Espace maison et travail se côtoient dans l’antre de Kimberly Fletcher, qui vit dans un loft du Plateau Mont-Royal qui lui sert à la fois de chez-soi et d’atelier. Rien d’étonnant pour cette passionnée de maroquinerie qui n’a pas peur de repousser les limites.
Celle qui s’est aujourd’hui bâti une équipe de cinq personnes s’est lancée dans la maroquinerie corps et âme. Elle a abandonné l’école, où elle étudiait le métier, pour aller apprendre « sur le tas ». Un coup de cœur qui paie aujourd’hui.
Une ascension rapide
En seulement cinq ans, Kimberly Fletcher a bâti une compagnie qui roule et qui, même, s’agrandit. « Cette année, on commence la vente aux États-Unis et en 2017, on s’en va à Londres », raconte-t-elle, les yeux brillants. Si une chose transparaît chez Kimberly, c’est bien sa passion et son ambition, qu’elle nourrit, à la fois férocement et modestement. Elle voit grand, mais sait s’entourer et n’hésite jamais à donner du crédit à son équipe. « On est un peu fous », répète-t-elle souvent.
La créatrice est effectivement en marge de bien des designers du domaine. Elle fait tout à la main, dans son atelier, armée d’outils tous plus mystérieux les uns que les autres pour le non-initié, mais qui prennent des allures de trésor quand elle s’en empare.
Pour l'amour du cuir
Kimberly Fletcher est véritablement une amoureuse du cuir. Celle qui se décrit comme une manuelle admet qu’elle adore travailler la matière. « J’aime le fait de travailler avec de gros outils », rigole-t-elle.
Si elle a l’expansion en tête, Kimberly Fletcher continue à s’approvisionner ici. « Je ne suis jamais sortie à l’extérieur du Canada, j’aime faire affaire avec des petites familles, c’est le plus intéressant », explique celle dont le sourire est toujours étincelant.
Celle qui a collaboré avec Mimi Hammer pour des sacs ainsi qu’avec Cinderella Garbage pour une pochette chic par le passé aime le travail d’équipe. D’autres collaborations sont à venir, assure-t-elle.
Pour créer sa plus récente collection, inspirée de l’univers des courses de chevaux, Fletcher s’est littéralement immergée dans le domaine. Elle a suivi les courses avec une attention bien particulière, devenant témoin de la victoire d’American Pharoah, le 12e cheval de l’histoire – le premier depuis 1978 - à remporter la triple couronne, c’est-à-dire la première place des trois courses les plus importantes du circuit. « C’est comme si tout était aligné, c’était incroyable », affirme la créatrice.
Si elle a certainement une bonne étoile, son succès, Kimberly Fletcher ne l’a pas volé et l’attribue à sa devise. « Pratiquer le métier selon sa tradition », conclut-elle. Tout simplement.
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