est pas à couteaux tirés ».

Rappelons que des négociations intensives ont été entreprises à la fin de la semaine dernière entre le gouvernement et différents syndicats dans l'espoir d'en venir à une entente pour le renouvellement des conventions collectives de plus de 500 000 employés de l'État, échues depuis le 31 mars.

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