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«Islamophobe malgré moi»: Nabila Ben Youssef, humour laïque (VIDÉO)

«Islamophobe malgré moi»: Nabila Ben Youssef, humour laïque (VIDÉO)

L’humoriste québécoise d'origine tunisienne Nabila Ben Youssef a fini le rodage montréalais de son spectacle Islamophobe malgré moi mercredi soir au Théâtre Sainte-Catherine. Elle compte le poursuivre en région avant de le présenter devant un large public plus tard en 2016.

Quand il s’agit d’islamophobie au Québec, on peut entre autres être de l'avis du chroniqueur Mathieu Bock-Côté et l’évacuer d’un revers de la main parce que ce serait un concept frauduleux ou choisir d'être du côté d' Adil Charkaoui qui en fait un business exclusif. Nabila préfère une troisième voie: en rire !

Nabila est montée mercredi soir sur la scène du Théâtre Sainte-Catherine, malgré l’attentat qui a touché sa Tunisie natale la veille et qui l’a ébranlée. « Il faut montrer à ces barbares qu’on n’a pas peur d’eux », pouvait-on lire dans son message d’invitation à ses fans sur Facebook.

Mais sur les planches, la vie reprend le dessus et Nabila a enchaîné les blagues et les vannes dont elle seule détient le secret. Tout le monde y passe : musulmans, catholiques et juifs.

Elle s’est attaquée frontalement au projet de loi 59, que certains auraient aimé qu’il criminalise toute critique de la religion. Une aberration pour celle qui s’est libérée de la sienne en immigrant au Québec il y a 20 ans.

Elle s'imagine d'ailleurs que la peine de ceux qui s’attaqueraient à la religion serait 1 000 coups de fouet! « Tant qu’à y être. Pourquoi ne pas aller en Arabie Saoudite: ni hiver, ni élections partielles… » lance-t-elle, envoyant à terre la centaine de spectateurs pris d’un rire collectif.

« Je suis islamistophobe pas islamophobe »

L’humoriste et pédagogue insistait lors de son spectacle sur la différence entre musulman et islamiste. « Je suis islamistophobe pas islamophobe » disait-elle en se moquant de ceux qui viennent sur sa page Facebook pour lui demander de renvoyer chez eux tous les musulmans du Québec.

Elle y voit le résultat de l’image du musulman dans les média. « À force de taper sur le même clou, les médias rendraient Mahomet lui-même islamophobe!», lance-elle à une salle conquise, où on pouvait d'ailleurs voir l’ancien conseiller municipal d’Hérouxville, André Drouin et la présidente du Mouvement laïque québécois, Lucie Jobin.

Continuant dans la pédagogie, Nabila prend le temps d’expliquer, pas justifier, les dérives de l’islam: « L’islam est en pleine crise d’adolescence ».

Comme c’est un spectacle en rodage, le but est de tester l’effet des blagues en direct devant le public. Ainsi, après une histoire sur un adolescent qui hésite entre un cours de poterie ou d’islam radical en entrant au CÉGEP, elle s’amuse de la fréquentation des églises au Québec, qui serait du même ordre que les visites des petits enfants aux personnes âgées dans un CHSLD. Une blague qui a laissé planer un malaise dans l’assistance pendant quelques secondes. à se demander si le public est prêt à rire de tout!

Rire pour faire rire ? « Non merci », disait-elle en début d’année au quotidien La Tribune (Sherbrooke) en réponse au journaliste qui lui demandait pourquoi elle n’est plus liée à Juste pour rire: « Ce que je fais, ce n’est pas juste pour rire: c’est aussi pour réfléchir! »

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